McKenna, Long & Aldridge (MLA), un cabinet d’avocats américain basé à Washington DC a conclu en novembre 2011 un accord avec le Bureau de la présidence sénégalaise dans l’optique d’aider Abdoulaye Wade à se présenter légalement pour la troisième fois à la tête du Sénégal. Dans le document que MLA a dû enregistrer au département américain de la Justice, apparaissent distinctement l’objet de l’accord, ses modalités de mise en œuvre ainsi que le montant facturé par MLA pour ses services. La nature des services que le cabinet juridique américain se propose de dispenser à la présidence sénégalaise, en vertu de l’accord passé entre les deux parties, a un objectif très clair : « Les avocats de MLA feront des recherches et analyseront la Constitution sénégalaise ainsi que d’autres lois pertinentes et fourniront un avis de légalité concernant la capacité du Président du Sénégal à pouvoir briguer un troisième mandat. En fonction des résultats […], les représentants de MLA pourront aider au développement d’un protocole afin de partager [cette analyse] avec les personnes officielles appropriées et des parties intéressées aux États-Unis et au Sénégal ». Ce « plan de travail », précise le document officiel, « peut inclure des contacts avec le Département d’État américain » ainsi qu’avec « des membres du Congrès ». Dans une lettre datée du 10 octobre 2010 et adressée par MLA à « Son Excellence Maitre Abdoulaye Wade », on peut lire que l’ « équipe d’avocats et de professionnels » que le cabinet va mobiliser aura également pour mission de réaliser « un livre blanc » recensant l’ensemble de ses conclusions et qu’elle « aimerait présenter » au président « début novembre en fonction de [ses] disponibilités ». La missive, dont les termes ont été approuvés et qui a été signée le 9 novembre 2011 par le cabinet de la présidence sénégalaise, est également assortie des conditions financières de l’accord. MLA doit ainsi percevoir $ 150 000 de frais fixes, plus $ 50 000 mensuels.