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Une lourde peine peut ‘’hypothéquer’’ la survie d’un organe de presse, selon le Secrétaire général du SYNPICS

La condamnation d’un organe de presse à une ‘’lourde peine’’ peut ‘’hypothéquer dangereusement la survie et la conservation’’ de l’outil de travail, a déclaré dimanche le Secrétaire général du SYNPICS, en réaction à la condamnation du journal 24 Heures Chrono.


Rédigé par leral.net le Dimanche 14 Septembre 2008 à 22:02 | | 0 commentaire(s)|

Une lourde peine peut ‘’hypothéquer’’ la survie d’un organe de presse, selon le Secrétaire général du SYNPICS
Le directeur de publication de 24 Heures Chrono a été condamné vendredi à une peine de trois ans de prison ferme pour ’’diffusion de fausses nouvelles’’, entre autres chefs d’inculpation. Le journal sera suspendu pour une durée de trois mois.

El Malick Seck avait publié un article impliquant le chef de l’Etat et son fils Karim Wade dans le blanchiment d’une somme d’argent détournée de l’agence de la BCEAO en Côte d’Ivoire.

‘’Si 24 Heures Chrono a respecté la loi sur la presse, la loi portant création des entreprises de presse, si 24 heures Chrono a fait tout le circuit légal nécessaire, le Synpics dénonce le fait qu’on puisse fermer un outil de travail’’, a dit Diatou Cissé Badiane sur la RFM.

La condamnation de El Malick Seck relance le débat sur la ‘’dépénalisation des délits de presse’’, d’après le Secrétaire général du SYNPICS qui plaide plutôt pour une ‘’réforme des textes’’.

‘’Nous avons plaidé en son temps pour qu’on puisse réformer les textes de loi. En fait, plutôt que de dépénalisation, c’est de réformes dont il est question afin que le journaliste, dans l’exercice de sa fonction, ne puisse pas être emprisonné au même titre que les prisonniers, par exemple, de droit commun’’, a expliqué Diatou Cissé Badiane.

‘’Il n’est pas question de mettre les journalistes au dessus de la loi’’, a-t-elle précisé en ajoutant : ‘’on ne saurait le comprendre d’ailleurs dans une République et dans une démocratie, parce que les journalistes sont des citoyens comme les autres’’.

Toutefois, selon elle, ‘’le métier de journaliste est quand même un métier à haut risque où on peut même se tromper en toute bonne foi’’.

Actuellement, selon elle, ‘’non seulement, le journaliste, fautif ou responsable, est souvent sanctionné et condamné’’. Et ‘’le journal est aussi souvent condamné à payer une très lourde peine’’ pouvant ‘’hypothéquer dangereusement la survie et la conservation’’ de l’outil de travail, a-t-elle déploré.

A propos de la dépénalisation, le juriste Serigne Diop a déclaré qu’il ne comprend pas pourquoi les délits de presse persistent encore, alors que du temps où il était ministre de la Justice il avait trouvé à ce sujet ’’un consensus’’ avec le SYNPICS.

‘’Je ne comprends pas pourquoi d’ailleurs les délits persistent’’, a notamment affirmé le ministre conseiller à la présidence de la République, dimanche à l’émission Grand Jury de la RFM.

‘’Au moment où nous quittions le ministère de la Justice (en mai 2005), nous étions arrivés à un consensus avec le Synpics en nous disant : +mettons nous ensemble, faisons la nomenclature de ce que de part et d’autre nous appelons délits de presse. Nous pourrons quand même nous entendre+’’, a-t-il dit.

L’ancien Garde des sceaux rappelle qu’il s’était engagé ’’à faire les démarches nécessaires’’ pour que tout ce sur quoi il s’était mis d’accord avec les syndicalistes comme étant délits de presse soient ’’dépénalisés’’.

‘’Je ne vois pas pourquoi on pénaliserait des délits de presse’’, a-t-il dit en précisant : ’’je distingue les délits de presse des délits de droit commun, c’est-à-dire commis par voie de presse’’.

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