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Tabassage de Kambel Dieng et Kara thioune par des éléments de la bip : Wade débite des énormités à Chicago

C’est en voulant défendre les joueurs de l’Equipe nationale de football contre l’agression des hommes de médias que les policiers ont été obligés de faire usage de leur force, a tranché hier le président de la République, devant des journalistes américains à Chicago, aux Etats-Unis. Dans son esprit, cette histoire découle de la compétition que se font les innombrables journalistes de ce pays, toujours à la recherche du scoop. Ce qui les pousse à s’en prendre physiquement aux gens.


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Juillet 2008 à 12:33 | | 0 commentaire(s)|

Tabassage de Kambel Dieng et Kara thioune par des éléments de la bip : Wade débite des énormités à Chicago
Le juge Wade a rendu, hier, son verdict dans l’affaire Kambel Dieng/Kara Thioune contre certains agents de la Police sénégalaise qui les ont agressés. Le premier magistrat du pays a débouté la corporation de la presse de sa plainte, en affirmant que ce sont les journalistes qui s’en sont pris aux joueurs de football. Hier, à Chicago aux Etats-Unis, après la réception que lui a faite la Convention des associations des journalistes de couleurs des Etats-Unis (Unity news), le Président du Sénégal a répondu aux questions d’une douzaine de journalistes américains, et le compte-rendu en est fait sur le site de l’Association, notamment par deux journalistes, qui ont suivi le processus d’invitation du chef de l’Etat, dès ses débuts. L’un des textes, qui a été produit, pourrait être trouvé sur le site http://unitynews.org/2008/07/24/too-many-journalists-senegal-president-says/.
Le dirigeant sénégalais a même ajouté que les journalistes sénégalais sont coutumiers des faits, et la raison, pour lui, tiendrait à ce qu’il y a trop de journaux au Sénégal, et «trop de journalistes». Cela fait, ajoute notre brillant connaisseur des médias de son pays, surtout de la presse privée, que ces gens, comme il dit, «rivalisent pour publier des titres extraordinaires (entendez, mensongers !). Ils inventent des histoires, ils attaquent les gens».
Les observateurs avertis de la presse ne vont pas manquer de noter l’évolution de la pensée du premier de tous les Sénégalais. Alors qu’il y a un tout petit peu plus d’une semaine, en marge de la remise des prix du Concours général sénégalais, il demandait, à ceux qui l’avaient sollicité pour se prononcer sur cette question de l’attaque de journalistes par des éléments de la Police, que l’on laisse la Justice faire son travail, aujourd’hui il met un terme au processus judiciaire et classe l’affaire. Y a-t-il encore besoin pour n’importe quel juge d’instruire l’affaire, lorsque le premier Magistrat s’est prononcé de manière aussi limpide et péremptoire ?

STRATEGIE CONCERTEE
Mais, cette sortie de Me Wade ne pourrait surprendre que ceux qui veulent l’être, ou les candides qui croient encore aux contes de fée. Quand on suit toute cette histoire depuis le début, on se rend compte que les tenants du pouvoir agissent et interagissent de manière concertée, les déclarations des uns renforçant les affirmations des autres et tous contribuant à la radicalisation de chaque responsable. Il y a d’abord eu Abdoul Aziz Sow, qui porte aujourd’hui la parole de son gouvernement, pour avoir tenté de se débarrasser de ses oripeaux trotskystes. Dès la première rencontre avec la presse, après l’agression, il affirmait que le pouvoir entendait défendre ses agents, quoi qu’il lui en coûte.
Ensuite, ce fut le tour du ministre de l’Intérieur, dont certains dans l’opinion aiment à rappeler son expérience acquise à la grande école de la démocratie, de l’éminent défenseur de la liberté de presse et du pluralisme démocratique que fut le maréchal-président du Zaïre, le citoyen Mobutu Sese Seko. Lui est monté au créneau en publiant un communiqué dans lequel il affirmait que les policiers n’avaient fait que tenter de maîtriser les journalistes déchaînés qui s’en prenaient à eux. Sans doute à coups de dictaphones, de téléphones portables, de bloc-notes et de stylos à pointe acérés.
On note au passage que du ministre à son chef, les policiers tabasseurs passent de l’état de légitime défense à celui de protecteurs de pauvres footballeurs en danger. Il n’y a que l’esprit malveillant d’un journaliste qui y verrait une contradiction, la constante est là. Les journalistes sont du côté des agresseurs, tout le monde le sait. Il suffit de lire les titres des journaux tous les jours.
D’ailleurs, le Président Wade ajoute, lors de cette conférence de presse de Chicago, qu’il n’a jamais demandé à la presse sénégalaise «de chanter (ses) louages ou de dire de bonnes choses sur (lui)».
L’article de Unity News indique qu’une quarantaine de personnes constituait la suite de Me Wade à cette cérémonie, parmi lesquelles on pouvait compter des représentants des médias d’Etat du Sénégal. Me Wade a signalé aux organisateurs avoir invité un représentant d’un média privé africain, dont les auteurs de l’article ne donnent pas le nom, ni le titre de son organe.
mgueye@lequotidien.sn

Niang Pape Alé