Dimanche 31 janvier, 7h45. L’Airbus A320 de Sénégal Airlines s’aligne à la piste de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar, prêt à s’envoler pour Bamako. Mais, suite à des problèmes techniques, le pilote fait demi-tour et retourne, à la surprise générale des passagers, se garer sur le tarmac. Ils embarqueront finalement dans l’autre avion de la compagnie et arriveront au Mali avec 8 heures de retard. Info ou intox ? L’histoire, révélée par le site internet crash-aerien.aero, reprise par plusieurs médias mais démentie par la direction de la compagnie, fait couler beaucoup d’encre…
L’élégance africaine
Inaugurée en grandes pompes, la nouvelle compagnie aérienne est appelée à succéder à la défunte Air Sénégal International, mise en liquidation en avril 2009. Conférence de presse dans l’hôtel le plus chic de la capitale, grosse campagne publicitaire, la compagnie ne lésine pas sur les moyens pour vanter ses charmes. Placardées aux quatre coins de la capitale, les affiches invitent la population à « vivre l’élégance africaine ». Ambitieuse, Senegal Airlines, explique Christophe Leloup son directeur commercial, rêve de devenir une « grande compagnie internationale » et se positionne grâce à un partenariat avec Emirates sur le « haut de gamme ».
Pilotée par Karim Wade, ministre entre autres choses des Transports aériens, l’entreprise est dotée d’un capital de 17 milliards de francs CFA (environ 26 millions d’euros), détenu aux deux tiers par le secteur privé sénégalais et pour le reste par l’Etat. Pour l’instant, celle-ci ne déploie ses ailes que sur la sous-région et dessert Abidjan, Banjul, Bamako, Bissau, Conakry, Niamey, Nouakchott et Ouagadougou. Son premier vol commercial, en direction de la Guinée, a eu lieu le 25 janvier. « L’Afrique de l’Ouest, résume le directeur commercial, c’est notre chasse. Avant de s’attaquer à l’Europe et l’Asie, nous devons être leader chez nous. »
Pour Karim Wade, la reprise du pavillon national « constitue un réel motif de fierté » et, associé à la construction du nouvel aéroport Blaise Diagne, situé à une quarantaine de kilomètres de la capitale, va permettre de créer au Sénégal un hub. Son ambition est de développer une plateforme aéroportuaire « leader en Afrique, créatrice d’emplois et surtout pouvant soutenir l’émergence économique » du pays. « Dakar, confirme Christophe Leloup, a une place naturelle en tant que hub en Afrique de l’Ouest. »
Une concurrente clouée au sol
Pour arriver à ses fins, tous les coups sont permis. Début janvier, Brussels Airlines reçoît une lettre des autorités sénégalaises l’obligeant à arrêter ses vols entre Dakar et trois autres destinations africaines : Banjul, Conakry et Freetown. Des liaisons opérées dans le cadre de vols combinés destinés à optimiser le remplissage des avions que la compagnie belge effectue depuis huit ans.
« Il s’agissait d’une autorisation exceptionnelle et provisoire », justifie Cheikh Tidiane Senghor, directeur général des transports aériens au ministère. « Avec l’arrivée de notre nouvelle compagnie, poursuit-il, nous avons jugé nécessaire de ne plus accorder cette autorisation. La décision du Sénégal de privilégier sa compagnie est conforme » au droit international. Pas convaincue, la Belgique a rappelé son ambassadeur pour consultation et menace de saisir l’Union européenne.
De vieux avions « éprouvés et sans souffle » ?
À peine l’incident diplomatique provoqué avec la Belgique, une seconde polémique éclate. Dans ses colonnes, le quotidien Walf Fadjri allume la mèche. Les deux Airbus A320 de la compagnie seraient « des avions éprouvés et sans souffle ». Le journal a mené l’enquête sur l’origine des deux avions. Le premier est âgé de 12 ans et 9 mois. Il a sillonné le ciel pour la compagnie China Eastern Airlines avant d’être revendu à sa compatriote la CIT Leasing Corporation. Le second a, lui, 12 ans et 4 mois. Il compte 36 000 heures de vol, d’abord sous les couleurs de l’Espagnole Iberworld puis de la Chinoise Spring Airlines. « Il n’y a pas plus moderne que les A320 de Senegal Airlines, répond le directeur commercial. Ils ont encore devant eux plus de la moitié de leur vie et, depuis leur mise en service, toutes les pièces ont été changées plusieurs fois. »
Dans les airs depuis moins de deux semaines, la compagnie devrait selon les prévisions atteindre son rythme de croisière vers le 14 février. Puis, avec l’arrivée d’un troisième appareil, long-courrier cette fois, Senegal Airlines tentera de grimper en altitude.
afrik.com
L’élégance africaine
Inaugurée en grandes pompes, la nouvelle compagnie aérienne est appelée à succéder à la défunte Air Sénégal International, mise en liquidation en avril 2009. Conférence de presse dans l’hôtel le plus chic de la capitale, grosse campagne publicitaire, la compagnie ne lésine pas sur les moyens pour vanter ses charmes. Placardées aux quatre coins de la capitale, les affiches invitent la population à « vivre l’élégance africaine ». Ambitieuse, Senegal Airlines, explique Christophe Leloup son directeur commercial, rêve de devenir une « grande compagnie internationale » et se positionne grâce à un partenariat avec Emirates sur le « haut de gamme ».
Pilotée par Karim Wade, ministre entre autres choses des Transports aériens, l’entreprise est dotée d’un capital de 17 milliards de francs CFA (environ 26 millions d’euros), détenu aux deux tiers par le secteur privé sénégalais et pour le reste par l’Etat. Pour l’instant, celle-ci ne déploie ses ailes que sur la sous-région et dessert Abidjan, Banjul, Bamako, Bissau, Conakry, Niamey, Nouakchott et Ouagadougou. Son premier vol commercial, en direction de la Guinée, a eu lieu le 25 janvier. « L’Afrique de l’Ouest, résume le directeur commercial, c’est notre chasse. Avant de s’attaquer à l’Europe et l’Asie, nous devons être leader chez nous. »
Pour Karim Wade, la reprise du pavillon national « constitue un réel motif de fierté » et, associé à la construction du nouvel aéroport Blaise Diagne, situé à une quarantaine de kilomètres de la capitale, va permettre de créer au Sénégal un hub. Son ambition est de développer une plateforme aéroportuaire « leader en Afrique, créatrice d’emplois et surtout pouvant soutenir l’émergence économique » du pays. « Dakar, confirme Christophe Leloup, a une place naturelle en tant que hub en Afrique de l’Ouest. »
Une concurrente clouée au sol
Pour arriver à ses fins, tous les coups sont permis. Début janvier, Brussels Airlines reçoît une lettre des autorités sénégalaises l’obligeant à arrêter ses vols entre Dakar et trois autres destinations africaines : Banjul, Conakry et Freetown. Des liaisons opérées dans le cadre de vols combinés destinés à optimiser le remplissage des avions que la compagnie belge effectue depuis huit ans.
« Il s’agissait d’une autorisation exceptionnelle et provisoire », justifie Cheikh Tidiane Senghor, directeur général des transports aériens au ministère. « Avec l’arrivée de notre nouvelle compagnie, poursuit-il, nous avons jugé nécessaire de ne plus accorder cette autorisation. La décision du Sénégal de privilégier sa compagnie est conforme » au droit international. Pas convaincue, la Belgique a rappelé son ambassadeur pour consultation et menace de saisir l’Union européenne.
De vieux avions « éprouvés et sans souffle » ?
À peine l’incident diplomatique provoqué avec la Belgique, une seconde polémique éclate. Dans ses colonnes, le quotidien Walf Fadjri allume la mèche. Les deux Airbus A320 de la compagnie seraient « des avions éprouvés et sans souffle ». Le journal a mené l’enquête sur l’origine des deux avions. Le premier est âgé de 12 ans et 9 mois. Il a sillonné le ciel pour la compagnie China Eastern Airlines avant d’être revendu à sa compatriote la CIT Leasing Corporation. Le second a, lui, 12 ans et 4 mois. Il compte 36 000 heures de vol, d’abord sous les couleurs de l’Espagnole Iberworld puis de la Chinoise Spring Airlines. « Il n’y a pas plus moderne que les A320 de Senegal Airlines, répond le directeur commercial. Ils ont encore devant eux plus de la moitié de leur vie et, depuis leur mise en service, toutes les pièces ont été changées plusieurs fois. »
Dans les airs depuis moins de deux semaines, la compagnie devrait selon les prévisions atteindre son rythme de croisière vers le 14 février. Puis, avec l’arrivée d’un troisième appareil, long-courrier cette fois, Senegal Airlines tentera de grimper en altitude.
afrik.com