Dans ce reportage réalisé dans la capitale, Dakar7 a tenté de recueillir l’avis des Sénégalais qui restent partagés sur la question. Si certains estiment que cet acte mérite une sévère punition, d’autres pensent à une autre solution pour éradiquer ce problème.
Assis devant sa maison à Mermoz, Cheikh Tidiane Guèye, discute tranquillement avec ses parents. Vêtu d’une chemise Lacoste et d’un jean bleu, cet étudiant en économie, suit avec attention le débat sur l’avortement médicalisé. Une pratique à laquelle il s’oppose. « Je suis contre cette loi. Notre religion ne l’accepte pas », dit-il.
« l’avortement équivaut à tuer un être humain, c’est inadmissible ! ».
Un avis partagé par Mamadou Bocar Thiam, étudiant à l’école de formation Sup Santé de Mermoz. Trouvé devant de son école, habillé de son uniforme, Mamadou pense que l’avortement médicalisé ne va pas avec l’Islam. "Certes,notre pays est laïc, mais la majorité est musulmane. Ensuite, l’enfant qui doit naître ne l’a pas demandé, quel que soit le motif, on ne sait pas ce que cet enfant deviendra dans l’avenir » Comme pour interpeller la conscience de celles qui sont tentées par cette pratique, il dit, d’un ton élevé: « l’avortement équivaut à tuer un être humain, c’est inadmissible ! ».
« Il ne serait pas juste d’empêcher à une fille qui a été violée, d’avorter »
Mais au delà de l’aspect religieux, Cheikh pense qu’il y a un problème de moyens auquel les femmes pourraient être confrontées une fois l’avortement médicalisé autorisé. « Au Sénégal, les femmes n’ont pas suffisamment de moyens pour suivre cette pratique comme les Occidentaux. Les femmes qui le font vont subir des conséquences douloureuses, par exemple des pertes de sang et autres. Et elles n’auront pas de moyens pour poursuivre leur traitement après l’avortement ».
Contrairement à Mamadou et Cheikh, Emmanuel Arthur Mendy, expert en télécommunications, est plutôt partagé sur la question de l’avortement médicalisé. Rencontré à hauteur de la Case des tout- petits de Mermoz, il déclare: " Je ne dis ni oui, ni non. Par exemple, il ne serait pas juste d’empêcher une fille qui a été violée d’avorter. » Pour lui, tout dépend de la situation de la femme qui porte la grossesse. « S’il s’agit d’une femme qui n’a pas les moyens d’élever un enfant, je suis d’accord. En plus, on voit des malades mentales qui se font enceinter dans la rue, ces dernières sont dans l’obligation d’avorter. Sans oublier celles qui pourraient mourir en accouchant. tout cela est à pendre en compte », plaide Emanuel.
« Je conseille aux jeunes filles de se protéger si elles ne peuvent pas s’abstenir »
Sous couvert de l’anonymat, cette jeune fille voilée, étudiante à l’école de formation Sup Santé de Mermoz, s’oppose radicalement à l’avortement médicalisé qui, selon elle, ne doit pas être appliqué. « Bien qu’il y ait des cas exceptionnels, certaines jeunes filles peuvent en profiter pour s’adonner au libertinage sexuel » D’un ton taquin, cette fille d’une vingtaine d’années, met une « croix rouge » sur cette pratique. « La vie humaine est chère et irremplaçable », lance-elle.
Moins radicale, sa camarade de classe pense qu’on doit mettre l’accent sur la planification familiale et sensibiliser les populations au lieu de pratiquer l’avortement médicalisé. « Je conseille aux jeunes filles de se protéger si elles ne peuvent pas s’abstenir », prodigue-t-elle.
Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine : « L’Islam rejette l’avortement »
Il faut rappeler que plusieurs organisations islamiques s’opposent à l’avortement médicalisé. C’est le cas l’Ong Jamra qui a d’ailleurs fait le tour des foyers religieux pour sensibiliser les marabouts par rapport à cette question. Recevant Jamra et Mbañ Gacce, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine avait servi un réquisitoire sans appel à l’endroit des porteurs de ce projet. « L’Islam rejette l’avortement, car la Charia le condamne en tant qu’agression contre la Sunnah du Prophète ; nous partageons ce combat », dit-il.
Thierno Madani Tall, « Nous mettons en garde encore une fois l’Assemblée nationale… «
Thierno Madani Tall, président de la Ligue islamique des Oulémas du Sénégal, par ailleurs Serviteur de la Communauté Omarienne et Khalife de Thierno Mountaga Ahmadou Tall, quant à lui, a « mis en garde encore une fois l’Assemblée nationale contre tout vote de loi tendant à légaliser l’avortement médicalisé ». Il s’exprimait à l’occasion de l’Assemblée générale de la dite Ligue, tenue le lundi dernier.
Marième Sarr (Stagiare) Dakar7.com
Assis devant sa maison à Mermoz, Cheikh Tidiane Guèye, discute tranquillement avec ses parents. Vêtu d’une chemise Lacoste et d’un jean bleu, cet étudiant en économie, suit avec attention le débat sur l’avortement médicalisé. Une pratique à laquelle il s’oppose. « Je suis contre cette loi. Notre religion ne l’accepte pas », dit-il.
« l’avortement équivaut à tuer un être humain, c’est inadmissible ! ».
Un avis partagé par Mamadou Bocar Thiam, étudiant à l’école de formation Sup Santé de Mermoz. Trouvé devant de son école, habillé de son uniforme, Mamadou pense que l’avortement médicalisé ne va pas avec l’Islam. "Certes,notre pays est laïc, mais la majorité est musulmane. Ensuite, l’enfant qui doit naître ne l’a pas demandé, quel que soit le motif, on ne sait pas ce que cet enfant deviendra dans l’avenir » Comme pour interpeller la conscience de celles qui sont tentées par cette pratique, il dit, d’un ton élevé: « l’avortement équivaut à tuer un être humain, c’est inadmissible ! ».
« Il ne serait pas juste d’empêcher à une fille qui a été violée, d’avorter »
Mais au delà de l’aspect religieux, Cheikh pense qu’il y a un problème de moyens auquel les femmes pourraient être confrontées une fois l’avortement médicalisé autorisé. « Au Sénégal, les femmes n’ont pas suffisamment de moyens pour suivre cette pratique comme les Occidentaux. Les femmes qui le font vont subir des conséquences douloureuses, par exemple des pertes de sang et autres. Et elles n’auront pas de moyens pour poursuivre leur traitement après l’avortement ».
Contrairement à Mamadou et Cheikh, Emmanuel Arthur Mendy, expert en télécommunications, est plutôt partagé sur la question de l’avortement médicalisé. Rencontré à hauteur de la Case des tout- petits de Mermoz, il déclare: " Je ne dis ni oui, ni non. Par exemple, il ne serait pas juste d’empêcher une fille qui a été violée d’avorter. » Pour lui, tout dépend de la situation de la femme qui porte la grossesse. « S’il s’agit d’une femme qui n’a pas les moyens d’élever un enfant, je suis d’accord. En plus, on voit des malades mentales qui se font enceinter dans la rue, ces dernières sont dans l’obligation d’avorter. Sans oublier celles qui pourraient mourir en accouchant. tout cela est à pendre en compte », plaide Emanuel.
« Je conseille aux jeunes filles de se protéger si elles ne peuvent pas s’abstenir »
Sous couvert de l’anonymat, cette jeune fille voilée, étudiante à l’école de formation Sup Santé de Mermoz, s’oppose radicalement à l’avortement médicalisé qui, selon elle, ne doit pas être appliqué. « Bien qu’il y ait des cas exceptionnels, certaines jeunes filles peuvent en profiter pour s’adonner au libertinage sexuel » D’un ton taquin, cette fille d’une vingtaine d’années, met une « croix rouge » sur cette pratique. « La vie humaine est chère et irremplaçable », lance-elle.
Moins radicale, sa camarade de classe pense qu’on doit mettre l’accent sur la planification familiale et sensibiliser les populations au lieu de pratiquer l’avortement médicalisé. « Je conseille aux jeunes filles de se protéger si elles ne peuvent pas s’abstenir », prodigue-t-elle.
Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine : « L’Islam rejette l’avortement »
Il faut rappeler que plusieurs organisations islamiques s’opposent à l’avortement médicalisé. C’est le cas l’Ong Jamra qui a d’ailleurs fait le tour des foyers religieux pour sensibiliser les marabouts par rapport à cette question. Recevant Jamra et Mbañ Gacce, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine avait servi un réquisitoire sans appel à l’endroit des porteurs de ce projet. « L’Islam rejette l’avortement, car la Charia le condamne en tant qu’agression contre la Sunnah du Prophète ; nous partageons ce combat », dit-il.
Thierno Madani Tall, « Nous mettons en garde encore une fois l’Assemblée nationale… «
Thierno Madani Tall, président de la Ligue islamique des Oulémas du Sénégal, par ailleurs Serviteur de la Communauté Omarienne et Khalife de Thierno Mountaga Ahmadou Tall, quant à lui, a « mis en garde encore une fois l’Assemblée nationale contre tout vote de loi tendant à légaliser l’avortement médicalisé ». Il s’exprimait à l’occasion de l’Assemblée générale de la dite Ligue, tenue le lundi dernier.
Marième Sarr (Stagiare) Dakar7.com