Certaines n’y arrivent pourtant tout simplement pas. Non pas par choix, mais par fatalité. Maladie, blessures profondes, attentes démesurées, les raisons sont nombreuses, la souffrance l’issue commune. D’une part, pour ces femmes qui ne comprennent pas forcément la source du problème et culpabilisent d’être de «mauvaises mères». Et naturellement pour l’enfant, confronté au rejet d’une maman avec qui, il est difficile de créer une relation, basée sur la confiance et la sécurité affective.
L’enquête de Leral a permis de comprendre que si, une prise en charge thérapeutique est nécessaire, lever ce tabou l’est tout autant. Rongées par la culpabilité, beaucoup d’entre elles, n’osent pas en parler. Elles sont trop effrayées par le jugement de la foule. Puisqu’on ne touche pas à l’image de la mère. Libérer la parole de ces femmes s’avère toutefois indispensable, afin de les soutenir et de leur permettre ainsi, de renouer avec leur enfant. «La naissance de ma fille a été le pire jour de ma vie. Quand je l’ai vue pour la première fois, son père pleurait de joie et moi, je ne ressentais rien. J’étais surtout soulagée que les douleurs atroces, liées à l’accouchement s’arrêtent.
Les jours suivants ont été une véritable descente aux enfers. J’étais dans un état végétatif complet, incapable de m’habiller ou de manger seule. Ça a duré environ un mois, des semaines très floues dans mon esprit. J’étais en pleine dépression. Avec un terrain dépressif et un diagnostic de trouble bipolaire posé, je m’attendais à ce que ça me tombe dessus. Mais pas si violemment », a expliqué Joséphine, une femme d’affaires. Tout en s’affairant autour de son commerce, elle s’estime n’être pas faite pour être mère.
Très pensive, elle déclare n’être pas en mesure de supporter la présence de sa fille. Impossible pour elle de rester seule avec son enfant dans une même pièce. « Je la détestais. Elle était pourtant désirée. Mais je croyais que son père et moi, nous n’attendions pas à ce que je tombe si rapidement enceinte. Je n’étais plus sûre de vouloir la garder. Et, je songeais un jour sur deux à avorter. J’ai fini par me convaincre que c’était normal d’avoir peur et que ça passerait », se rappelle-t-elle.
La belle dame, Joséphine croit simplement qu’elle n’était pas faite pour être mère. « La mienne a d’ailleurs toujours veillé à ce que je ne manque de rien matériellement. Mais, elle ne m’a jamais câlinée ou embrassée. Je pense qu’elle m’aime. Elle n’a simplement pas su me le montrer. Quant à moi, j’ai parfois l’impression de ressentir de l’amour pour ma fille. Cependant, c’est quelque chose de très enfouie, qui ne dure pas. Je souffre énormément de ne pas être une bonne mère. Le sentiment de culpabilité est énorme en moi », regrette Joséphine.
Elle reste d’avis que la petite qui doit pourtant subir tout cela, n’a rien demandé. L’enfant comprend certainement ce qui se passe. Mais, elle a peur qu’elle l’en veule en grandissant. « Aujourd’hui, je réussis néanmoins à passer un peu de temps avec elle. Même si, ce n’est pas encore quotidiennement, ni très longtemps. Je suis sur la bonne voie», relève-t-elle.
O. WADE Leral
L’enquête de Leral a permis de comprendre que si, une prise en charge thérapeutique est nécessaire, lever ce tabou l’est tout autant. Rongées par la culpabilité, beaucoup d’entre elles, n’osent pas en parler. Elles sont trop effrayées par le jugement de la foule. Puisqu’on ne touche pas à l’image de la mère. Libérer la parole de ces femmes s’avère toutefois indispensable, afin de les soutenir et de leur permettre ainsi, de renouer avec leur enfant. «La naissance de ma fille a été le pire jour de ma vie. Quand je l’ai vue pour la première fois, son père pleurait de joie et moi, je ne ressentais rien. J’étais surtout soulagée que les douleurs atroces, liées à l’accouchement s’arrêtent.
Les jours suivants ont été une véritable descente aux enfers. J’étais dans un état végétatif complet, incapable de m’habiller ou de manger seule. Ça a duré environ un mois, des semaines très floues dans mon esprit. J’étais en pleine dépression. Avec un terrain dépressif et un diagnostic de trouble bipolaire posé, je m’attendais à ce que ça me tombe dessus. Mais pas si violemment », a expliqué Joséphine, une femme d’affaires. Tout en s’affairant autour de son commerce, elle s’estime n’être pas faite pour être mère.
Très pensive, elle déclare n’être pas en mesure de supporter la présence de sa fille. Impossible pour elle de rester seule avec son enfant dans une même pièce. « Je la détestais. Elle était pourtant désirée. Mais je croyais que son père et moi, nous n’attendions pas à ce que je tombe si rapidement enceinte. Je n’étais plus sûre de vouloir la garder. Et, je songeais un jour sur deux à avorter. J’ai fini par me convaincre que c’était normal d’avoir peur et que ça passerait », se rappelle-t-elle.
La belle dame, Joséphine croit simplement qu’elle n’était pas faite pour être mère. « La mienne a d’ailleurs toujours veillé à ce que je ne manque de rien matériellement. Mais, elle ne m’a jamais câlinée ou embrassée. Je pense qu’elle m’aime. Elle n’a simplement pas su me le montrer. Quant à moi, j’ai parfois l’impression de ressentir de l’amour pour ma fille. Cependant, c’est quelque chose de très enfouie, qui ne dure pas. Je souffre énormément de ne pas être une bonne mère. Le sentiment de culpabilité est énorme en moi », regrette Joséphine.
Elle reste d’avis que la petite qui doit pourtant subir tout cela, n’a rien demandé. L’enfant comprend certainement ce qui se passe. Mais, elle a peur qu’elle l’en veule en grandissant. « Aujourd’hui, je réussis néanmoins à passer un peu de temps avec elle. Même si, ce n’est pas encore quotidiennement, ni très longtemps. Je suis sur la bonne voie», relève-t-elle.
O. WADE Leral