Le 03 juin prochain, la Mineral Deposit Limited (MDL) bouclera sa première année de production d’or au Sénégal oriental. Mais voilà que la Société Minière de Sabodala (SMS), société anonyme de droits sénégalais, détenue à 50,6% par Newmont La Source et à 49,4% par l’Etat du Sénégal, court toujours derrière les coûts historiques dus par MDL et OROMIN. Ces coûts historiques « attestés par des experts » sont évalués à 2 851 101 612 francs Cfa, selon le Directeur général, Guy Alain Preira. A la date du 30 juin 2009, les sommes dues à la SMS au titre des études et recherches minières effectuées depuis 1983 s’élevaient en nominal à 2 077 758 440 francs Cfa auxquelles il faudra ajouter le montant des frais immobilisés d’un montant de 773 324 404 francs Cfa et les intérêts cumulés depuis le 15 novembre 2004 équivalent à un total de 607 142 901 francs Cfa.
MDL société privée adjudicataire et repreneur du projet à la suite de la SMS engrange aujourd’hui, au cours actuel de l’or, un bénéfice de plus de 220 milliards sur les 17 tonnes d’or certifiées par la SMS entre 1983 et 2004. Elle est aujourd’hui opposée à la SMS qui se bat pour le recouvrement de ses coûts historiques qui s’élèvent à près de 3 milliards de francs Cfa. En cas d’actualisation au taux de 6 % conformément aux recommandations des termes de références de l’appel d’offres ayant conduit au choix de MDL et OROMIN pour reprendre le projet Or de Sabodala, la SMS se retrouverait avec 15 milliards.
Cependant, les autorités sénégalaises semblent décidées à liquider la SMS sans le remboursement préalable de ses investissements (coûts historiques) dus par MDL et OROMIN. Pourtant, les deux entreprises s’étaient engagées à payer de tels coûts lors de leur soumission à l’appel d’offres et avaient confirmé cet engagement dans les conventions minières signées avec l’Etat du Sénégal.
MDL n’a, jusqu’à ce jour, effectué le moindre versement dans le compte de la SMS. OROMIN quant à elle avait accepté de libérer, le 25 octobre 2006, un règlement partiel de 41 560 000 francs Cfa Cfa. Rien depuis lors. La Direction générale de la SMS qui rue actuellement dans les brancards a, en vain, sollicité une intervention énergique des autorités sénégalaises auprès de MDL et OROMIN pour les amener à solder dans les meilleurs délais leurs dettes. Ce qui faciliterait la liquidation régulière et définitive de la SMS d’une part, et le rétablissement des actionnaires et des créanciers de la SMS dans leur droit d’autre part. Cela aura l’avantage d’éviter une procédure contentieuse devant les tribunaux internationaux qui risque de ternir davantage l’image du Sénégal. Malheureusement les autorités font, jusqu’ici, la sourde oreille.
Du temps où Me Madické Niang dirigeait le ministère des Mines, il avait dans le cadre du traitement de cette affaire, dépêché auprès de la SMS une mission de l’inspection technique de son département, afin de permettre de définir en relation avec les actionnaires, MDL et OROMIN, les modalités de remboursement des coûts historiques. Les inspecteurs, dans leur rapport après avoir fait le point sur le montant dû à la SMS, avaient recommandé que des négociations soient engagées avec la société Newmont.
Un mois après l’inauguration en grande pompe de la mine d’or de Sabodala par le chef de l’Etat, plus exactement le 03 juillet 2009, l’actuel ministre des Mines, Me Ousmane Ngom, qui, entre temps a pris les rênes du département, a confirmé, en réponse à une correspondance du directeur général de la SMS, le souhait de l’Etat du Sénégal de régler cette affaire, pour, enfin, assurer une dissolution dans les meilleurs délais de la société. Cette dernière n’a plus d’objet, depuis la perte de ses droits sur le périmètre de Sabodala. Me Ngom avait, néanmoins, indiqué que l’Etat, en tant qu’actionnaire, veillera à ce que ses droits soient sauvegardés au mieux. Volonté qui n’est toujours pas matérialisée en actes concrets. Le ministre affirmait à l’attention du directeur général de la SMS que les coûts historiques afférents aux travaux de recherche qui ont permis l’identification des réserves potentielles dans les différents prospects du projet Or de Sabodala (250 km_) ont été « définitivement arrêtés à 2 milliards 78 millions de francs Cfa, telle que stipulé dans le cahier des charges de l’appel d’offres ayant abouti à l’adjudication aux sociétés MDL et OROMIN » des périmètres d’exploitation (20 km_) et de recherche (230 km_). Non sans préciser que depuis la déchéance des droits miniers de la SMS, l’Etat est seul responsable sur le périmètre de Sabodala.
Le Dg, à son tour, précisera, dans une lettre adressée à sa tutelle le 18 septembre 2009, que cette déchéance sur ledit périmètre et le fait que depuis cette date, l’Etat du Sénégal est le responsable de la promotion du projet d’exploration et d’exploitation de l’or n’entraînent pas la perte par la SMS et ses actionnaires de la propriété exclusive des coûts historiques. Ceux-ci représentent les études et investissements effectués sur le périmètre de Sabodala par la SMS depuis sa création en 1983, que les repreneurs, en l’occurrence MDL et OROMIN, se sont engagés à rembourser car s’appuyant sur ces études et recherches pour parachever l’exploration et l’exploitation des périmètres concédés. Par ailleurs, il est à mentionner que Newmont qui est actionnaire dans la SMS à 50,6% conditionne la liquidation au paiement préalable des coûts historiques.
RAPIDE CROISSANCE DE MDL
Dans une enquête publiée dans les colonnes de La Gazette, nous faisions remarquer la croissance phénoménale de la Mineral Deposit Limited. Nous expliquions qu’après la signature d’une convention minière en sa faveur, MDL est passée d’une valorisation estimée de 2 à 16 milliards de FCFA (5 millions à 41 millions de dollars Us). Une fulgurante croissance. Après avoir obtenu un permis d’exploitation de la part de l’Etat du Sénégal, MDL est passée de 41,5 millions à 158 millions de dollars Us de valorisation. Valorisée à 22 milliards en 2005, MDL a coûté trois fois plus cher en 2007. Suite à l’octroi d’une concession minière en 2007 qui valait 203 millions de dollars la valeur en Bourse du projet Sabodala a été estimée à 118 milliards de FCFA. Ce poids financier énorme a permis à MDL de lever au 31 mars 2009, la somme de 125 milliards de FCFA. Elle prétend les avoir investis dans la mine, pour assurer les conditions de son exploitation. Cet argent sera remboursé par les bénéfices réalisés sur l’exploitation de Sabodala. Les fonds levés par MDL sont garantis par les réserves d’or du gisement.
A cet égard, des experts bien au fait de la question minière explique : « Il est scandaleux de constater que pour enrichir, sans cause, quelques Sénégalais, on hypothèque des ressources du sous-sol du pays dont la découverte est réalisée grâce aux fonds de la coopération internationale sénégalaise et on spolie à portée de vue des privés nationaux qui, jusqu’en 2004, avaient réalisé le plus gros investissement dans notre secteur minier aurifère. » A l’origine, MDL était une petite Junior australienne, n’ayant aucune expérience dans l’exploitation d’une mine. Elle était obligée de s’associer à KUMBA Ressources pour remplir les conditions de participation à l’appel d’offres international, lancé par l’Etat du Sénégal.
Alioune Badara COULIBALY
lagazette.sn
MDL société privée adjudicataire et repreneur du projet à la suite de la SMS engrange aujourd’hui, au cours actuel de l’or, un bénéfice de plus de 220 milliards sur les 17 tonnes d’or certifiées par la SMS entre 1983 et 2004. Elle est aujourd’hui opposée à la SMS qui se bat pour le recouvrement de ses coûts historiques qui s’élèvent à près de 3 milliards de francs Cfa. En cas d’actualisation au taux de 6 % conformément aux recommandations des termes de références de l’appel d’offres ayant conduit au choix de MDL et OROMIN pour reprendre le projet Or de Sabodala, la SMS se retrouverait avec 15 milliards.
Cependant, les autorités sénégalaises semblent décidées à liquider la SMS sans le remboursement préalable de ses investissements (coûts historiques) dus par MDL et OROMIN. Pourtant, les deux entreprises s’étaient engagées à payer de tels coûts lors de leur soumission à l’appel d’offres et avaient confirmé cet engagement dans les conventions minières signées avec l’Etat du Sénégal.
MDL n’a, jusqu’à ce jour, effectué le moindre versement dans le compte de la SMS. OROMIN quant à elle avait accepté de libérer, le 25 octobre 2006, un règlement partiel de 41 560 000 francs Cfa Cfa. Rien depuis lors. La Direction générale de la SMS qui rue actuellement dans les brancards a, en vain, sollicité une intervention énergique des autorités sénégalaises auprès de MDL et OROMIN pour les amener à solder dans les meilleurs délais leurs dettes. Ce qui faciliterait la liquidation régulière et définitive de la SMS d’une part, et le rétablissement des actionnaires et des créanciers de la SMS dans leur droit d’autre part. Cela aura l’avantage d’éviter une procédure contentieuse devant les tribunaux internationaux qui risque de ternir davantage l’image du Sénégal. Malheureusement les autorités font, jusqu’ici, la sourde oreille.
Du temps où Me Madické Niang dirigeait le ministère des Mines, il avait dans le cadre du traitement de cette affaire, dépêché auprès de la SMS une mission de l’inspection technique de son département, afin de permettre de définir en relation avec les actionnaires, MDL et OROMIN, les modalités de remboursement des coûts historiques. Les inspecteurs, dans leur rapport après avoir fait le point sur le montant dû à la SMS, avaient recommandé que des négociations soient engagées avec la société Newmont.
Un mois après l’inauguration en grande pompe de la mine d’or de Sabodala par le chef de l’Etat, plus exactement le 03 juillet 2009, l’actuel ministre des Mines, Me Ousmane Ngom, qui, entre temps a pris les rênes du département, a confirmé, en réponse à une correspondance du directeur général de la SMS, le souhait de l’Etat du Sénégal de régler cette affaire, pour, enfin, assurer une dissolution dans les meilleurs délais de la société. Cette dernière n’a plus d’objet, depuis la perte de ses droits sur le périmètre de Sabodala. Me Ngom avait, néanmoins, indiqué que l’Etat, en tant qu’actionnaire, veillera à ce que ses droits soient sauvegardés au mieux. Volonté qui n’est toujours pas matérialisée en actes concrets. Le ministre affirmait à l’attention du directeur général de la SMS que les coûts historiques afférents aux travaux de recherche qui ont permis l’identification des réserves potentielles dans les différents prospects du projet Or de Sabodala (250 km_) ont été « définitivement arrêtés à 2 milliards 78 millions de francs Cfa, telle que stipulé dans le cahier des charges de l’appel d’offres ayant abouti à l’adjudication aux sociétés MDL et OROMIN » des périmètres d’exploitation (20 km_) et de recherche (230 km_). Non sans préciser que depuis la déchéance des droits miniers de la SMS, l’Etat est seul responsable sur le périmètre de Sabodala.
Le Dg, à son tour, précisera, dans une lettre adressée à sa tutelle le 18 septembre 2009, que cette déchéance sur ledit périmètre et le fait que depuis cette date, l’Etat du Sénégal est le responsable de la promotion du projet d’exploration et d’exploitation de l’or n’entraînent pas la perte par la SMS et ses actionnaires de la propriété exclusive des coûts historiques. Ceux-ci représentent les études et investissements effectués sur le périmètre de Sabodala par la SMS depuis sa création en 1983, que les repreneurs, en l’occurrence MDL et OROMIN, se sont engagés à rembourser car s’appuyant sur ces études et recherches pour parachever l’exploration et l’exploitation des périmètres concédés. Par ailleurs, il est à mentionner que Newmont qui est actionnaire dans la SMS à 50,6% conditionne la liquidation au paiement préalable des coûts historiques.
RAPIDE CROISSANCE DE MDL
Dans une enquête publiée dans les colonnes de La Gazette, nous faisions remarquer la croissance phénoménale de la Mineral Deposit Limited. Nous expliquions qu’après la signature d’une convention minière en sa faveur, MDL est passée d’une valorisation estimée de 2 à 16 milliards de FCFA (5 millions à 41 millions de dollars Us). Une fulgurante croissance. Après avoir obtenu un permis d’exploitation de la part de l’Etat du Sénégal, MDL est passée de 41,5 millions à 158 millions de dollars Us de valorisation. Valorisée à 22 milliards en 2005, MDL a coûté trois fois plus cher en 2007. Suite à l’octroi d’une concession minière en 2007 qui valait 203 millions de dollars la valeur en Bourse du projet Sabodala a été estimée à 118 milliards de FCFA. Ce poids financier énorme a permis à MDL de lever au 31 mars 2009, la somme de 125 milliards de FCFA. Elle prétend les avoir investis dans la mine, pour assurer les conditions de son exploitation. Cet argent sera remboursé par les bénéfices réalisés sur l’exploitation de Sabodala. Les fonds levés par MDL sont garantis par les réserves d’or du gisement.
A cet égard, des experts bien au fait de la question minière explique : « Il est scandaleux de constater que pour enrichir, sans cause, quelques Sénégalais, on hypothèque des ressources du sous-sol du pays dont la découverte est réalisée grâce aux fonds de la coopération internationale sénégalaise et on spolie à portée de vue des privés nationaux qui, jusqu’en 2004, avaient réalisé le plus gros investissement dans notre secteur minier aurifère. » A l’origine, MDL était une petite Junior australienne, n’ayant aucune expérience dans l’exploitation d’une mine. Elle était obligée de s’associer à KUMBA Ressources pour remplir les conditions de participation à l’appel d’offres international, lancé par l’Etat du Sénégal.
Alioune Badara COULIBALY
lagazette.sn