Suite à l’article publié par La Gazette dans son édition datée du 27 mai au 3 juin 2010 (numéro 60), Thierno Ousmane Sy, le conseiller technique du Président de la République en Tic (Technologie de l’information et de la communication) a réagi pour dire qu’il va porter plainte contre La Gazette. Dans l’émission « opinion » de Walfadjri, il qualifie les informations de la Gazette de « fausses et mensongères ». Nous laissons au conseiller technique le droit de contester, c’est le contraire qui aurait étonné. C’est heureux que quelqu’un, un officiel, daigne, enfin, prendre la parole pour tenter de fournir des explications sur le scandale Sudatel que nous avons révélé au public, depuis des semaines, sans jamais recevoir la moindre contestation de la part des autorités à qui ont été payées des commissions pour attribuer la troisième ou la deuxième licence de téléphonie au Sénégal. Son indignation ne vaut pas démenti. Au contraire. Dans nos précédentes éditions, nous soutenions que l’appel d’offres au terme duquel cette licence a été attribuée n’a été que la poudre jetée aux yeux des Sénégalais. Des documents confidentiels obtenus par notre rédaction confirment cette position qui a été également largement confortée par les décaissements faits par Sudatel pour le compte de tiers qui ont aidé à faire aboutir son dossier.
La Gazette est en effet en mesure de confirmer qu’une note interne au sein de Celtel envoyée par un haut responsable de Celtelglobe - soumissionnaire à l’appel à concurrence pour l’attribution de la troisième licence - confirme les informations selon lesquelles la décision d’attribuer la troisième licence a été prise bien avant l’ouverture de l’appel d’offres. Cette note fait le compte rendu sommaire d’une réunion au Congo entre le chef de l’Etat Abdoulaye Wade et Fady Kamar, chef de la planification stratégique et responsable des fusions acquisitions au sein de Celtelglobe. La note envoyée par Fady Amar à Keba Keinde, Pdg de Millenium Finance Corporation (Mfc) et Amadou Hott, Pdg de UBA Capital et ancien collaborateur de Keba Keinde au sein de Mfc. Selon nos informations cette note qui date de mi-août 2007 cite nommément le président de la République qui répond à l’interpellation de Fady Kamar au sujet de l’adjudication de la troisième licence en ces termes : « J’ai déjà donné la 3ème licence Nous avons pris la décision à propos du vainqueur. » Le chef de l’Etat ajoute, selon ces mêmes sources « nous avons envoyé des lettres à tous les acheteurs potentiels afin de confirmer leur offre. Le processus sera achevé avant le 31 août ».
A l’intention de son interlocuteur Fady Kamar, le Président dit : « j’ai reçu une offre d’une compagnie du Moyen-Orient. Ils ont proposé de payer 50% à l’avance et 50% après la vente d’une société 2 ans plus tard. J’ai décliné l’offre puisque nous avons besoin de financement maintenant ». Le président poursuit dans ses confidences : « J’ai un ami, le ministre des Télécoms au Soudan. Il est également très intéressé par la licence ». Ces déclarations du président de la République confirment que le processus d’appel d’offres n’a été qu’une formalité à laquelle, les autorités de l’Etat étaient obligées de se soumettre pour sauver les apparences. Ces propos du Président rapportés par la note interne ont été tenus une dizaine de jours avant la date de clôture, le dépouillement et l’évaluation de l’appel d’offres comme le corrobore la lettre de l’Agence de régulation des télécommunications (Artp) informant les soumissionnaires d’envoyer leurs offres sous plis fermés. On peut lire dans le rapport public relatif à l’adjudication d’une nouvelle licence globale de télécommunication : « la lettre de l’Artp portant règlement de l’appel à la concurrence, en date du 11 août 2007, a demandé à ces sociétés de lui faire parvenir leur offre ferme au plus tard le 31 août 2007 à 12 heures précises (heure de Dakar). » Officiellement la procédure de l’appel à concurrence comporte au minimum les étapes du lancement de l’appel d’offres, de la réception des soumissions, du dépouillement de l’évaluation des offres et enfin de l’adjudication de la licence. Les autorités de l’Etat en ont décidé autrement malgré les dénégations du Conseiller spécial du président de la République chargé des Tic, Thierno Ousmane Sy. Cette information infirme ses déclarations selon lesquelles la procédure d’attribution de la troisième licence de Sudatel a été conduite dans la transparence.
Dans l’émission « opinion » de Walfadjri du 30 mai dernier Thierno Ousmane Sy dénonce ce qu’il appelle « une campagne de dénigrement des institutions et de sa personne. » Dans un premier temps, M. Sy dit : « le but c’est que Ousmane devait être cité et tout cela fait partie d’un grand morceau de musique que joue la Gazette pour l’atteindre », confie-t-il à l’animateur de l’émission. Il a également pris la défense de Sudatel en paraphrasant son communiqué de mise au point qui dit en substance qu’il n y a jamais eu d’intermédiaires encore moins de commissions et que l’appel d’offres a été le seul élément qui a présidé au choix porté sur l’opérateur. Il dément les informations de la Gazette faisant état de rencontres avec le management de Sudatel à New York et à Dubaï. Cela dit, il reconnaît avoir rencontré dans le cadre de « la communication formelle » de l’Etat tous les autres concurrents qui ont fait des offres excepté Sudatel. Il ajoute que, « à supposer que des rencontres avec le groupe Sudatel aient eu lieu ce serait dans le cadre normal ». M. Sy n’a pas dit pourquoi ils ont rencontrés tous les soumissionnaires en dehors de Sudatel. La réalité est que ces rencontres ont eu lieu plusieurs fois au point qu’il en a oublié certaines.
Le conseiller en Tic du président dit par ailleurs que l’Etat n’a rien à voir avec les relations qui lient PCG à Sudatel. M. Sy reconnaît tout de même avoir été le destinataire du mail de Kéba Keinde que nous avons publié en fac simile l’informant de la clôture du projet d’adjudication de la troisième licence de téléphonie. Il dit qu’il n’a joué qu’un rôle de médiation sur demande de Kéba Keinde pour régler le différend qui a opposé le cabinet d’expert PCG (Palm Capital Group) et Sudatel à la suite du refus de ce dernier de payer ce que M. Sy appelle des « émoluments pour services rendus à PCG ». Il s’est retiré de cette mission après avoir été prié par Sudatel de ne pas se mêler de cette affaire qui ne le concerne pas. « C’est une affaire entre deux société et ça n’a rien à voir avec l’Etat du Sénégal », dit il. Sa responsabilité s’est limitée là, se défend-il.
La réalité est tout autre. La société Pcg est une entité dont la mise sur pied et la gestion constituent une véritable nébuleuse. Nous pouvons certifier qu’il y a de fausses indications sur les adresses et le siège social de la société qui a signé le contrat avec Sudatel. Cette dissimulaton laisse apparaître une réelle volonté de fraude. Nos enquêtes à ce sujet continuent pour établir la nature des relations entre cette société et le pays (Usa) dont elle est supposée porter la nationalité. Interrogé sur les rapports qui lient Kéba Keinde à l’Etat du Sénégal et à lui-même, il répond « Kéba Keinde n’a aucun rapport avec le gouvernement du Sénégal ». Selon M. Sy « Kéba Keinde est apparemment celui qui a recommandé PCG à Sudatel ».
Il dit qu’il n’en sait pas plus que ça. M. Sy déclare qu’il ne sait pas pourquoi Sudatel s’est attachée les services des « consultants » de PCG qui dit-il « n’ont jamais mis les pieds au Sénégal ». Et d’ajouter : « je ne comprends pas je ne suis pas opérateur de télécommunications » Pour rappel dans le contrat qui lie les deux parties il y est expressément mentionné que PCG doit aider Sudatel dans les négociations avec le vendeur, en l’occurrence l’Etat du Sénégal, dans le cadre du processus d’acquisition de la licence de téléphonie. Dans les clauses du contrat, on peut lire que PCG a, pour entre autres missions de « conseiller le client quant à la stratégie et la tactique de négociation avec le vendeur et ses conseillers financiers et l’aider, sur demande, dans les négociations ». Le document ajoute que « au cas où un accord de principe est obtenu pour l’acquisition, aider le client à négocier un accord d’acquisition définitif ». On le voit, le contrat parle de manière explicite de « négociations avec le vendeur », « d’accord de principe » et « d’accord d’acquisition définitif » et ne laisse pas d’équivoque sur la mission de lobbying assignée au PCG.
Makébé Sarr la gazette
La Gazette est en effet en mesure de confirmer qu’une note interne au sein de Celtel envoyée par un haut responsable de Celtelglobe - soumissionnaire à l’appel à concurrence pour l’attribution de la troisième licence - confirme les informations selon lesquelles la décision d’attribuer la troisième licence a été prise bien avant l’ouverture de l’appel d’offres. Cette note fait le compte rendu sommaire d’une réunion au Congo entre le chef de l’Etat Abdoulaye Wade et Fady Kamar, chef de la planification stratégique et responsable des fusions acquisitions au sein de Celtelglobe. La note envoyée par Fady Amar à Keba Keinde, Pdg de Millenium Finance Corporation (Mfc) et Amadou Hott, Pdg de UBA Capital et ancien collaborateur de Keba Keinde au sein de Mfc. Selon nos informations cette note qui date de mi-août 2007 cite nommément le président de la République qui répond à l’interpellation de Fady Kamar au sujet de l’adjudication de la troisième licence en ces termes : « J’ai déjà donné la 3ème licence Nous avons pris la décision à propos du vainqueur. » Le chef de l’Etat ajoute, selon ces mêmes sources « nous avons envoyé des lettres à tous les acheteurs potentiels afin de confirmer leur offre. Le processus sera achevé avant le 31 août ».
A l’intention de son interlocuteur Fady Kamar, le Président dit : « j’ai reçu une offre d’une compagnie du Moyen-Orient. Ils ont proposé de payer 50% à l’avance et 50% après la vente d’une société 2 ans plus tard. J’ai décliné l’offre puisque nous avons besoin de financement maintenant ». Le président poursuit dans ses confidences : « J’ai un ami, le ministre des Télécoms au Soudan. Il est également très intéressé par la licence ». Ces déclarations du président de la République confirment que le processus d’appel d’offres n’a été qu’une formalité à laquelle, les autorités de l’Etat étaient obligées de se soumettre pour sauver les apparences. Ces propos du Président rapportés par la note interne ont été tenus une dizaine de jours avant la date de clôture, le dépouillement et l’évaluation de l’appel d’offres comme le corrobore la lettre de l’Agence de régulation des télécommunications (Artp) informant les soumissionnaires d’envoyer leurs offres sous plis fermés. On peut lire dans le rapport public relatif à l’adjudication d’une nouvelle licence globale de télécommunication : « la lettre de l’Artp portant règlement de l’appel à la concurrence, en date du 11 août 2007, a demandé à ces sociétés de lui faire parvenir leur offre ferme au plus tard le 31 août 2007 à 12 heures précises (heure de Dakar). » Officiellement la procédure de l’appel à concurrence comporte au minimum les étapes du lancement de l’appel d’offres, de la réception des soumissions, du dépouillement de l’évaluation des offres et enfin de l’adjudication de la licence. Les autorités de l’Etat en ont décidé autrement malgré les dénégations du Conseiller spécial du président de la République chargé des Tic, Thierno Ousmane Sy. Cette information infirme ses déclarations selon lesquelles la procédure d’attribution de la troisième licence de Sudatel a été conduite dans la transparence.
Dans l’émission « opinion » de Walfadjri du 30 mai dernier Thierno Ousmane Sy dénonce ce qu’il appelle « une campagne de dénigrement des institutions et de sa personne. » Dans un premier temps, M. Sy dit : « le but c’est que Ousmane devait être cité et tout cela fait partie d’un grand morceau de musique que joue la Gazette pour l’atteindre », confie-t-il à l’animateur de l’émission. Il a également pris la défense de Sudatel en paraphrasant son communiqué de mise au point qui dit en substance qu’il n y a jamais eu d’intermédiaires encore moins de commissions et que l’appel d’offres a été le seul élément qui a présidé au choix porté sur l’opérateur. Il dément les informations de la Gazette faisant état de rencontres avec le management de Sudatel à New York et à Dubaï. Cela dit, il reconnaît avoir rencontré dans le cadre de « la communication formelle » de l’Etat tous les autres concurrents qui ont fait des offres excepté Sudatel. Il ajoute que, « à supposer que des rencontres avec le groupe Sudatel aient eu lieu ce serait dans le cadre normal ». M. Sy n’a pas dit pourquoi ils ont rencontrés tous les soumissionnaires en dehors de Sudatel. La réalité est que ces rencontres ont eu lieu plusieurs fois au point qu’il en a oublié certaines.
Le conseiller en Tic du président dit par ailleurs que l’Etat n’a rien à voir avec les relations qui lient PCG à Sudatel. M. Sy reconnaît tout de même avoir été le destinataire du mail de Kéba Keinde que nous avons publié en fac simile l’informant de la clôture du projet d’adjudication de la troisième licence de téléphonie. Il dit qu’il n’a joué qu’un rôle de médiation sur demande de Kéba Keinde pour régler le différend qui a opposé le cabinet d’expert PCG (Palm Capital Group) et Sudatel à la suite du refus de ce dernier de payer ce que M. Sy appelle des « émoluments pour services rendus à PCG ». Il s’est retiré de cette mission après avoir été prié par Sudatel de ne pas se mêler de cette affaire qui ne le concerne pas. « C’est une affaire entre deux société et ça n’a rien à voir avec l’Etat du Sénégal », dit il. Sa responsabilité s’est limitée là, se défend-il.
La réalité est tout autre. La société Pcg est une entité dont la mise sur pied et la gestion constituent une véritable nébuleuse. Nous pouvons certifier qu’il y a de fausses indications sur les adresses et le siège social de la société qui a signé le contrat avec Sudatel. Cette dissimulaton laisse apparaître une réelle volonté de fraude. Nos enquêtes à ce sujet continuent pour établir la nature des relations entre cette société et le pays (Usa) dont elle est supposée porter la nationalité. Interrogé sur les rapports qui lient Kéba Keinde à l’Etat du Sénégal et à lui-même, il répond « Kéba Keinde n’a aucun rapport avec le gouvernement du Sénégal ». Selon M. Sy « Kéba Keinde est apparemment celui qui a recommandé PCG à Sudatel ».
Il dit qu’il n’en sait pas plus que ça. M. Sy déclare qu’il ne sait pas pourquoi Sudatel s’est attachée les services des « consultants » de PCG qui dit-il « n’ont jamais mis les pieds au Sénégal ». Et d’ajouter : « je ne comprends pas je ne suis pas opérateur de télécommunications » Pour rappel dans le contrat qui lie les deux parties il y est expressément mentionné que PCG doit aider Sudatel dans les négociations avec le vendeur, en l’occurrence l’Etat du Sénégal, dans le cadre du processus d’acquisition de la licence de téléphonie. Dans les clauses du contrat, on peut lire que PCG a, pour entre autres missions de « conseiller le client quant à la stratégie et la tactique de négociation avec le vendeur et ses conseillers financiers et l’aider, sur demande, dans les négociations ». Le document ajoute que « au cas où un accord de principe est obtenu pour l’acquisition, aider le client à négocier un accord d’acquisition définitif ». On le voit, le contrat parle de manière explicite de « négociations avec le vendeur », « d’accord de principe » et « d’accord d’acquisition définitif » et ne laisse pas d’équivoque sur la mission de lobbying assignée au PCG.
Makébé Sarr la gazette