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Sitor Ndour, arbitre : «Des lutteurs n’hésitent pas à nous marabouter»

Le maraboutage des arbitres est d’actualité dans l’arène. Selon l’arbitre de lutte Sitor Ndour, ses pairs peuvent être victimes de maraboutage de la part des lutteurs. Mais il précise que les arbitres se préparent en conséquence.


Rédigé par leral.net le Samedi 18 Août 2012 à 09:40 | | 0 commentaire(s)|

Sitor Ndour, arbitre : «Des lutteurs n’hésitent pas à nous marabouter»
Dans une interview accordée au journal Le Pays au quotidien parue la semaine dernière, le micro central de l’arène Ibou Ndiaye Niokhobaye a affirmé que les arbitres sont maraboutés par les lutteurs. Il en est convaincu, dit-il. Comme pour confirmer ses dires, Sitor Ndour, le non moins célèbre arbitre de la lutte, estime que «c’est bien possible». Il pense que «ce sont des choses qui peuvent arriver». Toutefois, il avertit que les arbitres se préparent de leur côté. «Nous sommes en Afrique», affirme-t-il laconiquement. Le mystique occupe une grande place dans le monde de la lutte. Des acteurs principaux de la lutte, c’est à dire les lutteurs eux-mêmes dépensent des millions pour le mystique, comme ils ont l’habitude de le dire. Evoluant dans le métier depuis 1997, Sitor Ndour n’a jamais senti avoir subi un maraboutage de la part des lutteurs. «Je n’ai jamais eu de pression mystique», dit-il. Même si les lutteurs le font dans le but d’avoir la faveur des décisions arbitrales, Sitor Ndour pense que «cela ne sert à rien, parce que si l’arbitre tranche en faveur d’un lutteur, le dernier mot revient au CNG. Des lutteurs disent ouvertement qu’ils n’hésitent pas à marabouter les arbitres. Ils (les lutteurs) devraient mettre leur force sur l’adversaire, au lieu de s’en prendre mystiquement aux arbitres», précise l’arbitre international.

Selon le professeur d’éducation physique, les lutteurs, sur un ton taquin, disent souvent aux arbitres qu’ils vont les marabouter, «mais je sais qu’ils en sont capables». M. Ndour en tant qu’Africain croit au mystique, mais ne s’y focalise pas trop. Dans le milieu de la lutte avec frappe au Sénégal, c’est vraiment déterminant, parce qu’installant une certaine confiance chez le lutteur. Ces derniers sont convaincus que les marabouts peuvent leur permettre de gagner un combat. Pourtant, il y a chaque fois un perdant, malgré la grosse artillerie mystique. Des bouteilles d’eau bénite, des cornes, des animaux et autres sont apportés au stade. Tout cela pour ne pas être atteints mystiquement par son adversaire ou pour gagner un combat. Mais cet arsenal mystique n’est pas seulement destiné à l’adversaire, mais souvent aux arbitres, comme signalé plus haut.

ANGELIQUE THIANDOUM

Le Pays au Quotidien