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Retour plus que probable à Dakar: Macky Sall amorce le Gatsa-Gatsa contre Ousmane Sonko

Il a tenu jusque six mois avant d’être rattrapé par le virus politique. Macky Sall officialise son retrait de son poste d’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète. Il explique cette « décision, par une volonté d’éviter tout conflit d’intérêt, après qu’il a décidé de retrouver le champ politique sénégalais, six mois après son départ de la Présidence ».


Rédigé par leral.net le Lundi 7 Octobre 2024 à 18:28 | | 0 commentaire(s)|

Le président du Sénégal entre 2012 et 2024, l’a fait savoir dans une lettre en date du 4 octobre 2024, adressée au chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. Le dirigeant français avait nommé Macky Sall à ce poste, dans la foulée de son départ de la tête de l’Etat sénégalais. « Comme vous le savez probablement, les circonstances de la vie politique sénégalaise, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, m’ont amené à être investi tête de liste de la coalition Takku Wallu Senegaal pour les élections législatives prévues le 17 novembre 2024», a écrit l’ancien chef de l’Etat sénégalais, dans sa lettre de démission.

D’après le journal "Point Actu", il ajoute : «Dans ces conditions, et pour éviter tout risque d’incompatibilité et de conflit d’intérêt, je voudrais porter à votre aimable attention, que j’ai décidé de me mettre en retrait par rapport à mes activités d’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète, à compter du 9 octobre, après le sommet de Hambourg sur la durabilité, pour lequel, j’avais déjà pris des engagements».

Que dire ? L’ancien président de la République qui a fait sa passation de service le 2 avril avec Bassirou Diomaye Faye, revient ainsi dans le champ politique. On l’avait deviné, car il avait gardé les rênes de son parti. Mais, personne ne s’attendait qu’il pouvait faire son come-back au bout de quelques mois, après avoir dirigé un poste stratégique à l’international. Il va donc rentrer très probablement à Dakar, pour battre campagne pour la liste Takku Wallu Senegaal composée de l’Apr, Pds, de Rewmi, de Bohh Gis Gis et d’autres anciens membres de la famille libérale. Il sera rejoint dans sa campagne par Karim Wade, qui vit reclus à Doha depuis bientôt 10 ans. Un duo qui sera appuyé par Idy, Pape Diop, Abdoulaye Baldé….

Sauf retournement de situation, bien sûr ! Dans ce sens, l’ex-président de la République a annulé a annulé le meeting qu’il devait tenir à Paris avec la Diaspora. Une façon de garder ses forces pour les Législatives ? Dans ce combat politique qui ressemble à une sorte de "gatsa-gatsa", en dépit de rumeurs insistantes sur l’existence du protocole du Cap Manuel avec le nouveau régime. Une bataille politique en vue pour le 17 novembre.

L’Apr laisse entrevoir dans son communiqué publié hier, la dureté du combat à venir entre les deux camps. «Le 26 septembre 2024, le Premier Ministre, accompagné des ministres en charge de l’Économie, de la Justice, de l’Enseignement supérieur et du ministre Secrétaire général du Gouvernement, a organisé une conférence de presse, pour présenter les résultats d’un rapport sur la situation des finances publiques. Il est profondément regrettable de constater que des propos irresponsables tenus lors de cette conférence, ont laissé entendre que le gouvernement sortant aurait manipulé des chiffres et/ou falsifié des données dans le cadre de sa gestion couvrant la période. 2019-2023.

Ces insinuations, qui évoquent des détournements massifs de ressources publiques, au-delà de leur caractère manifestement dénué de tout fondement, sont nuisibles à la crédibilité de nos institutions qu’un dirigeant sérieux se devait de préserver
», regrette l’Apr, qui « déplore le mode opératoire" du Premier ministre et de son gouvernement, qui, de manière peu élégante et péremptoire, incriminent, de façon arbitraire, des anciens ministres en charge des Finances publiques, sur la base d’un simple rapport provisoire, qu’ils n’ont ni vu encore moins discuté, n’étant pas en mesure d’en apprécier la valeur dudit rapport ou de répondre».

L'APR corrige le PM

Par conséquent, elle conteste «fermement, ces grossières affirmations qui démontrent l’incompétence de leurs auteurs et leur ignorance des règles qui gouvernent les finances publiques». L’Apr poursuit ses récriminations : « Le Premier Ministre n’a eu aucun scrupule à se prononcer publiquement, sur les résultats d’un rapport provisoire d’audit sur les finances publiques: - une matière d’une complexité notoire - avant même que la Cour des comptes ne donne son avis sur ledit rapport. Il est donc inacceptable que des jugements soient portés ,sans attendre la certification de la Cour des Comptes, qui dispose d’un délai de trois mois pour valider les conclusions d'un tel document. Il est important de rappeler que la Cour des comptes est l’unique juridiction compétente pour évaluer la régularité des comptes et le bon usage des fonds publics

Elle rappelle que la Cour des comptes a validé la «gestion des années 2019 à 2021, pour laquelle les lois de règlement ont été déjà votées par l’Assemblée nationale, sans oublier que le projet de loi de règlement 2022 est validé, envoyé à l’Assemblée nationale, en attente d’être examiné. Or, la Cour des Comptes ne se prononcera sur le rapport provisoire susvisé, qu’après l’avoir soumis aux acteurs concernés, notamment les anciens ministres des Finances pour la période considérée, afin de recueillir leurs observations, dans le respect du principe du contradictoire, avant de rendre ses conclusions».

L’Apr rappelle au Premier ministre, «qu’en matière de gouvernance, la prudence, la retenue et surtout la discrétion, doivent prévaloir dans l’exécution des missions régaliennes de l’Etat, vertus essentielles pour conduire notre pays, en quête d’émergence, vers un développement harmonieux et durable. Nous constatons également, un manque de respect flagrant envers l’administration de l’économie et des finances publiques. Il est inacceptable en effet que des accusations soient portées sans preuves tangibles, mettant ainsi en péril la confiance du public envers nos institutions ».

Ousmane Wade