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Samedi 5 Mai 2018

Révolte à l’Aibd : Telium Logistics menace de déguerpir les occupants des abris provisoires


Le nouvel aéroport blaise Diagne de Diass (Aibd) continue d’enregistrer des difficultés après près de 7 mois de son ouverture. Telium Logistics, filiale du groupe Teliom, chargée de construire un Cargo village dans la Zone économique spéciale intégrée de Diass, n’est plus en phase avec l’Union des acteurs du frêt. Ladite entreprise avait construit sur les lieux des abris provisoires et signé avec des acteurs du frêt, des contrats pour accompagner le démarrage des activités de l’Aibd. Récemment, les occupants des abris provisoires ont reçu des sommations, les menaçant de déguerpissement lundi prochain. Enquête…



L’Union des acteurs du frêt (Uaf), regroupant diverses entités, opérant dans le domaine aéroportuaire,  a sonné l’alerte pour dénoncer l’attitude des responsables de Telium Logistics, filiale du groupe Teliom. Ladite entreprise était chargée de construire le Cargo village de la Zone économique spéciale intégrée de Diass. Ce Cargo village, dit-on, doit servir de bureaux et d’entrepôts aux acteurs du frêt. L’initiative, supposée offrir un cadre idéal pour l’activité aéroportuaire, vise à booster les exportations, faciliter les importations en complément du Terminal frêt de l’Aibd.

Ainsi, les contrats signés avec les acteurs du frêt sont expirés depuis le 14 février 2018. Telium dans sa fonction de promoteur-développeur, disent-ils, n'ayant pas signé d’avenant avec ces opérateurs, continue d’encaisser le loyer. Mais la surprise des acteurs du frêt, réside dans que Telium a envoyé des sommations pour les engager à quitter les lieux d’ici lundi prochain. Et, Telium menace même, de détruire ces abris provisoires qui leur servent présentement de bureaux et d’entrepôts.

« Nous sommes un site, servant d’abri provisoire et nous manquons de visibilité. Nous ne savons pas quand est-ce que le Cargo village va être livré. Nous ne savons pas aussi, si nous allons avoir des entrepôts comme nous l’avions exprimé à Telium depuis le 12 juillet 2017. L’association avait saisi Telium pour exprimer nos besoins en termes de bureaux et d’entrepôts. Des surfaces ont été même données Aujourd’hui, nous recevons une sommation de Telium qui veut démanteler cet abri provisoire sans pour autant nous donner des bureaux et des entrepôts comme nous le souhaitions », a expliqué le secrétaire général de l’Union des acteurs du frêt, Moustapha Diakhaté.

Ce dernier, brandissant des contrats en bonne et due forme, sonne l’alerte pour exprimer le refus des acteurs du fret. « Nos contrats avec Telium devant faire l’objet d’avenant, ont expiré depuis le 14 février. N’empêche Telium continue de recevoir le paiement de sa location. Seulement, nous leur demandons de respecter les termes de ce contrat pour éviter d’imposer un diktat que nous ne saurions accepter », prévient-il.

Tarif excessifs

Les acteurs du frêt sont exposés à une augmentation des tarifs, appliqués par Telium. « En termes de tarif, Telium veut nous faire loger aujourd’hui, au Cargo village à 20 000 FCfa/m2 hors taxe. Avec les taxes, nous nous retrouvons avec 25 000 FCfa/m2. Aucune visite n’a été faite avec Telium. Normalement, cela devait être un préalable et un pré-requis. Nous ne savons pas comment le Cargo village a été construit et quelles sont les infrastructures qui y sont installées. Donc, c’est pour cela que nous ne pouvons pas accepter une lettre de Telium, nous demandant de rejoindre le Cargo village. Telium menace de démanteler dès lundi lprochain, les abris provisoires. Nous leur disons seulement que lorsqu’ils viendront avec les Caterpillar, il faudra qu’ils y associent des corbillards. Parce qu’ils vont passer sur nos corps », promet Moustapha Diakhaté.

D’après lui, les acteurs du frêt qui ont fait des concessions pour faciliter le démarrage des activités de l’Aibd  sont loin d’occuper illégalement le site. Et, il exige tout simplement, respect et considération. « Les autorités le savent que nous avons fait des concessions pour qu’on puisse ouvrir cet aéroport dans les délais. Telium a été incapable de respecter son délai. A chaque fois, le délai a été repoussé. Tout le monde a été dans les délais pour l’aéroport. Seuls le fuel et le cargo village ont été le point d’achoppement, concernant le transfert. Jusqu’à 6 mois après, le Cargo village n’est pas encore livré aux acteurs, conformément à nos vœux et à nos besoins. Donc, c’est scandaleux. En plus, on nous menace de nous déguerpir, malgré les dates qui sont tout le temps repoussées », a déploré Moustapha Diakhaté.

« Des lobbies derrière Telium »

Du fait des injonctions et menaces de Telium , les acteurs du frêt craignent l’incidence négative que la chaleur et l’hivernage peuvent avoir sur leurs activités et outils de travail. « Nous  avions demandé aux autorités de se pencher sur ce problème-là. et ils l’ont fait. Nous n’avons rien à reprocher à notre Ministère et aux Dg de 2AS et de l’Aibd. Ils ont fait des efforts. Mais, c’est Telium qui campe sur ses positions. On a l’impression qu’on n’est pas dans un Etat de droit. Telium veut s’imposer en faisant ce qu’elle veut. Nous avons compris qu’ils ont des lobbies derrière pour nous mener la vie dure. Ce n’est pas normal ».

Sous ce registre, le secrétaire général des acteurs du frêt a dévoilé que Telium a perdu aujourd’hui, le frêt import. « L’objectif qu’on lui avait fixé, était de construire un Cargo village et non de prendre le frêt import. Le frêt import a été récupéré par 2AS. Pourquoi Telium rue sur les brancards, en voulant se refaire une santé financière sur le dos des acteurs du frêt. Nous sommes des patriotes. Et, nous disons que 2AS qui emploie 800 personnes, a besoin de revenus », tranche-t-il.

Les acteurs du frêt dénoncent l’attitude de Telium, qui s’est associé avec Suisseport, une multinationale ou du moins l’une des plus grandes sociétés d’assistance handling au monde. « En s’associant avec des handlers, c’est pour faire du handling. Il y a le droit et un arrêté a donné ce droit à 2AS. Ainsi, tous les droits annexes doivent aller vers 2AS. 49% de 2AS appartient à la compagnie nationale qui vient de prendre son envol. Ils ont besoin de cet argent. Pourquoi accepter que cet argent aille vers un seul groupe. Alors qu’il y a une société nationale », s'interroge-t-il.




O WADE Leral






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