C’est une affaire de gros salaires dont le secret n’a jamais été dévoilé. Au moment où l’ex-chef de l’Etat signait le décret augmentant les émoluments des présidents de juridiction (Cour Suprême, Cour des comptes, Conseil constitutionnel), du procureur général près ladite Cour suprême, du commissaire du droit près la Cour des comptes et du vérificateur général d’Etat, Nafi Ngom Ndour, Abdoulaye Wade ordonnait en même temps l’augmentation des salaires de tous les Inspecteurs généraux d’Etat (Ige). Par la grâce du décret numéro 2011-1044 du 26 juillet 2011, signé de la main du président Wade, les inspecteurs généraux d’Etat font partie du cercle fermé des «grassement payés» et de la race des privilégiés après leur patronne qui culmine à 5 millions F Cfa. Le décret fixant le salaire mensuel des inspecteurs généraux d’Etat les extirpe de la cohorte des laissés-pour-compte pour doper leur solde à coups de centaines de milliers de francs.
L’adjoint du vérificateur général, qui est aussi un inspecteur général d’Etat de classe exceptionnelle, perçoit 4 250 000 F Cfa et les autres inspecteurs généraux de classe exceptionnelle touchent trois millions. Un cran en dessous, les inspecteurs généraux d’Etat de première classe sont loin de se plaindre avec un salaire net qui oscille entre 2 800 000, 2 850 000 et 2 900 000 F Cfa, selon que le fonctionnaire appartient au premier, deuxième ou troisième échelon. Entre les inspecteurs de la première classe et ceux de la deuxième classe, le gap en termes de traitement net n’est pas énorme. Ces derniers, selon qu’ils appartiennent au troisième, deuxième ou premier échelon se retrouvent respectivement avec 2 750 000, 2 700 000 et 2 650 000 F Cfa.
Augmentation secrète
De la Première à la Troisième classe et suivant la hauteur des échelons, le traitement des inspecteurs généraux d’Etat suit une progression d’une rigueur mathématique, dégringolant à chaque fois avec une implacable régularité. A chaque échelon, la somme de 50 000 francs constitue le discriminant permettant d’identifier le grade de l’inspecteur. Aussi, les inspecteurs généraux appartenant à la troisième classe émargent-ils dans la fourchette comprise entre 2 600 000 et 2 550 000 F Cfa selon les échelons (premier ou deuxième). Au bas du tableau, les inspecteurs généraux d’Etat stagiaires ferment le peloton avec un traitement salarial qui flirte avec les 2 500 000 F Cfa. Le décret précise qu’une indemnité différentielle de salaire leur est allouée pour leur permettre d’atteindre le niveau de rémunération ainsi indiqué.
Aujourd’hui, on comprend le soutien sans failles des autres inspecteurs généraux d’Etat qui ont publié un communiqué pour défendre leur patronne. Car, Nafi Ngom Ndour n’avait pas oublié son équipe au moment de plaider leur cause auprès de l’ancien chef de l’Etat. Elle a réussi à étendre ces augmentations à tous ses collaborateurs. Jusqu’ici tenue secrète, cette information risque d’aiguiser les appétits des magistrats. La détermination des juges sénégalais, engagés dans le combat pour l’application de leur fonds commun, risque d’être décuplée par cette augmentation sélective accordée aux Ige.
Fonctionnaires gâtés
Pour rappel, les salaires nets d’impôts du premier président de la Cour Suprême (Pape Oumar Sakho), du procureur général près ladite Cour (Abdoulaye Gaye), du président du Conseil constitutionnel (Cheikh Tidiane Diakhaté), du président de la Cour des comptes (Abdou Bame Guèye) et du Commissaire du droit près ladite Cour (Fara Mbodji) sont fixés à 5 millions de F Cfa par Abdoulaye Wade. Et le vérificateur général du Sénégal qui est un inspecteur général d’Etat de classe exceptionnelle touche aussi le gros lot avec des émoluments du même tonneau. Autour de cette communauté des «5 millions» gravitent ces bienheureux dont la patronne ne ménage aucun effort pour les mettre à l’abri du besoin.
Cette augmentation a été décidée dans un contexte politique très tendu. Malmené par un climat politique délétère, attendri par sa candidature controversée, l’ex-chef de l’Etat n’a ménagé aucun effort pour «dompter» certains corps de l’Etat. Les manifestations du 23 juin 2011 ont fait monter la tension. Le régime de Abdoulaye Wade vacille sous la colère des jeunes et des politiciens exaspérés par la violation répétée de leur Constitution. Pris dans le tourbillon socio-politique, le chef de l’Etat offre son dernier baroud d’honneur en augmentant les salaires des présidents des juridictions ainsi que le vérificateur général d’Etat. A travers ce geste, il tente d’anesthésier les hauts fonctionnaires de l’Etat pour sauver aussi sa candidature. Mais, le Peuple souverain n’a pas encore raté le rendez-vous électoral en choisissant l’alternance. Nonobstant toutes les largesses accordées à ces hauts fonctionnaires.
L’adjoint du vérificateur général, qui est aussi un inspecteur général d’Etat de classe exceptionnelle, perçoit 4 250 000 F Cfa et les autres inspecteurs généraux de classe exceptionnelle touchent trois millions. Un cran en dessous, les inspecteurs généraux d’Etat de première classe sont loin de se plaindre avec un salaire net qui oscille entre 2 800 000, 2 850 000 et 2 900 000 F Cfa, selon que le fonctionnaire appartient au premier, deuxième ou troisième échelon. Entre les inspecteurs de la première classe et ceux de la deuxième classe, le gap en termes de traitement net n’est pas énorme. Ces derniers, selon qu’ils appartiennent au troisième, deuxième ou premier échelon se retrouvent respectivement avec 2 750 000, 2 700 000 et 2 650 000 F Cfa.
Augmentation secrète
De la Première à la Troisième classe et suivant la hauteur des échelons, le traitement des inspecteurs généraux d’Etat suit une progression d’une rigueur mathématique, dégringolant à chaque fois avec une implacable régularité. A chaque échelon, la somme de 50 000 francs constitue le discriminant permettant d’identifier le grade de l’inspecteur. Aussi, les inspecteurs généraux appartenant à la troisième classe émargent-ils dans la fourchette comprise entre 2 600 000 et 2 550 000 F Cfa selon les échelons (premier ou deuxième). Au bas du tableau, les inspecteurs généraux d’Etat stagiaires ferment le peloton avec un traitement salarial qui flirte avec les 2 500 000 F Cfa. Le décret précise qu’une indemnité différentielle de salaire leur est allouée pour leur permettre d’atteindre le niveau de rémunération ainsi indiqué.
Aujourd’hui, on comprend le soutien sans failles des autres inspecteurs généraux d’Etat qui ont publié un communiqué pour défendre leur patronne. Car, Nafi Ngom Ndour n’avait pas oublié son équipe au moment de plaider leur cause auprès de l’ancien chef de l’Etat. Elle a réussi à étendre ces augmentations à tous ses collaborateurs. Jusqu’ici tenue secrète, cette information risque d’aiguiser les appétits des magistrats. La détermination des juges sénégalais, engagés dans le combat pour l’application de leur fonds commun, risque d’être décuplée par cette augmentation sélective accordée aux Ige.
Fonctionnaires gâtés
Pour rappel, les salaires nets d’impôts du premier président de la Cour Suprême (Pape Oumar Sakho), du procureur général près ladite Cour (Abdoulaye Gaye), du président du Conseil constitutionnel (Cheikh Tidiane Diakhaté), du président de la Cour des comptes (Abdou Bame Guèye) et du Commissaire du droit près ladite Cour (Fara Mbodji) sont fixés à 5 millions de F Cfa par Abdoulaye Wade. Et le vérificateur général du Sénégal qui est un inspecteur général d’Etat de classe exceptionnelle touche aussi le gros lot avec des émoluments du même tonneau. Autour de cette communauté des «5 millions» gravitent ces bienheureux dont la patronne ne ménage aucun effort pour les mettre à l’abri du besoin.
Cette augmentation a été décidée dans un contexte politique très tendu. Malmené par un climat politique délétère, attendri par sa candidature controversée, l’ex-chef de l’Etat n’a ménagé aucun effort pour «dompter» certains corps de l’Etat. Les manifestations du 23 juin 2011 ont fait monter la tension. Le régime de Abdoulaye Wade vacille sous la colère des jeunes et des politiciens exaspérés par la violation répétée de leur Constitution. Pris dans le tourbillon socio-politique, le chef de l’Etat offre son dernier baroud d’honneur en augmentant les salaires des présidents des juridictions ainsi que le vérificateur général d’Etat. A travers ce geste, il tente d’anesthésier les hauts fonctionnaires de l’Etat pour sauver aussi sa candidature. Mais, le Peuple souverain n’a pas encore raté le rendez-vous électoral en choisissant l’alternance. Nonobstant toutes les largesses accordées à ces hauts fonctionnaires.