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Lundi 22 Avril 2013

Un Français gérant de véhicules de location porte plainte contre Me Wade à Versailles et lui réclame 350000 €


Rue Lauriston (XVIe), vendredi. Olivier Marqueze-Pouey, le gérant de la société de voitures avec chauffeurs Accompagnement Service, ici avec la voiture présidentielle de l’ex-chef d’Etat africain, qui lui en avait confié la garde. | (LP/C.B.)



Un Français gérant de véhicules de location porte plainte contre Me Wade à Versailles et  lui réclame 350000 €
Finances exsangues, employés licenciés : la société de location de voitures de luxe avec chauffeur Accompagnement Service est en passe de mettre la clé sous la porte. Au mois de juin, elle pourrait même rendre ses locaux de la rue Lauriston (XVIe), à deux pas de l’Arc de Triomphe. Ce revers de fortune, le gérant, Olivier Marqueze-Pouey, l’attribue à un homme : Abdoulaye Wade, l’ex-président du Sénégal, qui aurait laissé à la société une ardoise de près de 350000 €.

Une dette que ni les mises en demeure ni les courriers recommandés n’ont permis de solder. De guerre lasse, Olivier Marqueze-Pouey s’est tourné le 9 avril dernier vers le tribunal de Versailles pour tenter d’obtenir d’un juge une injonction de payer. Une demande restée pour l’heure sans réponse. Dans l’attente, le gérant enchaîne les entretiens de licenciements : impossible de garder ses cinq chauffeurs, alors que lui-même ne se verse plus de salaire.

Pourtant, il accordait une entière confiance à la famille Wade depuis plus d’une décennie. « Je connais l’ex-président depuis l’année 2000. A l’époque, je travaillais dans une société de location de voitures des Hauts-de-Seine et lorsque j’ai créé ma propre entreprise, en 2003, en y mettant toutes mes économies, les Wade étaient mes principaux clients. Ils représentaient la moitié de mon chiffre d’affaires. »

Durant des années, Olivier Marqueze-Pouey se tient à la disposition du chef d’Etat lors de chacune de ses nombreuses visites à Paris : il fait office de chauffeur particulier pour Abdoulaye Wade, au volant de la Mercedes Classe S personnelle de l’ex-président, estampillée « corps diplomatique » et met à la disposition de son épouse, de ses deux enfants, Karim* et Sindiély, des gardes du corps et du personnel de la famille, de luxueux véhicules avec chauffeurs pour leurs différents déplacements. « Les factures étaient réglées parfois avec des mois de retard par la présidence du Sénégal, mais elles l’étaient, soutient-il. Et j’entretenais des relations très privilégiées avec le président. Tout se passait bien. »

Jusqu’au mois de mars 2012 : à 85 ans, Abdoulaye Wade, « le Gorgui » (le Vieux), qui se sera accroché au pouvoir jusqu’au dernier instant, est démocratiquement battu aux élections par son adversaire Macky Sall, sur fond d’émeutes. Le pays ne veut plus de celui qui présidait depuis douze ans à la destinée du Sénégal. Le début des ennuis pour Olivier Marqueze-Pouey. Le contrat exclusif qui le liait à l’ex-président désormais simple citoyen est rompu, mais Abdoulaye Wade fait toujours appel à lui lors de ses séjours dans la capitale qu’il passe désormais au palace Shangri-La, ou au George V, et non plus dans la résidence de l’ambassadeur du Sénégal à Paris.

Puis, au mois d’août, l’ex-président s’installe dans la maison de son épouse française, Viviane, à Versailles (Yvelines), où il se trouve toujours. « C’est entre l’été et le mois de décembre que les factures impayées se sont accumulées, souligne le gérant d’Accompagnement Service. Je suis allé le voir à plusieurs reprises à Versailles, mais il affirme ne pas pouvoir me payer… Ou promet, sans donner suite, qu’il va me régler. C’est désespérant. » Désormais seul dans ses locaux de la rue Lauriston, Olivier Marqueze-Pouey veille sur la Mercedes présidentielle qu’Abdoulaye Wade lui avait confiée en garde. Il ne la lui a pas réclamée…

* La justice sénégalaise a placé en détention lundi Karim Wade à Dakar. Elle le soupçonne d’avoir détourné plus d’1 Md€ sous la présidence de son père, dans l’affaire dite des biens mal acquis..



Source:Le Parisien avec Leral.net






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