Depuis le 20 avril, les coupures d’électricité, de deux à treize heures par jour selon les quartiers, ont repris de plus belle à Dakar. Dans les rues, les bana-bana proposent bougies et lampes à batteries aux passants et aux automobilistes. Au Plateau, le quartier d’affaires de la capitale, les vendeurs de groupes électrogènes écoulent leurs réserves plus rapidement que d’habitude, rachetant même des appareils sur le marché local, faute de stocks suffisants.
Accumulateurs, régulateurs, panneaux solaires… Le marché des équipements alternatifs parallèle au réseau électrique de la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal) se porte bien. En 2010, 76 % des entreprises ont dû acheter un groupe électrogène pour faire face aux délestages, selon une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) portant sur 125 sociétés. Et au final, le coût moyen de ces investissements s’élève à 147,2 millions de F CFA (224 000 euros) par entreprise.
Mais le jeu en vaut la chandelle… Car il est impossible de maintenir une activité digne de ce nom sans palliatif des coupures de courant, qui ont fait perdre 1,4 point de croissance au Sénégal en 2010. Ainsi, pour Uniplast, fabricant d’objets en plastique, chaque délestage engendre une perte de 50 % de sa production : la société a donc acheté un groupe électrogène (40 millions de F CFA) et, pour l’alimenter, dépense chaque mois 9,5 millions de F CFA en gasoil. L’Envol Sénégal, une société de production audiovisuelle, s’est également doté d’un groupe payé 2,5 millions de F CFA ; et les six salariés travaillent aussi la nuit, lorsque les coupures se font plus rares.
Résultat ? De 2008 à 2010, les importations de groupes électrogènes ont augmenté de 40 %, passant de 9,3 milliards à 13 milliards de F CFA. Chez Alios Finance, qui propose du crédit-bail et de la location longue durée pour de tels équipements, les contrats de leasing ont augmenté de 35 % depuis un an. « Avec les délestages, les entreprises ont investi dans des groupes plus puissants ou ont renouvelé leurs équipements, les anciens ayant trop tourné », explique Jehan-Mahé Roux de Chavanes, directeur d’Alios Finance Sénégal. Même constat au magasin Radi, au Plateau, où en février, mois d’importants délestages, les ventes de groupes électrogènes ont doublé.
Systèmes hybrides
Autre gagnant : le marché du solaire. « Au départ, nous travaillions beaucoup sur les sites isolés. Mais depuis l’été 2010 et la crise énergétique, le business s’est déplacé à Dakar où la demande est devenue plus forte », souligne Charly Nakache, gérant de Systèmes PV, une société spécialisée dans l’énergie solaire. Idem pour les batteries électriques, moins polluantes et moins bruyantes que les groupes électrogènes. « Ce qui est désormais demandé, ce sont des systèmes hybrides batterie-groupe électrogène ou batterie-panneaux solaires, ajoute Charly Nakache. Les gens ne peuvent plus uniquement utiliser les groupes, à cause d’une trop grosse facture de gasoil et de l’épuisement des appareils. » Problème : ces systèmes coûtent cher et les taxes douanières élevées sur les batteries et les appareils solaires freinent les investissements.
Enfin, les constructeurs de centrales électriques bénéficient aussi des coupures à répétition. Grâce à eux, plusieurs usines sont déjà autonomes en électricité, comme la cimenterie Sococim et la société minière Sabodala Gold Operate, pourvue depuis fin 2008 d’une centrale de 30 MW qui lui aura coûté 17 milliards de F CFA. En juillet, le cigarettier Philip Morris sera à son tour indépendant en énergie, pour un coût de 400 millions de F CFA. De telles démarches sont encouragées par le gouvernement. Le ministre de l’Industrie, Abdoulaye Baldé, a ainsi appelé fin mars les grandes entreprises à se doter de centrales électriques pour participer à la résolution de la crise énergétique.
Source : Jeuneafrique.com
Accumulateurs, régulateurs, panneaux solaires… Le marché des équipements alternatifs parallèle au réseau électrique de la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal) se porte bien. En 2010, 76 % des entreprises ont dû acheter un groupe électrogène pour faire face aux délestages, selon une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) portant sur 125 sociétés. Et au final, le coût moyen de ces investissements s’élève à 147,2 millions de F CFA (224 000 euros) par entreprise.
Mais le jeu en vaut la chandelle… Car il est impossible de maintenir une activité digne de ce nom sans palliatif des coupures de courant, qui ont fait perdre 1,4 point de croissance au Sénégal en 2010. Ainsi, pour Uniplast, fabricant d’objets en plastique, chaque délestage engendre une perte de 50 % de sa production : la société a donc acheté un groupe électrogène (40 millions de F CFA) et, pour l’alimenter, dépense chaque mois 9,5 millions de F CFA en gasoil. L’Envol Sénégal, une société de production audiovisuelle, s’est également doté d’un groupe payé 2,5 millions de F CFA ; et les six salariés travaillent aussi la nuit, lorsque les coupures se font plus rares.
Résultat ? De 2008 à 2010, les importations de groupes électrogènes ont augmenté de 40 %, passant de 9,3 milliards à 13 milliards de F CFA. Chez Alios Finance, qui propose du crédit-bail et de la location longue durée pour de tels équipements, les contrats de leasing ont augmenté de 35 % depuis un an. « Avec les délestages, les entreprises ont investi dans des groupes plus puissants ou ont renouvelé leurs équipements, les anciens ayant trop tourné », explique Jehan-Mahé Roux de Chavanes, directeur d’Alios Finance Sénégal. Même constat au magasin Radi, au Plateau, où en février, mois d’importants délestages, les ventes de groupes électrogènes ont doublé.
Systèmes hybrides
Autre gagnant : le marché du solaire. « Au départ, nous travaillions beaucoup sur les sites isolés. Mais depuis l’été 2010 et la crise énergétique, le business s’est déplacé à Dakar où la demande est devenue plus forte », souligne Charly Nakache, gérant de Systèmes PV, une société spécialisée dans l’énergie solaire. Idem pour les batteries électriques, moins polluantes et moins bruyantes que les groupes électrogènes. « Ce qui est désormais demandé, ce sont des systèmes hybrides batterie-groupe électrogène ou batterie-panneaux solaires, ajoute Charly Nakache. Les gens ne peuvent plus uniquement utiliser les groupes, à cause d’une trop grosse facture de gasoil et de l’épuisement des appareils. » Problème : ces systèmes coûtent cher et les taxes douanières élevées sur les batteries et les appareils solaires freinent les investissements.
Enfin, les constructeurs de centrales électriques bénéficient aussi des coupures à répétition. Grâce à eux, plusieurs usines sont déjà autonomes en électricité, comme la cimenterie Sococim et la société minière Sabodala Gold Operate, pourvue depuis fin 2008 d’une centrale de 30 MW qui lui aura coûté 17 milliards de F CFA. En juillet, le cigarettier Philip Morris sera à son tour indépendant en énergie, pour un coût de 400 millions de F CFA. De telles démarches sont encouragées par le gouvernement. Le ministre de l’Industrie, Abdoulaye Baldé, a ainsi appelé fin mars les grandes entreprises à se doter de centrales électriques pour participer à la résolution de la crise énergétique.
Source : Jeuneafrique.com