Raison officielle : la crise qui secoue actuellement le Sénégal. Un argument qui peut tenir la route. Les ruines des dernières manifestations sont encore fumantes et le feu du front social n’est toujours pas éteint. Le Mouvement du 23 juin a appelé à maintenir et à continuer la lutte pour exiger que le président sénégalais renonce à briguer un nouveau mandat.
Même si ces manifestants ne demandent pas le départ immédiat du président Wade, leur morgue et leur hargne sont assez suffisantes pour contraindre un chef d’Etat à faire défection. Il subsiste toutefois des interrogations. Est-ce seulement à cause des slogans du Mouvement du 23 juin et des grognements de mécontentement provoqués par les délestages que le maître du Sopi a brûlé la politesse à ses pairs ?
D’ailleurs, que craint-il ? Que son fauteuil présidentiel saute en son absence ? Que durant les 48 heures qu’il passera à Malabo il y ait une déstabilisation aggravée de son pouvoir ? Dans tous les cas, son refus d’aller à Malabo suppose deux hypothèses. Soit c’est l’aveu que la crise a atteint une ampleur inquiétante et que le président sénégalais a préféré s’occuper des salades de son petit jardin potager, menacées de péril, que d’essayer de soigner les choux d’une ferme qui ne lui appartiennent pas.
C’est de bonne guerre, sinon, la fable de l’homme qui veut ôter un brin de paille dans l’oeil d’autrui alors que le sien est envahi de poutres, s’appliquerait volontiers à lui. Soit cette crise n’est qu’un beau prétexte tombé du ciel pour ne pas participer à un sommet qui sentait pour lui le roussi.
En effet, tous connaissent la position du président sénégalais sur la crise libyenne. Une position qui n’aurait sans doute pas varié s’il participait à ce sommet. Or, peut-être que Abdoulaye Wade a subodoré que la tonalité générale de cette rencontre sera contre son point de vue et que dans ce cas, il risquerait d’en sortir les oreilles rabattues par l’humiliation. D’où cette attitude de prudence pour se mettre à l’abri d’un éventuel mauvais quart d’heure. Peut-être aussi qu’ayant justement eu vent de la direction que prendront les débats, il a jugé bon de ne pas assister au sommet, sa présence pouvant être vue comme une onction à tout ce qui sera décidé à l’issue du sommet. Dans tous les cas, le Conseil national de transition (CNT) libyen perd ainsi un fervent défenseur de sa cause à ce sommet. Figure de proue de la révolution des rebelles libyens en Afrique, Abdoulaye Wade n’a pas hésité à se rendre personnellement à Benghazi pour montrer sa profonde conviction. Rien de mieux qu’un tel monsieur comme porte-voix au rendez-vous de Malabo.
Maintenant que Maître Wade est loin des micros de la capitale équato-guinéenne, les rebelles libyens, presqu’orphelins, devront se débrouiller sans lui pour faire entendre leur cause devant des chefs d’Etat dont l’unanimité sur la question libyenne est loin d’être acquise.
Abdou ZOURE — Le Pays
Même si ces manifestants ne demandent pas le départ immédiat du président Wade, leur morgue et leur hargne sont assez suffisantes pour contraindre un chef d’Etat à faire défection. Il subsiste toutefois des interrogations. Est-ce seulement à cause des slogans du Mouvement du 23 juin et des grognements de mécontentement provoqués par les délestages que le maître du Sopi a brûlé la politesse à ses pairs ?
D’ailleurs, que craint-il ? Que son fauteuil présidentiel saute en son absence ? Que durant les 48 heures qu’il passera à Malabo il y ait une déstabilisation aggravée de son pouvoir ? Dans tous les cas, son refus d’aller à Malabo suppose deux hypothèses. Soit c’est l’aveu que la crise a atteint une ampleur inquiétante et que le président sénégalais a préféré s’occuper des salades de son petit jardin potager, menacées de péril, que d’essayer de soigner les choux d’une ferme qui ne lui appartiennent pas.
C’est de bonne guerre, sinon, la fable de l’homme qui veut ôter un brin de paille dans l’oeil d’autrui alors que le sien est envahi de poutres, s’appliquerait volontiers à lui. Soit cette crise n’est qu’un beau prétexte tombé du ciel pour ne pas participer à un sommet qui sentait pour lui le roussi.
En effet, tous connaissent la position du président sénégalais sur la crise libyenne. Une position qui n’aurait sans doute pas varié s’il participait à ce sommet. Or, peut-être que Abdoulaye Wade a subodoré que la tonalité générale de cette rencontre sera contre son point de vue et que dans ce cas, il risquerait d’en sortir les oreilles rabattues par l’humiliation. D’où cette attitude de prudence pour se mettre à l’abri d’un éventuel mauvais quart d’heure. Peut-être aussi qu’ayant justement eu vent de la direction que prendront les débats, il a jugé bon de ne pas assister au sommet, sa présence pouvant être vue comme une onction à tout ce qui sera décidé à l’issue du sommet. Dans tous les cas, le Conseil national de transition (CNT) libyen perd ainsi un fervent défenseur de sa cause à ce sommet. Figure de proue de la révolution des rebelles libyens en Afrique, Abdoulaye Wade n’a pas hésité à se rendre personnellement à Benghazi pour montrer sa profonde conviction. Rien de mieux qu’un tel monsieur comme porte-voix au rendez-vous de Malabo.
Maintenant que Maître Wade est loin des micros de la capitale équato-guinéenne, les rebelles libyens, presqu’orphelins, devront se débrouiller sans lui pour faire entendre leur cause devant des chefs d’Etat dont l’unanimité sur la question libyenne est loin d’être acquise.
Abdou ZOURE — Le Pays