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Un authentique conte sénégalais

Pour célébrer les dix ans de la mémorable exposition d’Ousmane Sow sur le pont des Arts, les Editions Actes-Sud avec le soutien de la Fondation Dapper éditent une biographie émouvante de l’artiste. Sur le tempo du conte, Béatrice Soulé entraîne le lecteur à travers les voyages - géographiques et spirituels - du sculpteur sénégalais. Un livre qui se dévore et rassure un tant soit peu sur la valeur des hommes.


Rédigé par leral.net le Dimanche 25 Octobre 2009 à 17:41 | | 0 commentaire(s)|

Artiste en puissance dès son plus jeune âge, Ousmane Sow, issu de l’ethnie des Peulh, ne deviendra artiste professionnel qu’après de longues années d’errance. Notamment, en France, où il pratiquera de nombreux petits métiers. Il parvient à économiser pour suivre une formation de kinésithérapeute, qui lui apprend le fonctionnement des muscles - savoir qui se révèlera indispensable à sa future pratique sculpturale.

La narration se fonde sur une série d’anecdotes qui retrace la vie d’Ousmane Sow avec en filigrane l’histoire du Sénégal, de l’ère coloniale à son indépendance. Le mode du conte lui apporte légèreté et humour tandis que les faits rapportés sont ancrés dans la vérité historique et génèrent une profonde émotion.
Ce n’est qu’en 1987 qu’O. Sow est exposé pour la première fois - hormis la petite statuette qu’il avait réalisé en classe et qui avait été disposée par son instituteur sur l’armoire de la classe - au Centre Culturel Français de Dakar. Il y présente une série sur les lutteurs Nouba. “Révolté d’apprendre qu’on veut les exterminer, il souhaite les faire exister par la sculpture” (p.118).

L’artiste s’attache ainsi à faire vivre les peuples oubliés et tribus en voie de disparition comme les guerriers Masaï (sud du Kenya et nord de la Tanzanie), les Peulh (répartis dans toute l’Afrique de l’Ouest), les Zoulou (Afrique du Sud). Mais aussi les Indiens d’Amérique du Nord (Sioux, Cheyennes).

Six ans plus tard, la prestigieuse Documenta de Kassel (Allemagne) le prie à trois reprises de bien vouloir lui faire l’honneur d’y exposer ses oeuvres!
Mais, c’est certainement son exposition sur le Pont des Arts à Paris, en 1999, qui consacre sa carrière tardive. Plus de trois millions de visiteurs arpenteront le célèbre pont qui relie le Louvre - temple de l’art - à l’Académie française - berceau du savoir.

Guidé par la mémoire de son père, Moctar Sow, Ousmane réalise une série intitulée Merci. En hommage aux grands hommes qui l’ont inspiré et lui ont donné confiance en la nature humaine. Outre son père, il range dans cette glorieuse catégorie Nelson Mandela, le Général de Gaulle, Gandhi, Martin Luther King, Mohamed Ali et Victor Hugo. Auteur qu’il vénère particulièrement et dont il avait appris par coeur dans son enfance le poème Après la bataille, commençant par “Mon père, ce héros au sourire si doux…”

Un très beau livre, enrichi de photographies et d’aquarelles. A offrir à toute âme sensible!




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