VIDEOS. Iran : cinq morts, 300 arrestations dans les manifestations

Ahmad Reza Radan a toutefois implicitement démenti que les décès soient liés à la répression des forces de l'ordre. «Une (des victimes) a été tuée en tombant d'un pont, deux autres dans un accident de voiture, et une a été tuée par balle», a indiqué ce responsable des forces de l'ordre. «Comme la police n'a pas utilisé d'armes à feu, (ce décès) est suspect et une enquête est en cours», a-t-il ajouté. Le chef de la police de Téhéran a par ailleurs indiqué que «plus de 300 personnes ont été arrêtées» lors des manifestations de dimanche. Les manifestants arrêtés, parmi lesquels des «hypocrites» (ndlr: dénomination officielle des Moudjahidine du peuple) selon lui, seront «déférées devant la justice», a-t-il ajouté. Parmi les victimes, figure le neveu de Mir Hossein Moussavi, le principal adversaire du chef de l'Etat à la présidentielle très controversée du 12 juin dernier, qui n'a cessé de crier à la fraude électorale. Dans un un communiqué le Quai d'Orsay exprime «sa grande anxieté» et avance un bilan« d'au moins» huit morts. Les condoléances de la France Le ministère des Affaires étrangères français a adressé ses condoléances aux familles des victimes et «rend hommage à ce grand courage qui honore le peuple iranien». «La France condamne les arrestations arbitraires et les violences commises contre de simples manifestants, venus défendre leur droit à la liberté d’expression et leur aspiration à la démocratie», poursuit le communiqué avant d'appeler à «une solution politique en Iran». Washington, à son tour, a condamné «la répression violente et injuste de civils cherchant à exercer leurs droits universels en Iran». Les opposants ont bravé les interdits Les opposants au régime iranien ont profité ce dimanche des cérémonies religieuses de l’Ashoura, qui célèbrent l'anniversaire de la mort en martyr il y a 1 300 ans de l’Imam Hossein, pour braver l'interdiction qui leur est faite de se rassembler depuis les manifestations post-électotales de juin réprimées avec violence. Trente-six personnes selon le gouvernement, 72 selon l'opposition avaient alors trouvé la mort. Selon le site de l'opposition Parlemannews.ir, Seyyed Ali Moussavi, âgé de 35 ans, «a été atteint ce midi d'une balle à la poitrine place Enghelab (NDLR: dans le centre de Téhéran) et est mort après avoir été transféré à l'hôpital Ibn Sina». «Mir Hossein Moussavi, les parents de ce martyr du mouvement vert (la couleur de l'opposition, ndlr), et des personnalités politiques se trouvent actuellement à l'hôpital», a ajouté le site. Et des manifestants favorables au pouvoir Les manifestations seraient les plus meurtrières depuis celles qui avaient suivi la réélection contestée du président Ahmadinejad en juin. La tension était avivivée dimanche matin par plusieurs milliers de partisans du pouvoir qui ont organisé une contre-manifestation. Ces manifestants ont défilé sur une portion de l'avenue Enghelab, au centre de Téhéran, d'où les manifestants hostiles au président Mahmoud Ahmadinejad avaient été évacués un peu plus tôt par les forces de l'ordre, selon ces témoins. «Toute cette armée est venue là par amour du Guide» (NDLR: l'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la République islamique) chantaient les manifestants. Slogans hostiles Dans les rues des slogans hostiles étaient scandés : «Khamenei à mort, Montazeri Dieu ai ton âme», «Mort au principe du Velayat Faghih (NDLR : leadership religieux)», «Ce mois est le mois du sang versé, Seyed ali (Khamenei) sera renversé». Voici plusieurs vidéos postées samedi sur la plateforme de partage Youtube, tournées par des manifestants ou des touristes. La première semble émaner de touristes japonais. La seconde est de provenance indéterminée. le parisien/ afp