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Mercredi 18 Octobre 2017

​Air Sénégal SA : Recrutement de pilotes à prix d’or, le Cdt Tall bute sur une pénurie




Deux chantiers avaient un caractère essentiel et prioritaire à l’entame de la mission du Commandant Tall. D’après la source, il s’agit du lancement du processus de certification pour l’obtention d’un permis d’exploitation aérienne d’Air Sénégal SA dans un délai de six à neuf mois, de la sélection, du recrutement et de la formation d’un personnel navigant technique de qualité. ( 2e partie de l’enquête, réalisée par Leral, sur le recrutement des pilotes d’Air Sénégal SA).
 
La source regrette le fait que l’Industrie du transport aérien étant marquée depuis quelques années par une forte pénurie de pilotes, qui se recrutent à prix d’or (12 000 à 15 000 $US net par mois avec logement fourni pour un Commandant de Bord). Et, le processus pour dénicher de vraies compétences, constate la source, ne pouvait être que difficile et laborieux. Un véritable parcours de combattant.
 
Pour le Commandant Tall, l’objectif du pôle opérations vol et opérations sol qu’il dirigeait tout seul, était de faire de telle sorte que, tout passager puisse embarquer à tout moment à bord d’un avion opéré par Air Sénégal SA. Ceci, sans se soucier du niveau de sûreté, de sécurité et de fiabilité de son exploitation.
 
Le processus de certification de la Compagnie Air Sénégal SA a débuté le 21 septembre 2016, avant de connaître une interruption dans la période, allant d’octobre 2016 à juin 2017. « Cette interruption découlait d’un Business plan toujours en phase d’élaboration et d’un processus de sourcing et d’acquisition avions non encore entamé. C’est suite à la signature du contrat de vente des deux ATR 72-600 au mois de juin dernier, lors du salon du Bourget que le chantier, lié à la certification a été relancé. De juin 2017 à septembre 2017, les choses sont allées très vite », recadre la source.
 
Malheureusement, avec l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante, dévoile-t-on, un arrêt du processus a été observé à nouveau. L’échéance du 7 octobre 2017 pour le démarrage effectif des activités de la Compagnie Air Sénégal SA est de ce fait, chaque jour menacée davantage.
 
La campagne de sélection, de recrutement et de formation des pilotes a débuté en septembre 2016. « Suite à la publication d’un appel à candidatures, 32 sénégalais éparpillés un peu partout à travers le monde, ont spontanément donné suite à l’appel du pays. Ces Sénégalais voulaient contribuer avec toutes les bonnes volontés, à relever le défi du renouveau du transport aérien au Sénégal », explique la source.
 
Après une étude approfondie des dossiers, tenant compte du vécu professionnel et des qualifications acquises, les candidats ont été répartis en deux groupes homogènes. Quinze sont retenus pour le secteur ATR 72-600 et, programmés pour effectuer une séance d’évaluation des compétences sur simulateur de vol à l’ATR Training Center de Toulouse (France).
 
Le second groupe est composé d’éléments, disposant d’une solide expérience sur Airbus. Les membres dudit groupe sont en lien contractuel avec des compagnies aériennes étrangères de premier plan. En attendant le démarrage des activités du Régional et de l’Intercontinental, il leur a été demandé de se mettre en position d’attente.
 
Avant de lancer la campagne de sélection des pilotes, il a fallu au préalable définir et faire valider les prérequis de recrutement. La Direction Générale de Air Sénégal SA de l’époque, s’était tout simplement alignée sur les standards les plus élevés de l’Industrie. « Les prérequis initialement exigés pour le recrutement des pilotes, dédiés à Air Sénégal SA sont plus restrictifs que ceux définis par la respectable et dynamique compagnie aérienne régionale Asky, membre du Groupe Ethiopian Airlines », relève la source.
 
Sur les quinze pilotes à avoir effectué sur simulateur de vol à Toulouse, un contrôle d’évaluation des compétences, 12 ont eu un résultat satisfaisant et dépourvu de toute réserve. Un seul a eu un résultat satisfaisant avec des réserves formulées pour une mise en stage, Commandant de Bord immédiate. Un autre a eu un résultat satisfaisant avec nécessité d’un stage ELT (Entry Level Training) de 5 jours. Et, un dernier a été éliminé pour insuffisance de résultats.
 
Ces excellents résultats, défend la source, ne sont pas le fait du hasard, mais le fruit d’une sélection rigoureuse, faite auprès d’une population, composée d’éléments expérimentés et issus de compagnies aériennes, respectées qui ont pour nom : Rwandair, Asky, Air Baltic, Royal Air Maroc, Air Afrique, Air Sénégal International, Sénégal Airlines et Transair.
 
« Suite aux excellents résultats de Toulouse, Cdt Tall avait reçu les félicitations des responsables d’ATR Training Center et de Philippe Bohn lui-même, à son arrivée à Dakar pour sa prise de fonction », mentionne le document.
 
Durcissement des prérequis à l’arrivée de Jerome Maillet
 
La source de Leral, accuse Jérôme Maillet d’avoir durci les prérequis exigés aux pilotes en phase de recrutement à Air Sénégal SA, dès son arrivée à Air Sénégal SA, le lundi 11 septembre. « Dans un premier temps, il a cherché à vendre l’exigence d’une expérience sur ATR de 500 heures pour les Commandants de Bord et 250 heures pour les officiers pilotes de Ligne. Ceci, selon ses dires, dans le but d’atténuer le montant des primes d’assurances, exigées par les assureurs londoniens », s’indigne la source.
 
Qui indique cet argument a été très rapidement battu en brèche. « Il lui a été appris qu’une consultation restreinte avait été faite avant son arrivée et que le réassureur d’un courtier réputé, établi à Dakar, nous avait fait une offre intéressante sur la base des dossiers des pilotes en instance de QT pour le compte de Air Sénégal SA.

Si l’expérience préalable sur ATR était retenue comme prérequis, telle que Jérôme Maillet le préconisait, aucun pilote sénégalais ne serait éligible pour le recrutement sur ATR. Car, ce type d’avion est peu répandu dans notre sous-région
», regrette la source de Leral.
 
Nouvelles exigences de Jérôme Maillet
 
Jerome Maillet a fait de nouvelles exigences, en réclamant une lettre de référence du dernier employeur (typiquement du Directeur des opérations aériennes ou du responsable désigné formation équipage), une formulaire de base application pilote d’Air Sénégal SA (format standardisé récapitulant toutes les informations clés dans un format spécifique et commun, permettant un traitement facile et homogénéisé de l’information), une déclaration de non suspension du médical (devrait être directement inséré dans le formulaire de base application pilote, requérant juste nom et signature du pilote candidat).
 
En plus de cela, Jerome Maillet a aussi, demandé une authentification Licence, un compte rendu (positif) de l’entretien RH (+ tests personnalité), des tests (concluant) connaissances générales et d’autres tests (concluant) aéronautiques / spécifiques Airlines. Egalement, il a insisté sur un compte-rendu entretien avec le DOA (avis positif), un compt- rendu entretien avec le RDFE (avis positif), ainsi qu’un compte-rendu entretien avec un pilote Instructeur (avis positif).
 
La source de Leral prévient que ces nouvelles exigences ont été formulées deux semaines avant le début du 1er stage, prévu initialement le 9 octobre 2017. Et, la totalité des pilotes concernés ont été informés des nouvelles dispositions, prises par la Direction Générale. Seuls deux pilotes, informe-t-on, ont partiellement complété leur dossier.


 
Leral
 






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