Seydina Mouhamed Mbaye avait un peu plus de cinq ans. Dans l'avion qui le conduisait à Paris, où son père l'attendait, l'enfant, atteint d'une tumeur au cerveau, a rendu l'âme, seul. Issue tragique d'une bataille administrative trop longue entre un père désireux de sauver son fils, que les médecins sénégalais ne parvenaient plus à soigner, et des services consulaires français motivés par d'autres préoccupations.
Seydina Mouhamed Mbaye était sénégalais. Pour obtenir le visa lui permettant de quitter Dakar, il lui a fallu patienter, comme tout le monde. L'administration française est pointilleuse. L'accès aux soins n'est pas le même, qu'on soit né en Europe ou en Afrique. Son sésame, Seydina Mouhamed Mbaye l'obtiendra, mais trop tard.
Une très longue attente
Il aura fallu attendre que son cas s'aggrave au point que le médecin qui le traite à Dakar, impuissant face à la progression de la maladie, recommande son évacuation d'urgence en France. Attendre encore que son père, qui pilote le dossier avec son épouse française depuis Strasbourg - la mère biologique de Seydina Mouhamed semble absente de la procédure -, obtienne du professeur Patrick Lutz, chef du service d'oncologie et d'hématologie pédiatrique de l'hôpital de Hautepierre, le document certifiant son "pouvoir de prise en charge de l'enfant sous couvert d'une prise en charge par la Caisse primaire d'Assurance maladie (Cpam) de Bas-Rhin", dans la mesure où "l'enfant est transportable, ce que seuls peuvent juger les médecins s'en occupant".
Attendre toujours que son dossier s'étoffe : d'une attestation d'accueil signée par l'épouse de son père, d'abord, signée par le premier adjoint au maire de la ville de Strasbourg, Claude Froley, pour attester une nouvelle fois que la femme est bien dans la possibilité d'accueillir l'enfant lors de son séjour médical, de l'attestation de prise en charge de l'enfant pas la Cpam de Bas-Rhin, ensuite.
Attendre enfin que le responsable du service des visas au consulat de France à Dakar, Michel Camadro, refuse le dossier. Et s'explique, pressé par une ONG : "il se trouve qu'un certain nombre de documents d'intérêt faisaient défaut, ce qui ne m'a pas permis de délivrer le visa sollicité", écrit le consul adjoint dans une lettre adressée aux parents de l'enfant, partiellement reproduite dans le quotidien sénégalais L'Observateur. "Je peux bien évidemment réviser ma décision", ajoute-t-il.
Une procédure "respectée"
L'histoire de Seydina Mouhamed Mbaye, particulièrement dramatique, illustre une situation banale au Sénégal, où les associations dénoncent, régulièrement, le mépris de l'administration française face aux cas, parfois tragiques, des habitants.
Alors que Seydina Mouhamed obtient son visa, le consulat exige qu'un médecin l'accompagne, mais paradoxalement oppose un refus à la demande de celui qui le soigne à Dakar. "La circulation des mineurs ne se fait pas n'importe comment", justifie à Nouvelobs.com Michel Cornadro, assurant avoir "respecté la procédure", tout en déplorant "le drame humain". Un médecin sénégalais se portera finalement volontaire. Mais l'attente aura été longue, dix jours. En vain.
"Nous sommes attristés de la mort de cet enfant, mais il n'est pas décédé des suites de la non-délivrance de son visa", explique à Nouvelobs.com Laurent Chevalier, conseiller de presse à l'ambassade de France à Dakar. "A partir du moment où on a pu avoir l'ensemble des pièces nécessaires à ce type de dossier sensible, c'est-à-dire un visa médical pour un enfant mineur, dont les parents sont séparés, nous avons délivré le visa."
Interrogé par L'Observateur, le père de Seydina Mouhamed, raconte : "Mon fils est arrivé à Paris dans un état critique. Il souffrait d'une embolie pulmonaire. C'est par hélicoptère qu'il a été acheminé à Strasbourg où les médecins ont fait part de leurs regrets, car il a été évacué trop tardivement". "Une plainte sera déposée pour qu’aucun autre enfant ne perde plus la vie pour des considérations subjectives et pour les caprices des gens du Consulat de France", promet l'homme.
Seydina Mouhamed Mbaye était sénégalais. Pour obtenir le visa lui permettant de quitter Dakar, il lui a fallu patienter, comme tout le monde. L'administration française est pointilleuse. L'accès aux soins n'est pas le même, qu'on soit né en Europe ou en Afrique. Son sésame, Seydina Mouhamed Mbaye l'obtiendra, mais trop tard.
Une très longue attente
Il aura fallu attendre que son cas s'aggrave au point que le médecin qui le traite à Dakar, impuissant face à la progression de la maladie, recommande son évacuation d'urgence en France. Attendre encore que son père, qui pilote le dossier avec son épouse française depuis Strasbourg - la mère biologique de Seydina Mouhamed semble absente de la procédure -, obtienne du professeur Patrick Lutz, chef du service d'oncologie et d'hématologie pédiatrique de l'hôpital de Hautepierre, le document certifiant son "pouvoir de prise en charge de l'enfant sous couvert d'une prise en charge par la Caisse primaire d'Assurance maladie (Cpam) de Bas-Rhin", dans la mesure où "l'enfant est transportable, ce que seuls peuvent juger les médecins s'en occupant".
Attendre toujours que son dossier s'étoffe : d'une attestation d'accueil signée par l'épouse de son père, d'abord, signée par le premier adjoint au maire de la ville de Strasbourg, Claude Froley, pour attester une nouvelle fois que la femme est bien dans la possibilité d'accueillir l'enfant lors de son séjour médical, de l'attestation de prise en charge de l'enfant pas la Cpam de Bas-Rhin, ensuite.
Attendre enfin que le responsable du service des visas au consulat de France à Dakar, Michel Camadro, refuse le dossier. Et s'explique, pressé par une ONG : "il se trouve qu'un certain nombre de documents d'intérêt faisaient défaut, ce qui ne m'a pas permis de délivrer le visa sollicité", écrit le consul adjoint dans une lettre adressée aux parents de l'enfant, partiellement reproduite dans le quotidien sénégalais L'Observateur. "Je peux bien évidemment réviser ma décision", ajoute-t-il.
Une procédure "respectée"
L'histoire de Seydina Mouhamed Mbaye, particulièrement dramatique, illustre une situation banale au Sénégal, où les associations dénoncent, régulièrement, le mépris de l'administration française face aux cas, parfois tragiques, des habitants.
Alors que Seydina Mouhamed obtient son visa, le consulat exige qu'un médecin l'accompagne, mais paradoxalement oppose un refus à la demande de celui qui le soigne à Dakar. "La circulation des mineurs ne se fait pas n'importe comment", justifie à Nouvelobs.com Michel Cornadro, assurant avoir "respecté la procédure", tout en déplorant "le drame humain". Un médecin sénégalais se portera finalement volontaire. Mais l'attente aura été longue, dix jours. En vain.
"Nous sommes attristés de la mort de cet enfant, mais il n'est pas décédé des suites de la non-délivrance de son visa", explique à Nouvelobs.com Laurent Chevalier, conseiller de presse à l'ambassade de France à Dakar. "A partir du moment où on a pu avoir l'ensemble des pièces nécessaires à ce type de dossier sensible, c'est-à-dire un visa médical pour un enfant mineur, dont les parents sont séparés, nous avons délivré le visa."
Interrogé par L'Observateur, le père de Seydina Mouhamed, raconte : "Mon fils est arrivé à Paris dans un état critique. Il souffrait d'une embolie pulmonaire. C'est par hélicoptère qu'il a été acheminé à Strasbourg où les médecins ont fait part de leurs regrets, car il a été évacué trop tardivement". "Une plainte sera déposée pour qu’aucun autre enfant ne perde plus la vie pour des considérations subjectives et pour les caprices des gens du Consulat de France", promet l'homme.