Comment justifiez-vous que, pour un lutteur jusqu’ici inconnu au Sénégal, vous allez en découdre avec Balla Gaye II, le roi des arènes, pour votre premier combat au Sénégal ?
Je ne viens pas de nulle part. J’ai toujours gravité autour du monde de la lutte. La cour de ma maison familiale aux Parcelles Assainies nous servait d’arène à moi et mes frères. Le premier Sénégalais qui a ouvert une salle de musculation à Dakar, c’est un de mes oncles. Et mon père était un officier qui formait des troupes d’élite de la police sénégalaise.
Mais comment expliquer que, sans avoir disputé le moindre combat de lutte au Sénégal, vous allez rencontrer le plus grand champion du pays ?
Mon futur adversaire est le fils de Double Less, certes, mais je vais montrer à tous les Sénégalais qu’il n’est qu’un petit champion. Mame Gorgui Ndiaye était un des plus grands lutteurs du pays, pourtant on ne lui connaît pas de fils dans l’arène. C’est pareil pour Manga II. Donc, le fait d’être fils de Double Less ne suffit pas pour être champion.
Mais il a terrassé de grands lutteurs comme Tyson et, surtout, Yékini.
Cela ne veut rien dire ! Moi, je pratique la lutte suisse qui est beaucoup plus dure que la lutte avec frappe. En un week-end, je peux avoir plus de dix adversaires alors qu’au Sénégal, le lutteur a plusieurs mois pour préparer un seul combat. L’entraînement de pointe que je pratique, mon alimentation et mon rythme de vie font que je peux battre Balla Gaye II facilement. «Balla Gaye II dou dara» (Balla Gaye II ne pèse pas lourd face à moi). Mon staff a bien examiné sa façon de frapper, de se déplacer, sa rapidité d’exécution, sa souplesse. Et sur la base de calculs scientifiques, qui prennent en compte tous ces aspects, j’ai 17 points d’avance sur lui.
Qui est Rocky Balboa ? La question s’impose d’autant plus que certains s’étonnent du choix du promoteur sur votre personne.
Rocky Balboa, c’est un homme de 1,95 m pour 135 kg. Un père de famille issu d’une fratrie de cinq. Le premier lutteur sénégalais expatrié. A ce titre, je suis comme un ambassadeur car je défends l’image de mon pays. Grâce à moi, beaucoup de Suisses se rendent jusqu’au Sénégal pour assister à des combats.
Bien avant Aziz Ndiaye, plusieurs promoteurs de lutte avaient déjà pris contact avec moi. Ils ont tous entendu que j’avais fait le vide autour de moi ici.
Mais enfin, vous n’avez pas participé à la Fête fédérale delutte, la plus grande manifestation de ce sport en Suisse.
C’est parce que je me concentre sur mon prochain combat à Dakar. Mais avec mon club de lutte de Carouge (Genève), j’ai plusieurs trophées. Je pratique aussi plusieurs disciplines dans les arts martiaux. C’est pour vous dire que je suis un lutteur complet et Balla Gaye II va l’apprendre à ses dépens… Pour lui prouver que je lutte mieux que lui, j’aurais aimé faire du « mbappat » (séances de lutte traditionnelle, Ndlr) avec lui dans son fief de Guédiawaye. En lutte pure comme en boxe, je suis meilleur que lui. Il faut aussi savoir que les amateurs avaient besoin de nouveauté car ils en ont marre d’entendre toujours les mêmes noms dans l’arène. Donc, j’apporte une touche de fraîcheur.
Quel est le montant de votre cachet pour ce combat ?
Je ne vais pas le dire. Cela ne regarde que le promoteur et moi. Mais, moi, je ne suis pas pauvre. En plus du sport, j’assure la sécurité dans une discothèque très sélect de Genève et je fais aussi de la garde rapprochée pour certaines personnalités. Sans compter mes sponsors. Je gagne bien ma vie en Suisse. D’ailleurs, on est venu me chercher. Personne ne m’a vu aller défier quiconque au Sénégal. «Man, dama tedd ba noppi» (J’ai réussi ma vie). Je dépense 3000 euros (deux millions cfa environ) par mois pour mon alimentation.
Vos 135 kg, est-ce vraiment une force naturelle ?
Oui. Moi, contrairement aux lutteurs sénégalais, je n’utilise pas de produits dopants. C’est facile de partir aux Etats-Unis pendant six mois pour se faire une masse musculaire artificielle. Moi, je suis encadré par des professionnels qui sont connus dans le monde entier. Le premier lutteur dopé qui veut me combattre, je vais faire exploser son cœur.
La lutte sénégalaise, c’est aussi l’aspect mystique. Vous n’avez pas peur d’être atteint par votre adversaire que l’on dit redoutable aussi sur ce plan ?
Pas du tout. Je suis un vrai Sénégalais. Et Balla Gaye II n’est pas plus casaçais que moi. Ma famille est déjà à pied d’œuvre pour que les marabouts les plus efficaces du pays me protègent. D’ailleurs, pour venir au Sénégal, je vais atterrir dans un pays proche et venir à Dakar par la voie terrestre. Car mon adversaire est capable de «miner» l’aéroport sur le plan mystique. Il faut aussi savoir que tous les lutteurs que Balla Gaye II a battus me soutiennent sur le plan mystique.
Interview réalisée par Abdoulaye Penda Ndiaye, notre correspondant à Genève
« Le Témoin » N° 1145 – Hebdomadaire Sénégalais (DÉCEMBRE 2013)
Je ne viens pas de nulle part. J’ai toujours gravité autour du monde de la lutte. La cour de ma maison familiale aux Parcelles Assainies nous servait d’arène à moi et mes frères. Le premier Sénégalais qui a ouvert une salle de musculation à Dakar, c’est un de mes oncles. Et mon père était un officier qui formait des troupes d’élite de la police sénégalaise.
Mais comment expliquer que, sans avoir disputé le moindre combat de lutte au Sénégal, vous allez rencontrer le plus grand champion du pays ?
Mon futur adversaire est le fils de Double Less, certes, mais je vais montrer à tous les Sénégalais qu’il n’est qu’un petit champion. Mame Gorgui Ndiaye était un des plus grands lutteurs du pays, pourtant on ne lui connaît pas de fils dans l’arène. C’est pareil pour Manga II. Donc, le fait d’être fils de Double Less ne suffit pas pour être champion.
Mais il a terrassé de grands lutteurs comme Tyson et, surtout, Yékini.
Cela ne veut rien dire ! Moi, je pratique la lutte suisse qui est beaucoup plus dure que la lutte avec frappe. En un week-end, je peux avoir plus de dix adversaires alors qu’au Sénégal, le lutteur a plusieurs mois pour préparer un seul combat. L’entraînement de pointe que je pratique, mon alimentation et mon rythme de vie font que je peux battre Balla Gaye II facilement. «Balla Gaye II dou dara» (Balla Gaye II ne pèse pas lourd face à moi). Mon staff a bien examiné sa façon de frapper, de se déplacer, sa rapidité d’exécution, sa souplesse. Et sur la base de calculs scientifiques, qui prennent en compte tous ces aspects, j’ai 17 points d’avance sur lui.
Qui est Rocky Balboa ? La question s’impose d’autant plus que certains s’étonnent du choix du promoteur sur votre personne.
Rocky Balboa, c’est un homme de 1,95 m pour 135 kg. Un père de famille issu d’une fratrie de cinq. Le premier lutteur sénégalais expatrié. A ce titre, je suis comme un ambassadeur car je défends l’image de mon pays. Grâce à moi, beaucoup de Suisses se rendent jusqu’au Sénégal pour assister à des combats.
Bien avant Aziz Ndiaye, plusieurs promoteurs de lutte avaient déjà pris contact avec moi. Ils ont tous entendu que j’avais fait le vide autour de moi ici.
Mais enfin, vous n’avez pas participé à la Fête fédérale delutte, la plus grande manifestation de ce sport en Suisse.
C’est parce que je me concentre sur mon prochain combat à Dakar. Mais avec mon club de lutte de Carouge (Genève), j’ai plusieurs trophées. Je pratique aussi plusieurs disciplines dans les arts martiaux. C’est pour vous dire que je suis un lutteur complet et Balla Gaye II va l’apprendre à ses dépens… Pour lui prouver que je lutte mieux que lui, j’aurais aimé faire du « mbappat » (séances de lutte traditionnelle, Ndlr) avec lui dans son fief de Guédiawaye. En lutte pure comme en boxe, je suis meilleur que lui. Il faut aussi savoir que les amateurs avaient besoin de nouveauté car ils en ont marre d’entendre toujours les mêmes noms dans l’arène. Donc, j’apporte une touche de fraîcheur.
Quel est le montant de votre cachet pour ce combat ?
Je ne vais pas le dire. Cela ne regarde que le promoteur et moi. Mais, moi, je ne suis pas pauvre. En plus du sport, j’assure la sécurité dans une discothèque très sélect de Genève et je fais aussi de la garde rapprochée pour certaines personnalités. Sans compter mes sponsors. Je gagne bien ma vie en Suisse. D’ailleurs, on est venu me chercher. Personne ne m’a vu aller défier quiconque au Sénégal. «Man, dama tedd ba noppi» (J’ai réussi ma vie). Je dépense 3000 euros (deux millions cfa environ) par mois pour mon alimentation.
Vos 135 kg, est-ce vraiment une force naturelle ?
Oui. Moi, contrairement aux lutteurs sénégalais, je n’utilise pas de produits dopants. C’est facile de partir aux Etats-Unis pendant six mois pour se faire une masse musculaire artificielle. Moi, je suis encadré par des professionnels qui sont connus dans le monde entier. Le premier lutteur dopé qui veut me combattre, je vais faire exploser son cœur.
La lutte sénégalaise, c’est aussi l’aspect mystique. Vous n’avez pas peur d’être atteint par votre adversaire que l’on dit redoutable aussi sur ce plan ?
Pas du tout. Je suis un vrai Sénégalais. Et Balla Gaye II n’est pas plus casaçais que moi. Ma famille est déjà à pied d’œuvre pour que les marabouts les plus efficaces du pays me protègent. D’ailleurs, pour venir au Sénégal, je vais atterrir dans un pays proche et venir à Dakar par la voie terrestre. Car mon adversaire est capable de «miner» l’aéroport sur le plan mystique. Il faut aussi savoir que tous les lutteurs que Balla Gaye II a battus me soutiennent sur le plan mystique.
Interview réalisée par Abdoulaye Penda Ndiaye, notre correspondant à Genève
« Le Témoin » N° 1145 – Hebdomadaire Sénégalais (DÉCEMBRE 2013)