Lors de la séance de destruction de produits périmés ou non conformes à la législation et à la réglementation économiques, près du village de Toglou, les populations étaient sorties en masse. Durant toute l’opération, elles sont aux aguêts, tout en manifestant une volonté ferme de récupérer le peu qui restera des 275 tonnes produits impropres à la consommation.
A quelques mètres du lieu, ces populations ont les yeux rivés sur les produits qui attendent dans des camions-remorques. Hommes, femmes et enfants, armées de bassines, de seaux, charrettes et autres outils de récupération, attendaient la fin des opérations. Lesdites opérations se déroulaient sous l’œil vigilant des éléments de la Gendarmerie nationale.
Selon des témoins, les populations locales ont l’habitude de sortir pour envahir les lieux, à chaque opération de ce genre dans la zone. Certains se posent même la question concernant leurs réelles motivations. Puisqu’elles font montre d’une volonté de vouloir récupérer à tout prix, des produits dangereux pour leur santé. Pour d’autres, c’est l’extrême pauvreté ambiante qui pousse à vouloir récupérer ces produits périmés. Une récupération, devant servir à leur propre consommation ou à une revente dans les villages et ailleurs.
Constat, ces populations semblent être dans une zone géographique hostile et non facile à se réaliser économiquement. Malgré tout le tintamarre autour de la réalisation de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass dans la zone, les populations de Toglou et environs, continuent à souffrir de manière drastique. « L’objectif, c’est de se créer une source de revenus pour pouvoir joindre les deux bouts. Des observateurs estiment qu’il ne s’agit ni plus ni moins qu’une pratique « criminelle » qu’il faut éradiquer à tout prix pour préserver la santé des populations », révèle-t-on.
Si l’Etat ne prend pas garde, avec efficacité et prudence, l’ensemble des produits devant être détruits peuvent être revendus dans les étals des marchés de la capitale. Juste pour se rendre compte de la gravité du phénomène, il suffit de se rendre à Dakar et ses quelques points de ventes comme Petersen, Sham ou le rond-point Liberté VI. « Les gens vivent dans des grandes difficultés. Il faut sortir de Dakar pour se rendre compte de cette triste réalité. Il y a des gens qui n’ont aucun revenu mensuel et qui souffrent dans le plus grand silence », a confié un de nos interlocuteurs sur la question.
Un risque justifié par l’extrême pauvreté
Selon ce dernier, les populations de cette localité vivent dans l’extrême pauvreté. Ce qui explique d’après lui, cette motivation des habitants à assister à toute opération d’incinération de produits dangereux dans la zone. « Il y a une année où ils ont même blessé un gendarme. Ils jetaient des pierres aux gendarmes pour les faire quitter les lieux afin de récupérer les produits. C’était une vraie intifada ce jour-là. Elles sont tout le temps aux aguêts », révèle-t-il.
Et, il a été constaté que les produits détruits en général sont constitués de denrées alimentaires. A retenir que la dernière séance de destruction, était composée de 22.460 packs de 24 canettes périmés ou avariées, 543.360 canettes, de 15 tonnes de bonbons « Bégué » contrefaits, de 1,5 tonnes de bouillons « Kali » impropres à la consommation, de 15 tonnes de produits cosmétiques contrefaits, 35 tonnes de produits locaux périmés, 12 tonnes de café Touba périmées et 92 tonnes de divers produits alimentaires.
Vu l’énorme quantité de produits destinés à la destruction, ces populations de Toglou refusent tout bonnement de supporter ce qu’ils qualifient, eux, de gâchis. D’après les habitants approchés, ils peinent à acheter ces produits dans les boutiques et autres surfaces. « Je ne comprends pas l’afflux de ces gens sur ce site. Ils savent que ce sont des produits qui sont périmés. Malgré tout, ils viennent pour essayer de les récupérer. C’est très grave. Cela montre que les gens souffrent dans ce pays jusqu’à risquer leur propre vie », a protesté sous l’anonymat un autre interlocuteur.
A défaut de pouvoir tout brûler, les agents de la Direction du commerce extérieur, ont pris la peine de creuser profondément pour enfouir les produits afin de les rendre irrécupérables. « Le feu n’arrive pas à tous les cramer. C’est ces restes que les populations récupèrent », informe-t-on. Selon le Ministre du Commerce, Alioune Sarr, pour réduire davantage les risques de présence de produits impropres ou non conformes, l’action des services de contrôle devrait être complétée par un autocontrôle sur les produits, fabriqués ou commercialisés.
Les consommateurs, insiste-t-il, doivent également procéder à un contrôle citoyen sur les produits à acheter. Les injonctions du Ministre, recoupent les préoccupations du représentant des consommateurs. Momar Ndao de l’Ascosen estime qu’il faudra mettre en place une « politique rigoureuse de contrôle de la qualité des produits alimentaires ».
Ailleurs, il a été prouvé la nécessité de répondre davantage au redressement du niveau de vie des populations. L’être humain sans revenu est exposé à la prise de risques pour juste, survivre. Le mal que l’autorité voit dans ces produits à incinérer, est loin de convaincre ces populations, peinant à joindre les deux bouts. Pour ces dernières, se procurer de ces produits pourrait même, faciliter un bon ramadan avec des tables de « Ndogou », bien garnis.
La santé, découvre-t-on, est reléguée au second plan. La survie prime sur tout…
O WADE Leral
A quelques mètres du lieu, ces populations ont les yeux rivés sur les produits qui attendent dans des camions-remorques. Hommes, femmes et enfants, armées de bassines, de seaux, charrettes et autres outils de récupération, attendaient la fin des opérations. Lesdites opérations se déroulaient sous l’œil vigilant des éléments de la Gendarmerie nationale.
Selon des témoins, les populations locales ont l’habitude de sortir pour envahir les lieux, à chaque opération de ce genre dans la zone. Certains se posent même la question concernant leurs réelles motivations. Puisqu’elles font montre d’une volonté de vouloir récupérer à tout prix, des produits dangereux pour leur santé. Pour d’autres, c’est l’extrême pauvreté ambiante qui pousse à vouloir récupérer ces produits périmés. Une récupération, devant servir à leur propre consommation ou à une revente dans les villages et ailleurs.
Constat, ces populations semblent être dans une zone géographique hostile et non facile à se réaliser économiquement. Malgré tout le tintamarre autour de la réalisation de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass dans la zone, les populations de Toglou et environs, continuent à souffrir de manière drastique. « L’objectif, c’est de se créer une source de revenus pour pouvoir joindre les deux bouts. Des observateurs estiment qu’il ne s’agit ni plus ni moins qu’une pratique « criminelle » qu’il faut éradiquer à tout prix pour préserver la santé des populations », révèle-t-on.
Si l’Etat ne prend pas garde, avec efficacité et prudence, l’ensemble des produits devant être détruits peuvent être revendus dans les étals des marchés de la capitale. Juste pour se rendre compte de la gravité du phénomène, il suffit de se rendre à Dakar et ses quelques points de ventes comme Petersen, Sham ou le rond-point Liberté VI. « Les gens vivent dans des grandes difficultés. Il faut sortir de Dakar pour se rendre compte de cette triste réalité. Il y a des gens qui n’ont aucun revenu mensuel et qui souffrent dans le plus grand silence », a confié un de nos interlocuteurs sur la question.
Un risque justifié par l’extrême pauvreté
Selon ce dernier, les populations de cette localité vivent dans l’extrême pauvreté. Ce qui explique d’après lui, cette motivation des habitants à assister à toute opération d’incinération de produits dangereux dans la zone. « Il y a une année où ils ont même blessé un gendarme. Ils jetaient des pierres aux gendarmes pour les faire quitter les lieux afin de récupérer les produits. C’était une vraie intifada ce jour-là. Elles sont tout le temps aux aguêts », révèle-t-il.
Et, il a été constaté que les produits détruits en général sont constitués de denrées alimentaires. A retenir que la dernière séance de destruction, était composée de 22.460 packs de 24 canettes périmés ou avariées, 543.360 canettes, de 15 tonnes de bonbons « Bégué » contrefaits, de 1,5 tonnes de bouillons « Kali » impropres à la consommation, de 15 tonnes de produits cosmétiques contrefaits, 35 tonnes de produits locaux périmés, 12 tonnes de café Touba périmées et 92 tonnes de divers produits alimentaires.
Vu l’énorme quantité de produits destinés à la destruction, ces populations de Toglou refusent tout bonnement de supporter ce qu’ils qualifient, eux, de gâchis. D’après les habitants approchés, ils peinent à acheter ces produits dans les boutiques et autres surfaces. « Je ne comprends pas l’afflux de ces gens sur ce site. Ils savent que ce sont des produits qui sont périmés. Malgré tout, ils viennent pour essayer de les récupérer. C’est très grave. Cela montre que les gens souffrent dans ce pays jusqu’à risquer leur propre vie », a protesté sous l’anonymat un autre interlocuteur.
A défaut de pouvoir tout brûler, les agents de la Direction du commerce extérieur, ont pris la peine de creuser profondément pour enfouir les produits afin de les rendre irrécupérables. « Le feu n’arrive pas à tous les cramer. C’est ces restes que les populations récupèrent », informe-t-on. Selon le Ministre du Commerce, Alioune Sarr, pour réduire davantage les risques de présence de produits impropres ou non conformes, l’action des services de contrôle devrait être complétée par un autocontrôle sur les produits, fabriqués ou commercialisés.
Les consommateurs, insiste-t-il, doivent également procéder à un contrôle citoyen sur les produits à acheter. Les injonctions du Ministre, recoupent les préoccupations du représentant des consommateurs. Momar Ndao de l’Ascosen estime qu’il faudra mettre en place une « politique rigoureuse de contrôle de la qualité des produits alimentaires ».
Ailleurs, il a été prouvé la nécessité de répondre davantage au redressement du niveau de vie des populations. L’être humain sans revenu est exposé à la prise de risques pour juste, survivre. Le mal que l’autorité voit dans ces produits à incinérer, est loin de convaincre ces populations, peinant à joindre les deux bouts. Pour ces dernières, se procurer de ces produits pourrait même, faciliter un bon ramadan avec des tables de « Ndogou », bien garnis.
La santé, découvre-t-on, est reléguée au second plan. La survie prime sur tout…
O WADE Leral