"A mon avis, cette attitude des Etats de l’Union africaine est incohérente et critiquable. La CPI n’est pas contre l’Afrique. Elle est pour l’Afrique. Le premier Etat du monde à avoir ratifié le Statut de la CPI, dès 1999, est un Etat africain : le Sénégal", écrit Me Kaba dans un livre d’entretiens intitulé "La justice internationale en question. Justice de Blancs contre les autres ?"
"La CPI est brandie comme un épouvantail par (les) chefs d’Etat" africains, a-t-il estimé, avant d’ajouter : "Il faut rendre justice à cette juridiction. Elle n’a fait qu’examiner des situations qui lui ont été déférées et qui relèvent, du reste, de sa compétence."
En 2003 et 2004, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC) avaient sollicité la CPI pour juger des chefs rebelles, en affirmant l’incapacité de leurs juridictions nationales à les poursuivre en justice.
D’autres pays critiquent la CPI, estimant surtout que ses juges ne poursuivent que des ressortissants de pays africains.
Me Kaba dénonce aussi "le réflexe syndical (…) des chefs d’Etat" du continent, consistant à "se protéger réciproquement contre d’éventuelles poursuites" de la CPI qui a lancé un mandat d’arrêt international contre le président soudanais Omar El Béchir, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide au Darfour.
"Nous devons opposer à la solidarité révoltante et déshonorante des chefs d’Etat à Omar El Béchir la solidarité humaine et judiciaire aux victimes, afin que leur droit à la justice et à la réparation soit effectif", a-t-il fait valoir.
Sidiki Kaba affirme ne pas comprendre les critiques à l’encontre de cette juridiction dont plus du tiers des pays du continent a ratifié le texte constitutif, en plus du fait que plusieurs magistrats africains y siègent.
"Il y a peu de chances que les ressortissants du Nord soient jugés devant la CPI. Les Etats du Nord qui disposent de structures judiciaires mieux organisées ou moins impartiales chercheront à les juger sur le plan national", a-t-il expliqué.
"C’est cet effort, a-t-il souligné, que les pays africains doivent entreprendre : doter leur système judiciaire d’infrastructures performantes capables de juger les crimes internationaux sur le plan national. Il leur appartient de renforcer l’Etat de droit, en le structurant autour d’une justice indépendante et impartiale."
Pour empêcher la CPI de se saisir des crimes commis en Afrique, en vertu de sa compétence universelle, les Etats africains "doivent exercer des poursuites et organiser des procès justes et équitables fondés sur les normes et garanties internationales", a-t-il argué.
ESF/BK
"La CPI est brandie comme un épouvantail par (les) chefs d’Etat" africains, a-t-il estimé, avant d’ajouter : "Il faut rendre justice à cette juridiction. Elle n’a fait qu’examiner des situations qui lui ont été déférées et qui relèvent, du reste, de sa compétence."
En 2003 et 2004, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC) avaient sollicité la CPI pour juger des chefs rebelles, en affirmant l’incapacité de leurs juridictions nationales à les poursuivre en justice.
D’autres pays critiquent la CPI, estimant surtout que ses juges ne poursuivent que des ressortissants de pays africains.
Me Kaba dénonce aussi "le réflexe syndical (…) des chefs d’Etat" du continent, consistant à "se protéger réciproquement contre d’éventuelles poursuites" de la CPI qui a lancé un mandat d’arrêt international contre le président soudanais Omar El Béchir, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide au Darfour.
"Nous devons opposer à la solidarité révoltante et déshonorante des chefs d’Etat à Omar El Béchir la solidarité humaine et judiciaire aux victimes, afin que leur droit à la justice et à la réparation soit effectif", a-t-il fait valoir.
Sidiki Kaba affirme ne pas comprendre les critiques à l’encontre de cette juridiction dont plus du tiers des pays du continent a ratifié le texte constitutif, en plus du fait que plusieurs magistrats africains y siègent.
"Il y a peu de chances que les ressortissants du Nord soient jugés devant la CPI. Les Etats du Nord qui disposent de structures judiciaires mieux organisées ou moins impartiales chercheront à les juger sur le plan national", a-t-il expliqué.
"C’est cet effort, a-t-il souligné, que les pays africains doivent entreprendre : doter leur système judiciaire d’infrastructures performantes capables de juger les crimes internationaux sur le plan national. Il leur appartient de renforcer l’Etat de droit, en le structurant autour d’une justice indépendante et impartiale."
Pour empêcher la CPI de se saisir des crimes commis en Afrique, en vertu de sa compétence universelle, les Etats africains "doivent exercer des poursuites et organiser des procès justes et équitables fondés sur les normes et garanties internationales", a-t-il argué.
ESF/BK