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Rupture d'avec les pratiques de favoritisme: L’« affairisme d’État » est-il vraiment fini ?

Depuis son accession au pouvoir, le Premier ministre Ousmane Sonko a affirmé à plusieurs reprises que l’ère de l’« affairisme d’État » était révolue. Il prône une gestion transparente des finances publiques et une rupture d'avec les pratiques de favoritisme et de collusion entre les milieux d’affaires et l’État. Cependant, malgré cette volonté de réforme, des hommes d’affaires sénégalais continuent d’intervenir financièrement pour soutenir le pays, dans des moments critiques.


Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Février 2025 à 22:54 | | 0 commentaire(s)|

En décembre 2023, un homme d’affaires sénégalais a accordé un prêt à l’État, à un taux inférieur à celui du marché. Ce geste, motivé par un souci de solidarité nationale, visait à aider le gouvernement à faire face à des tensions budgétaires. Plus récemment, un autre entrepreneur a financé une partie de l’organisation des élections législatives anticipées, permettant au processus démocratique de se dérouler sans heurts.

Ces actions posent une question centrale : l’État doit-il continuer à dépendre du secteur privé pour pallier ses difficultés financières, même si cela se fait dans un cadre transparent ? Si l’on salue l’engagement patriotique de ces entrepreneurs, certains observateurs estiment que ces pratiques risquent de maintenir une influence des hommes d’affaires sur les décisions publiques.

Pour véritablement tourner la page de l’« affairisme d’État », le gouvernement devra mettre en place des mécanismes solides pour assurer l’autonomie financière du pays, tout en favorisant un climat économique où les entreprises prospèrent, sans attente de retours politiques.

Ousseynou Wade