Un parcours sulfureux : de Bamako à Dakar
Connu à Bamako comme vendeur de bazin, Ibrahim Karagnara n'est pas étranger aux controverses. Accusé de malversations dans des contrats militaires au Mali, il a été arrêté pour corruption et enrichissement illicite. Après avoir passé quelques mois en détention, il a quitté le Mali pour Dakar en 2022, où il s’est installé comme entrepreneur dans le secteur du BTP. Son intégration rapide au marché sénégalais s’est faite dans une opacité qui soulève de nombreuses questions, notamment pour des projets universitaires dont le budget dépasse largement les standards de la région.
Un scandale financier aux proportions alarmantes
Les contrats pour les universités de Matam et de Tambacounda, estimés respectivement à 107 et 83 milliards de FCFA, soulèvent de vives préoccupations. Attribués sans appel d’offres et sous une société enregistrée en Côte d’Ivoire, ROYAL BTP, ces marchés suscitent la colère des experts et des entrepreneurs locaux, qui dénoncent une surfacturation manifeste. Leral TV a constaté, lors de visites de terrain, une gestion plus que suspecte : de rares bâtiments émergent des chantiers, mais aucune signalisation des entreprises impliquées, ce qui ajoute à la suspicion d’irrégularités.
Retour sur un passé de malversations : le « Karagnaragate »
Le nom de Karagnara est lié à un scandale de surfacturation au Mali. En 2014, il avait déjà fait les gros titres en tant que Directeur général de Commerce International pour le Mali (CIM). Ce dernier avait vendu des camions militaires au gouvernement malien à des prix astronomiques, atteignant parfois 210 millions de FCFA pour un véhicule acheté à seulement 29 millions. Une enquête avait révélé un abus de confiance et des détournements massifs sur un contrat d’une valeur de 9,9 milliards de FCFA.
Un audit, lancé après la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta, a confirmé une surfacturation de plus de 3 milliards sur ce contrat. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a découvert que Karagnara avait orchestré des ventes frauduleuses de matériels militaires avec des marges indécentes. Malgré ses déboires judiciaires et l’incarcération temporaire qui s’en est suivie, Karagnara a pu quitter le Mali pour tenter de se refaire une réputation au Sénégal.
Arrêt des travaux et ouverture d'un audit
Face à cette situation, les nouvelles autorités sénégalaises ont ordonné l'arrêt immédiat des travaux et diligenté un audit pour faire la lumière sur l’utilisation des fonds. Sur les chantiers, il a été observé que les logements destinés aux professeurs, construits sur moins de 150 m² en R+1, étaient facturés à des coûts défiant la logique. Le bureau d'architecture, initialement en charge de la supervision des travaux, a également exprimé son refus de valider les plans en raison des montants surfacturés.
Une exportation des pratiques douteuses en terre sénégalaise
Les activités de Karagnara au Sénégal reflètent ses méthodes maliennes. La société CIM, rebaptisée Compagnie Immobilière Malienne, semble avoir trouvé au Sénégal un nouveau terrain de jeu pour ses pratiques. S'appuyant sur des sociétés africaines comme la Société Africaine d'Ingénierie et de Réalisation, d'origine burkinabè, Karagnara poursuit son expansion dans le secteur immobilier et du BTP.
Leral TV continuera de diffuser des reportages détaillés, révélant le déroulement de ce scandale, pour informer le public sur la gestion douteuse des fonds publics dans ces projets universitaires. Les nouvelles autorités sénégalaises sont attendues pour des actions concrètes visant à restaurer la transparence et assainir les pratiques dans le secteur des marchés publics.
Source : https://confidentielafrique.com/ et Leral TV
Connu à Bamako comme vendeur de bazin, Ibrahim Karagnara n'est pas étranger aux controverses. Accusé de malversations dans des contrats militaires au Mali, il a été arrêté pour corruption et enrichissement illicite. Après avoir passé quelques mois en détention, il a quitté le Mali pour Dakar en 2022, où il s’est installé comme entrepreneur dans le secteur du BTP. Son intégration rapide au marché sénégalais s’est faite dans une opacité qui soulève de nombreuses questions, notamment pour des projets universitaires dont le budget dépasse largement les standards de la région.
Un scandale financier aux proportions alarmantes
Les contrats pour les universités de Matam et de Tambacounda, estimés respectivement à 107 et 83 milliards de FCFA, soulèvent de vives préoccupations. Attribués sans appel d’offres et sous une société enregistrée en Côte d’Ivoire, ROYAL BTP, ces marchés suscitent la colère des experts et des entrepreneurs locaux, qui dénoncent une surfacturation manifeste. Leral TV a constaté, lors de visites de terrain, une gestion plus que suspecte : de rares bâtiments émergent des chantiers, mais aucune signalisation des entreprises impliquées, ce qui ajoute à la suspicion d’irrégularités.
Retour sur un passé de malversations : le « Karagnaragate »
Le nom de Karagnara est lié à un scandale de surfacturation au Mali. En 2014, il avait déjà fait les gros titres en tant que Directeur général de Commerce International pour le Mali (CIM). Ce dernier avait vendu des camions militaires au gouvernement malien à des prix astronomiques, atteignant parfois 210 millions de FCFA pour un véhicule acheté à seulement 29 millions. Une enquête avait révélé un abus de confiance et des détournements massifs sur un contrat d’une valeur de 9,9 milliards de FCFA.
Un audit, lancé après la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta, a confirmé une surfacturation de plus de 3 milliards sur ce contrat. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a découvert que Karagnara avait orchestré des ventes frauduleuses de matériels militaires avec des marges indécentes. Malgré ses déboires judiciaires et l’incarcération temporaire qui s’en est suivie, Karagnara a pu quitter le Mali pour tenter de se refaire une réputation au Sénégal.
Arrêt des travaux et ouverture d'un audit
Face à cette situation, les nouvelles autorités sénégalaises ont ordonné l'arrêt immédiat des travaux et diligenté un audit pour faire la lumière sur l’utilisation des fonds. Sur les chantiers, il a été observé que les logements destinés aux professeurs, construits sur moins de 150 m² en R+1, étaient facturés à des coûts défiant la logique. Le bureau d'architecture, initialement en charge de la supervision des travaux, a également exprimé son refus de valider les plans en raison des montants surfacturés.
Une exportation des pratiques douteuses en terre sénégalaise
Les activités de Karagnara au Sénégal reflètent ses méthodes maliennes. La société CIM, rebaptisée Compagnie Immobilière Malienne, semble avoir trouvé au Sénégal un nouveau terrain de jeu pour ses pratiques. S'appuyant sur des sociétés africaines comme la Société Africaine d'Ingénierie et de Réalisation, d'origine burkinabè, Karagnara poursuit son expansion dans le secteur immobilier et du BTP.
Leral TV continuera de diffuser des reportages détaillés, révélant le déroulement de ce scandale, pour informer le public sur la gestion douteuse des fonds publics dans ces projets universitaires. Les nouvelles autorités sénégalaises sont attendues pour des actions concrètes visant à restaurer la transparence et assainir les pratiques dans le secteur des marchés publics.
Source : https://confidentielafrique.com/ et Leral TV