Bref,c’est comme disait ma consœur française du journal L’Express Besma Lahouri à l’endroitde Zinedine Zidane : «C’est commesoulever la longue robe du père Noël ». Mais si on arrive à épier lepersonnage de Jules François BOCANDE, à disséquer les paroles en hoquets, àregarder sur le rétroviseur de sa carrière, on comprendra aisément que l’ancienbuteur de Metz est un eternel incompris. Il ne s’agit nullement de jeterl’opprobre sur la personne de Jules BOCANDE, ni égratigner son personnage,encore moins le mettre à l’épreuve, mais force est de constater qu’il resteeffectivement controversé.
Depuis quelques temps, ilest désolé par l’ostracisme dont il dit être l’objet de la part des autoritésqui gèrent le football sénégalais, mais il n’est pas allergique non plus à lasujétion de celles-ci. Seulement, travailler avec lui ou le faire travailler,demande une expertise en management. Alors, pour quelqu’un qui a tant donnéà son pays, quelqu’un qui s’est sacrifiéautant pour sa nation qui a connu tant de gloire et de distinctions pour lareconnaissance de son talent, n’arrive pas jusque là, à faire le consensusautour de sa personne, c’est parce qu’il a un franc parlé qui gène beaucoup sescompatriotes. A la limite, il dérange. Il fait même peur ou plutôt, on se méfiebeaucoup de lui. Pourtant, il reste l’un des cerbères de l’histoire du footballsénégalais. Sa génération a été l’une des plus talentueuses dans l’histoire dufootball de son pays.
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Le 11 mars 2010 à Accra auGhana, la confédération africaine de football fête ses « legend Awards ». Parmi les lauréatsde cette 18ème édition, un certain Jules François BOCANDE. Il estsénégalais, ancienne star du football du pays de la téranga dans les années 80 - 90. Jules ne touche plus terre. Il savoure sontrophée avec bonheur et fierté. Adoubé par le continent, Jules François BOCANDEn’est pourtant pas prophète dans son pays. La raison : un franc parlé craintdans tous les milieux. «Je dérange»,clame t il. Mais en fait, Jules dérange qui ? Pour quoi devrait-ildéranger ? Est-ce qu’effectivement il dérange ? En tout cas, malgrésa virtuosité admirée, son efficacité de buteur, son talent de tous les temps,sa connaissance énorme du football qui, à la limite devient une religion chezlui, aucun joueur ne fut autant controversé que le natif de Ziguinchor.
Suspendu à vie par lafédération sénégalaise de football pour avoir donné un coup de pied à l’arbitreBakary SARR lors de la finale de la coupe du Sénégal entre la JAet le Casa Sport en 1980, accuséd’être sorti la veille du match contre la Côte d’Ivoire lors de la CAN Caire 86, ayant desrelations heurtées avec Guy STEPHAN le sélectionneur d’alors de l’équipe defootball du Sénégal entre janvier 2003 etjuillet 2005, étant toujours en désaccord avec les autorités fédérales duSénégal, l’homme a pourtant fait rêver les sénégalais à travers ses buts précieuxqui ont fini de lui tailler une réputation de buteur et renard des surfaces deréparation, reconnu à travers le continent africain. L’Europe le découvriravraiment en 1986 lorsqu’il a qualifié le Sénégal à la coupe d’Afrique desnations de football en Egypte après dix huit ans d’absence du pays. (Ladernière CAN du Sénégal à l’époque remontait à Asmara 68). La même année, Jules François BOCANDE a été élu meilleur buteur duchampionnat de France avec le FC Metz (23 buts). Témoin rare de la grande épopéedes «Lions » du Sénégal à lacoupe du monde 2002 et de nombreuses campagnes ratées comme Tunis 2004, Caire2006 et Ghana 2008, Jules reste toujours un monument du football africain engénéral et sénégalais en particulier.
Témoin vivant de l’histoiredu football sénégalais, Jules François BOCANDE restera éternellement unelégende en Afrique et au Sénégal. On s’attaquera à ce périlleux exercice quiconsiste à faire tomber son masque, si masque en a. On parcourra son enfance,interrogera ses proches et ceux qui l’ont connu, qui l’ont côtoyé, pour avoirune idée objective de l’homme, du sportif et du footballeur. Nous savonsd’emblée que le farniente ne sera guère de tout repos, mais on essayera deglaner le maximum sur sa personne, sa carrière de footballeur, son caractère etses rapports humains et professionnels avec les gens.
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Etre la femme de BOCANDErelève de beaucoup de qualités. Heureusement, Jules est tombé sur la bonnepersonne, l’oiseau rare. Une vraie femme qui n’aime pas trop la belle vie commeson mari. Gérer la célébrité de Jules François BOCANDE et ses frasques, toutesles femmes ne le peuvent pas. Seule Mimi pouvait réussir cette prouesse. «J’ai géré sa célébrité avec calme. Je croisque si je n’avais pas eu la tête froide, on se serait perdus. Sa notoriété, sonsuccès, son statut de star auraient pu faire que nous soyons séparés depuislongtemps. Mais j’ai pu gérer », confesse madame BOCANDE. Ce genre defemme, est rare dans le milieu des stars. «Moi,je suis quelqu’un qui ne veut pas me mettre en exergue. Je n’aime pas non plusle bling bling. Et cela faisait que je pouvais supporter pas mal de situation.Ce n’était pas évident, mais j’y suis parvenue. Dieu merci», s’en félicitemadame BOCANDE.
Son mari ne tarit pasd’éloges sur celle qu’il considère comme la meilleure des meilleurs amis. «Ma femme est extraordinaire, c’est une vraiefemme. Elle m’a toujours pardonné mes erreurs. Elle a enduré tant de choses àcause de moi », déclare le papa de Dany. Quand Jules parle de safemme, elle a presque les larmes aux yeux. «S’ily a quelqu’un qui me comprend bien, qui me connait mieux dans ce monde, c’estelle», signe t-il avec conviction. Le couple BOCANDE, est ensemble depuis30 ans. Leurs deux mamans étaient des amies. Jules est également l’ami de sesfrères Cherif l’enseignant et Pape Mar qui est actuellement colonel dansl’armée sénégalaise. Ils ont grandi ensemble dans le même quartier Néma deZiguinchor. Jules et sa femme se connaissent très bien comme deux siamois. «On s’est connu très jeune. C’est maconfidente. Elle fait partie de mes premières amours », confessel’ancien «Lion» du Sénégal. Madame BOCANDEqui était une ancienne secrétaire au centre d’études des sciences techniques etde l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’université Cheikh Anta Diopde Dakar, est en quelque sorte sa porte chance. Parce que, quand Jules avaitdécroché son premier contrat professionnel en Europe, Mimi était tombéeenceinte au même moment. Même si elle a connuaprès sa première fausse couche, une deuxième plus tard, elle donnanaissance à unemignonne fille, Ruby, en 1989 à Nice.Aujourd’hui, elle est âgée de 22 ans, elle a son bac et elle vit à Nice depuis03 ans. Elle aura un peu plus d’un an après une jeune sœur Minielle qui est lacadette de la famille. BOCANDE est heureux encore de partager sa vie avec Mimiqu’il ne cesse jamais de rendre hommage à toute occasion. « Ma femme, c’est ma conseillère, mes repères. Je lui doisbeaucoup. Je lui ai causé beaucoup de souffrance et de galère. Mais elle esttoujours là à mes côtés. Je sais ce qu’elle a enduré parce qu’honnêtement jen’étais pas un enfant de cœur. Elle m’a toujours accompagnée, j’ai toujoursvécu avec elle », lâche t-il d’une manière pathétique avec un cœurplein d’émotion. Ça ne lui a jamais effleuré l’idée d’un divorce. « Je suis contre le divorce, Je n’aime passurtout quand vous avez un enfant », déclare BOCANDE. Sa douce moitiéreste toujours son bonheur et sa fierté. « Je l’ai épousé en 1986 après mon titre de meilleur buteur. J’ai faitpas mal de conneries dans ma vie et elle m’a toujours pardonné, elle a toujoursgéré. Vraiment j’ai eu la chance d’avoir une femme extraordinaire »,se glorifie l’ancienne star du PSG. Louise DABO a toujours géré les appels etlettres anonymes. « Elle m’a soutenudans les moments difficiles, c’est une femme géniale », renseigneJules BOCANDE. Quand il parle de sa femme, il perd presque le contrôle. Lesqualificatifs ne manquent pas. Elle peint sa femme comme une déesse orientéeseulement vers ses services sur terre. Pourtant, son épouse ne connaissait riendu football, à la limite, elle détestait ce sport qui l’a toujours privé de sonbrave mari. « Moi je détestais lefootball parce que mon mari devenait même inaccessible pour moi sa femme. Je neconnaissais pas les règles du jeu en tant que femme de grand footballeur. Jen’étais pas du tout intéressée car la vie tranquille à laquelle j’aspirais, jene l’ai pas eue. Je voulais toujours vivre à la maison avec mon mari, mesenfants, sortir avec lui. Mais il m’était impossible de vivre cela »,rigole t- elle aujourd’hui avec du recul. Aujourd’hui, elle s’épanouit plusavec son mari qu’auparavant. « Achaque fois, ça parlait foot. Et comme cela ne m’intéressait pas, je me tenaisà l’écart. Aujourd’hui, mon mari vit le football autrement. Alors, je peuxsupporter maintenant ce sport, mais j’ai beaucoup souffert de ça », sesoulage t- elle.
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A l’époque, les entraineursdu Casa Sport sont venus le chercher sans problème. C’est là-bas qu’il agrandi, c’est là-bas qu’il a fait ses premières classes. Il a vite grimpé leséchelons, d’abord en étant international junior, puis sénior. Il gagna la coupedu Sénégal en 1979 contre le Jaraaf des Léopold Diop, Louis Camara ses idolesde toujours, des Ndoffene Fall, et des Birane Ly. Il a fallu attendre 31 ansaprès pour le Casa, pour rencontrer encore le même adversaire en finale decoupe de la ligue pour réitérer l’exploit le 19 septembre 2010 avec les StephanBadji, Mame Saer Thioune, Emil Paul Tendeng et autre Yaya Sonko. L’annéesuivante en 1980, la bande à BOCANDE, Demba Ramata NDIAYE, Daour GAYE, MamadouTEUW et autre Ousmane NDIAYE « compliqué »récidive en jouant la finale de la coupe du Sénégal la mêmeannée. Cette fois ci contre la Jean d’Arc de Baba TOURE et de Roger MENDY. Une finale qui vamarquer un tournant décisif dans la carrière de Jules François BOCANDE. Voiremême un déclic.
Nous sommes le dimanche 03Août 1980. En début d’hivernage. Le Casa Sport rencontre la JA au stade Demba Diop pour la20éme édition de la coupe nationale du Sénégal. L’explication s’est soldée surun nul d’un but partout. Il fallait une deuxième édition. Les autorités dufootball de l’époque en l’occurrence le magistrat Abdoulaye BA « Zeundeu » père de l’ancieninternational Cheikh Sidy BA sous PeterSchnittger et son équipe, reprogramment la finale la semaine suivante à savoirle dimanche 10 août 1980 au même temple de Demba Diop. La rencontre estémaillée d’incidents, tellement la tension était vive entre les deux camps. A l’époque, larivalité entre Dakar et Ziguinchor sur le plan sportif était indescriptible,surtout quand il s’agissait du Jaraafou de la Jeanned’Arc, les clubs pionniers de Dakar, voire même les plus grands, les plusriches palmarès avec l’US Gorée dans la capitale. Le trio arbitral composé deBakary SARR de la Crade Dakar au centre et ses deux assistants Moustapha DOUNIOU et Laty GUEYE tousde la Cra deThiès, ont reconduit la deuxième explication entre dakarois et ziguinchorois. Lemaitre du terrain Bakary SARR sifflera un penalty en faveur de la JA dans les dernières minutes du match.Les sudistes contestent. La tension est vive. Les nerfs sont tendus. L’équipede Boukar DIOUF a estimé que la faute était en dehors de la surface deréparation. Bakary SARR explique sa décision 30 ans après: «A l’époque, j’étais convaincu que j’avaisraison. Le joueur Baba TOURE a été bel et bien fauché dans la zone de vérité»,argumente aujourd’hui l’arbitre de l’époque que nous avons retrouvé aux HLM LasPalmas de Guédiawaye Dakar où il est élu domicile. L’attaquant de la JA a étéfauché par l’arrière droit Maurice BOUGAZELLI à l’entrée de la zone de vérité.Le défenseur de l’époque donne sa version des faits : «c’est moi qui avais commis la faute sur Babasur le côté droit. Je jouais comme arrière droit, Baba TOURE s’est déporté surson côté gauche en voulant me dépasser sur un petit pont et je l’avais faussé àun mètre de la surface de réparation. Il va tomber dans la surface et l’arbitrea sifflé un penalty. » Baba TOURE a vite joué la sentence qu’ila manquée, mais le maitre du terrain a fait rejouer le penalty. « Baba avait joué le ballon sans mon coup desifflet et comme je suis le maitre du terrain, le tir n’était pas valable et jel’ai fait rejouer », se défend l’ancien homme en noir âgé aujourd’huide 72 ans. Et s’en suivît une altercation et des contestations sans fin.
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Un mois de novembre 1980,début de l’hiver en Europe, Jules François Bocandé débarque en Belgique dans lefroid et la grisaille. Il descend de l’avion en costume cravate simple, sansmanteau, ni jacket. Déjà, il meurt de froid. Le thermomètre affiche seulement10 degré. Il ne faisait pas encore très froid pourtant dans le vieux continent.Heureusement, le dirigeant et son chauffeur qui venaient le chercher, volent àson secours en lui remettant un grand manteau.Ils prennent la direction de Tournai, une petite ville belge très chaleureusequi jouait en 3éme division. Une ville dontla prospérité économique doit beaucoup à la présence dans le sous-sol, decalcaire carbonifère pouvant être utilisé comme pierre de taille ou êtretransformé en chaux.
C’estdans cette ville historiquement industrielle et agricole que le sénégalais aposé ses valises à la quête d’un avenir rayonnant, mais aussi d’une carrière defootballeur tant rêvée. Il est directement conduit chez le présidentdu club, un certain Jean Henry FONTAINE qui était lui aussi un grand industrielà l’époque à Tournai. Après les présentations, le boss du club demanda auchauffeur de le déposer à l’hôtel en attendant. Pour un sahélien qui n’a presquejamais mis les pieds en Europe, surtout à cette période de froid, il lui devaitêtre très difficile de résister à cette fraicheur. «J’avais tellement froid que je me suis couché avec mes habits. Même lemanteau qu’ils m’avaient donné, je me suis couvert avec en plus du drap»,rigole t il aujourd’hui. Le lendemain, il partagea le dîner avec Monsieur FONTAINEle président du club. C’est à cet instant qu’il venait d’apprendre que le clubjoue en 3éme division. Peu importe pour lui, l’essentiel pour Jules, c’était dejouer au football et gagner sa vie et vivre sa passion. Une semaine après, lejeune Jules a voulu carrément rentrer au pays. Motifs ? Sa maman le manqueet le froid lui mène la vie difficile. Il téléphona sa mère en lui disant satoute nouvelle décision, rentrer auprès d’elle. C’était sans compter avec ladétermination de madame BOCANDE Thérèse KEMBOUL. La réponse de la génitrice estplus que jamais cinglante : «Sijamais tu rentres, tu vas le regretter. Un homme doit se battre, il ya des gensqui souffrent du froid comme toi et ils tiennent le coup. Alors fais comme eux.»Alors le «bleu» reste revigoré etgalvanisé par les propos de sa maman Thérèse. Il retroussa les manches et ilsut qu’il faudrait absolument affronter la grisaille, les difficultés etentraves de son nouveau métier, mais aussi les soucis de l’éloignement de lafamille. D’ailleurs, quand il avait annoncé à sa maman qu’il partait enBelgique pour jouer du football et en faire un métier, celle-ci lui a rétorquée«Ah bon ! Le football est unmétier !» BOCANDE répondît : «Oui,en Belgique, c’est un métier, c’est au Sénégal que ce jeu ne l’est pas.» Onétait en 1980. Durant sa première année, Jules BOCANDE a été crédité d’une trèsbonne saison. Il a marqué huit buts. Et pourtant, il jouait milieu de terrain àTournai, son premier poste à ses débuts de footballeur à part le poste dedéfenseur central qu’il a eu à occuper à l’ASC St Etienne de Bignona ennavétane (Championnat national populaire).
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exigences ne pouvaient êtreque rigoureuses.
Au sein de l’effectifparisien, figurait aussi un autre sénégalais et pas le moindre : OmarGueye SENE. L’enfant de Gueule Tapée était même capitaine de l’éminente équipedu Paris Saint Germain. D’ailleurs,il a été pour beaucoup dans la venue de BOCANDE au PSG. Quels étaient justement leurs rapports ? «Omar était un pote. En plus on jouaitensemble en sélection nationale», déclare Jules. « Quand il venait au PSG, le président Borellim’a posé des questions sur Jules parce que je le connaissais et j’étais bienplacé pour lui parler de BOCANDE. Je lui avais fait part de ses qualitéshumaines et sportives. J’ai tout fait pour qu’il vienne au PSG. J’ai parlé auprésident Borelli et à Gérard Houiller et il a regagné Paris sans problème mêmesi ça n’a pas trop marché pour lui», nous répond Omar. Quand Paris contactaitBOACNDE pour le faire venir, il était déjà en coupe d’Afrique des nations defootball en Egypte. Le président Borelli a appelé Omar au Caire pour lui direde tout faire pour convaincre Bocandé à regagner Paris la saison suivante. Omara commencé le travail de sape au Caire. Il lui parla du club, de ses ambitionset de ses installations infrastructurelles. Bref, il a fini par convaincre soncoéquipier de l’équipe nationale à le rejoindre au camp des loges. Mais malgréles bons rapports avec Guéye SENE, l’idylle tourne au fiasco et Jules BOCANDEplia bagages en novembre 1987 pour partir en catastrophe à Nice. «Pourtant quand il venait au PSG, il avaitles épaules assez larges pour jouer là-bas. Le problème c’était, est ce qu’ils’était donné tous les moyens pour s’imposer là-bas, pour être la vraie starqu’il aurait pu être », note Vincent MACHNAUD. Malgré l’échec au clubde Borelli, «il a été quand même un grandjoueur même s’il aurait pu faire beaucoup mieux. J’ai le regret de constateravec le recul qu’il aurait pu faire mieux. Il avait une bonne destinée en toutcas. S’il avait été beaucoup plus rangé, plus professionnel, il aurait pu faireun beau plan de carrière même s’il a réussi plein de choses», constate lejournaliste français. Paris lâcha en fin le morceau en acceptant de le prêterau club de la côte d’Azur. A la fin de la saison, l’OG Nice a voulu l’acheter, mais il coûtait encore cher, car il luirestait encore deux ans de contrat avec le PSGqui a bien voulu le faire revenir, en vain. Mais l’attaquant aux dread lookspréférait rester au stade du Ray.
Devant l’obstacle de lacherté du joueur, la mairie de Nice entre dans la danse pour venir en rescousseau club. Elle a racheté son contrat au même titre que Daniel Bravo venu deMonaco. Il restera trois ans et demi à Nice avant de rejoindre en 91/92 le RC Lens. Il a joué 98 rencontres à Niceet a marqué 24 buts pour le club de Gilbert Stellardo, actuel président. ALens, Bocandé ne fera qu’une saison avec 26 matchs et six buts marqués. Ilterminera sa carrière à Alost un clubde D2 en Belgique pendant la saison 92/93 avec seulement six matchs et troisbuts marqués. Jules François BOACNDE a connu donc sept clubs professionnels enEurope. En 1985/1986, il termine meilleur buteur du championnat de France avec23 buts sous le maillot messin. Il prend part à l’un des plus grands exploitsdu football français et de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, la qualification du FC Metz face au FC Barcelone grâce à une victoire 4-1 sur les terres catalanes,après avoir perdu le match aller 4-2. En 1988, il est invité au jubilé de RogerMilla en signe d’amitié fidèle au Lion indomptable. Il a joué 223 matchs en D1française, il a inscrit 69 buts en France. Pourtant, il aurait pu faire plus,tellement on lui prédestinait une carrière beaucoup plus fulgurante.
Source: Lesenegalais.net
Depuis quelques temps, ilest désolé par l’ostracisme dont il dit être l’objet de la part des autoritésqui gèrent le football sénégalais, mais il n’est pas allergique non plus à lasujétion de celles-ci. Seulement, travailler avec lui ou le faire travailler,demande une expertise en management. Alors, pour quelqu’un qui a tant donnéà son pays, quelqu’un qui s’est sacrifiéautant pour sa nation qui a connu tant de gloire et de distinctions pour lareconnaissance de son talent, n’arrive pas jusque là, à faire le consensusautour de sa personne, c’est parce qu’il a un franc parlé qui gène beaucoup sescompatriotes. A la limite, il dérange. Il fait même peur ou plutôt, on se méfiebeaucoup de lui. Pourtant, il reste l’un des cerbères de l’histoire du footballsénégalais. Sa génération a été l’une des plus talentueuses dans l’histoire dufootball de son pays.
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Le 11 mars 2010 à Accra auGhana, la confédération africaine de football fête ses « legend Awards ». Parmi les lauréatsde cette 18ème édition, un certain Jules François BOCANDE. Il estsénégalais, ancienne star du football du pays de la téranga dans les années 80 - 90. Jules ne touche plus terre. Il savoure sontrophée avec bonheur et fierté. Adoubé par le continent, Jules François BOCANDEn’est pourtant pas prophète dans son pays. La raison : un franc parlé craintdans tous les milieux. «Je dérange»,clame t il. Mais en fait, Jules dérange qui ? Pour quoi devrait-ildéranger ? Est-ce qu’effectivement il dérange ? En tout cas, malgrésa virtuosité admirée, son efficacité de buteur, son talent de tous les temps,sa connaissance énorme du football qui, à la limite devient une religion chezlui, aucun joueur ne fut autant controversé que le natif de Ziguinchor.
Suspendu à vie par lafédération sénégalaise de football pour avoir donné un coup de pied à l’arbitreBakary SARR lors de la finale de la coupe du Sénégal entre la JAet le Casa Sport en 1980, accuséd’être sorti la veille du match contre la Côte d’Ivoire lors de la CAN Caire 86, ayant desrelations heurtées avec Guy STEPHAN le sélectionneur d’alors de l’équipe defootball du Sénégal entre janvier 2003 etjuillet 2005, étant toujours en désaccord avec les autorités fédérales duSénégal, l’homme a pourtant fait rêver les sénégalais à travers ses buts précieuxqui ont fini de lui tailler une réputation de buteur et renard des surfaces deréparation, reconnu à travers le continent africain. L’Europe le découvriravraiment en 1986 lorsqu’il a qualifié le Sénégal à la coupe d’Afrique desnations de football en Egypte après dix huit ans d’absence du pays. (Ladernière CAN du Sénégal à l’époque remontait à Asmara 68). La même année, Jules François BOCANDE a été élu meilleur buteur duchampionnat de France avec le FC Metz (23 buts). Témoin rare de la grande épopéedes «Lions » du Sénégal à lacoupe du monde 2002 et de nombreuses campagnes ratées comme Tunis 2004, Caire2006 et Ghana 2008, Jules reste toujours un monument du football africain engénéral et sénégalais en particulier.
Témoin vivant de l’histoiredu football sénégalais, Jules François BOCANDE restera éternellement unelégende en Afrique et au Sénégal. On s’attaquera à ce périlleux exercice quiconsiste à faire tomber son masque, si masque en a. On parcourra son enfance,interrogera ses proches et ceux qui l’ont connu, qui l’ont côtoyé, pour avoirune idée objective de l’homme, du sportif et du footballeur. Nous savonsd’emblée que le farniente ne sera guère de tout repos, mais on essayera deglaner le maximum sur sa personne, sa carrière de footballeur, son caractère etses rapports humains et professionnels avec les gens.
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Etre la femme de BOCANDErelève de beaucoup de qualités. Heureusement, Jules est tombé sur la bonnepersonne, l’oiseau rare. Une vraie femme qui n’aime pas trop la belle vie commeson mari. Gérer la célébrité de Jules François BOCANDE et ses frasques, toutesles femmes ne le peuvent pas. Seule Mimi pouvait réussir cette prouesse. «J’ai géré sa célébrité avec calme. Je croisque si je n’avais pas eu la tête froide, on se serait perdus. Sa notoriété, sonsuccès, son statut de star auraient pu faire que nous soyons séparés depuislongtemps. Mais j’ai pu gérer », confesse madame BOCANDE. Ce genre defemme, est rare dans le milieu des stars. «Moi,je suis quelqu’un qui ne veut pas me mettre en exergue. Je n’aime pas non plusle bling bling. Et cela faisait que je pouvais supporter pas mal de situation.Ce n’était pas évident, mais j’y suis parvenue. Dieu merci», s’en félicitemadame BOCANDE.
Son mari ne tarit pasd’éloges sur celle qu’il considère comme la meilleure des meilleurs amis. «Ma femme est extraordinaire, c’est une vraiefemme. Elle m’a toujours pardonné mes erreurs. Elle a enduré tant de choses àcause de moi », déclare le papa de Dany. Quand Jules parle de safemme, elle a presque les larmes aux yeux. «S’ily a quelqu’un qui me comprend bien, qui me connait mieux dans ce monde, c’estelle», signe t-il avec conviction. Le couple BOCANDE, est ensemble depuis30 ans. Leurs deux mamans étaient des amies. Jules est également l’ami de sesfrères Cherif l’enseignant et Pape Mar qui est actuellement colonel dansl’armée sénégalaise. Ils ont grandi ensemble dans le même quartier Néma deZiguinchor. Jules et sa femme se connaissent très bien comme deux siamois. «On s’est connu très jeune. C’est maconfidente. Elle fait partie de mes premières amours », confessel’ancien «Lion» du Sénégal. Madame BOCANDEqui était une ancienne secrétaire au centre d’études des sciences techniques etde l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’université Cheikh Anta Diopde Dakar, est en quelque sorte sa porte chance. Parce que, quand Jules avaitdécroché son premier contrat professionnel en Europe, Mimi était tombéeenceinte au même moment. Même si elle a connuaprès sa première fausse couche, une deuxième plus tard, elle donnanaissance à unemignonne fille, Ruby, en 1989 à Nice.Aujourd’hui, elle est âgée de 22 ans, elle a son bac et elle vit à Nice depuis03 ans. Elle aura un peu plus d’un an après une jeune sœur Minielle qui est lacadette de la famille. BOCANDE est heureux encore de partager sa vie avec Mimiqu’il ne cesse jamais de rendre hommage à toute occasion. « Ma femme, c’est ma conseillère, mes repères. Je lui doisbeaucoup. Je lui ai causé beaucoup de souffrance et de galère. Mais elle esttoujours là à mes côtés. Je sais ce qu’elle a enduré parce qu’honnêtement jen’étais pas un enfant de cœur. Elle m’a toujours accompagnée, j’ai toujoursvécu avec elle », lâche t-il d’une manière pathétique avec un cœurplein d’émotion. Ça ne lui a jamais effleuré l’idée d’un divorce. « Je suis contre le divorce, Je n’aime passurtout quand vous avez un enfant », déclare BOCANDE. Sa douce moitiéreste toujours son bonheur et sa fierté. « Je l’ai épousé en 1986 après mon titre de meilleur buteur. J’ai faitpas mal de conneries dans ma vie et elle m’a toujours pardonné, elle a toujoursgéré. Vraiment j’ai eu la chance d’avoir une femme extraordinaire »,se glorifie l’ancienne star du PSG. Louise DABO a toujours géré les appels etlettres anonymes. « Elle m’a soutenudans les moments difficiles, c’est une femme géniale », renseigneJules BOCANDE. Quand il parle de sa femme, il perd presque le contrôle. Lesqualificatifs ne manquent pas. Elle peint sa femme comme une déesse orientéeseulement vers ses services sur terre. Pourtant, son épouse ne connaissait riendu football, à la limite, elle détestait ce sport qui l’a toujours privé de sonbrave mari. « Moi je détestais lefootball parce que mon mari devenait même inaccessible pour moi sa femme. Je neconnaissais pas les règles du jeu en tant que femme de grand footballeur. Jen’étais pas du tout intéressée car la vie tranquille à laquelle j’aspirais, jene l’ai pas eue. Je voulais toujours vivre à la maison avec mon mari, mesenfants, sortir avec lui. Mais il m’était impossible de vivre cela »,rigole t- elle aujourd’hui avec du recul. Aujourd’hui, elle s’épanouit plusavec son mari qu’auparavant. « Achaque fois, ça parlait foot. Et comme cela ne m’intéressait pas, je me tenaisà l’écart. Aujourd’hui, mon mari vit le football autrement. Alors, je peuxsupporter maintenant ce sport, mais j’ai beaucoup souffert de ça », sesoulage t- elle.
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A l’époque, les entraineursdu Casa Sport sont venus le chercher sans problème. C’est là-bas qu’il agrandi, c’est là-bas qu’il a fait ses premières classes. Il a vite grimpé leséchelons, d’abord en étant international junior, puis sénior. Il gagna la coupedu Sénégal en 1979 contre le Jaraaf des Léopold Diop, Louis Camara ses idolesde toujours, des Ndoffene Fall, et des Birane Ly. Il a fallu attendre 31 ansaprès pour le Casa, pour rencontrer encore le même adversaire en finale decoupe de la ligue pour réitérer l’exploit le 19 septembre 2010 avec les StephanBadji, Mame Saer Thioune, Emil Paul Tendeng et autre Yaya Sonko. L’annéesuivante en 1980, la bande à BOCANDE, Demba Ramata NDIAYE, Daour GAYE, MamadouTEUW et autre Ousmane NDIAYE « compliqué »récidive en jouant la finale de la coupe du Sénégal la mêmeannée. Cette fois ci contre la Jean d’Arc de Baba TOURE et de Roger MENDY. Une finale qui vamarquer un tournant décisif dans la carrière de Jules François BOCANDE. Voiremême un déclic.
Nous sommes le dimanche 03Août 1980. En début d’hivernage. Le Casa Sport rencontre la JA au stade Demba Diop pour la20éme édition de la coupe nationale du Sénégal. L’explication s’est soldée surun nul d’un but partout. Il fallait une deuxième édition. Les autorités dufootball de l’époque en l’occurrence le magistrat Abdoulaye BA « Zeundeu » père de l’ancieninternational Cheikh Sidy BA sous PeterSchnittger et son équipe, reprogramment la finale la semaine suivante à savoirle dimanche 10 août 1980 au même temple de Demba Diop. La rencontre estémaillée d’incidents, tellement la tension était vive entre les deux camps. A l’époque, larivalité entre Dakar et Ziguinchor sur le plan sportif était indescriptible,surtout quand il s’agissait du Jaraafou de la Jeanned’Arc, les clubs pionniers de Dakar, voire même les plus grands, les plusriches palmarès avec l’US Gorée dans la capitale. Le trio arbitral composé deBakary SARR de la Crade Dakar au centre et ses deux assistants Moustapha DOUNIOU et Laty GUEYE tousde la Cra deThiès, ont reconduit la deuxième explication entre dakarois et ziguinchorois. Lemaitre du terrain Bakary SARR sifflera un penalty en faveur de la JA dans les dernières minutes du match.Les sudistes contestent. La tension est vive. Les nerfs sont tendus. L’équipede Boukar DIOUF a estimé que la faute était en dehors de la surface deréparation. Bakary SARR explique sa décision 30 ans après: «A l’époque, j’étais convaincu que j’avaisraison. Le joueur Baba TOURE a été bel et bien fauché dans la zone de vérité»,argumente aujourd’hui l’arbitre de l’époque que nous avons retrouvé aux HLM LasPalmas de Guédiawaye Dakar où il est élu domicile. L’attaquant de la JA a étéfauché par l’arrière droit Maurice BOUGAZELLI à l’entrée de la zone de vérité.Le défenseur de l’époque donne sa version des faits : «c’est moi qui avais commis la faute sur Babasur le côté droit. Je jouais comme arrière droit, Baba TOURE s’est déporté surson côté gauche en voulant me dépasser sur un petit pont et je l’avais faussé àun mètre de la surface de réparation. Il va tomber dans la surface et l’arbitrea sifflé un penalty. » Baba TOURE a vite joué la sentence qu’ila manquée, mais le maitre du terrain a fait rejouer le penalty. « Baba avait joué le ballon sans mon coup desifflet et comme je suis le maitre du terrain, le tir n’était pas valable et jel’ai fait rejouer », se défend l’ancien homme en noir âgé aujourd’huide 72 ans. Et s’en suivît une altercation et des contestations sans fin.
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Un mois de novembre 1980,début de l’hiver en Europe, Jules François Bocandé débarque en Belgique dans lefroid et la grisaille. Il descend de l’avion en costume cravate simple, sansmanteau, ni jacket. Déjà, il meurt de froid. Le thermomètre affiche seulement10 degré. Il ne faisait pas encore très froid pourtant dans le vieux continent.Heureusement, le dirigeant et son chauffeur qui venaient le chercher, volent àson secours en lui remettant un grand manteau.Ils prennent la direction de Tournai, une petite ville belge très chaleureusequi jouait en 3éme division. Une ville dontla prospérité économique doit beaucoup à la présence dans le sous-sol, decalcaire carbonifère pouvant être utilisé comme pierre de taille ou êtretransformé en chaux.
C’estdans cette ville historiquement industrielle et agricole que le sénégalais aposé ses valises à la quête d’un avenir rayonnant, mais aussi d’une carrière defootballeur tant rêvée. Il est directement conduit chez le présidentdu club, un certain Jean Henry FONTAINE qui était lui aussi un grand industrielà l’époque à Tournai. Après les présentations, le boss du club demanda auchauffeur de le déposer à l’hôtel en attendant. Pour un sahélien qui n’a presquejamais mis les pieds en Europe, surtout à cette période de froid, il lui devaitêtre très difficile de résister à cette fraicheur. «J’avais tellement froid que je me suis couché avec mes habits. Même lemanteau qu’ils m’avaient donné, je me suis couvert avec en plus du drap»,rigole t il aujourd’hui. Le lendemain, il partagea le dîner avec Monsieur FONTAINEle président du club. C’est à cet instant qu’il venait d’apprendre que le clubjoue en 3éme division. Peu importe pour lui, l’essentiel pour Jules, c’était dejouer au football et gagner sa vie et vivre sa passion. Une semaine après, lejeune Jules a voulu carrément rentrer au pays. Motifs ? Sa maman le manqueet le froid lui mène la vie difficile. Il téléphona sa mère en lui disant satoute nouvelle décision, rentrer auprès d’elle. C’était sans compter avec ladétermination de madame BOCANDE Thérèse KEMBOUL. La réponse de la génitrice estplus que jamais cinglante : «Sijamais tu rentres, tu vas le regretter. Un homme doit se battre, il ya des gensqui souffrent du froid comme toi et ils tiennent le coup. Alors fais comme eux.»Alors le «bleu» reste revigoré etgalvanisé par les propos de sa maman Thérèse. Il retroussa les manches et ilsut qu’il faudrait absolument affronter la grisaille, les difficultés etentraves de son nouveau métier, mais aussi les soucis de l’éloignement de lafamille. D’ailleurs, quand il avait annoncé à sa maman qu’il partait enBelgique pour jouer du football et en faire un métier, celle-ci lui a rétorquée«Ah bon ! Le football est unmétier !» BOCANDE répondît : «Oui,en Belgique, c’est un métier, c’est au Sénégal que ce jeu ne l’est pas.» Onétait en 1980. Durant sa première année, Jules BOCANDE a été crédité d’une trèsbonne saison. Il a marqué huit buts. Et pourtant, il jouait milieu de terrain àTournai, son premier poste à ses débuts de footballeur à part le poste dedéfenseur central qu’il a eu à occuper à l’ASC St Etienne de Bignona ennavétane (Championnat national populaire).
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exigences ne pouvaient êtreque rigoureuses.
Au sein de l’effectifparisien, figurait aussi un autre sénégalais et pas le moindre : OmarGueye SENE. L’enfant de Gueule Tapée était même capitaine de l’éminente équipedu Paris Saint Germain. D’ailleurs,il a été pour beaucoup dans la venue de BOCANDE au PSG. Quels étaient justement leurs rapports ? «Omar était un pote. En plus on jouaitensemble en sélection nationale», déclare Jules. « Quand il venait au PSG, le président Borellim’a posé des questions sur Jules parce que je le connaissais et j’étais bienplacé pour lui parler de BOCANDE. Je lui avais fait part de ses qualitéshumaines et sportives. J’ai tout fait pour qu’il vienne au PSG. J’ai parlé auprésident Borelli et à Gérard Houiller et il a regagné Paris sans problème mêmesi ça n’a pas trop marché pour lui», nous répond Omar. Quand Paris contactaitBOACNDE pour le faire venir, il était déjà en coupe d’Afrique des nations defootball en Egypte. Le président Borelli a appelé Omar au Caire pour lui direde tout faire pour convaincre Bocandé à regagner Paris la saison suivante. Omara commencé le travail de sape au Caire. Il lui parla du club, de ses ambitionset de ses installations infrastructurelles. Bref, il a fini par convaincre soncoéquipier de l’équipe nationale à le rejoindre au camp des loges. Mais malgréles bons rapports avec Guéye SENE, l’idylle tourne au fiasco et Jules BOCANDEplia bagages en novembre 1987 pour partir en catastrophe à Nice. «Pourtant quand il venait au PSG, il avaitles épaules assez larges pour jouer là-bas. Le problème c’était, est ce qu’ils’était donné tous les moyens pour s’imposer là-bas, pour être la vraie starqu’il aurait pu être », note Vincent MACHNAUD. Malgré l’échec au clubde Borelli, «il a été quand même un grandjoueur même s’il aurait pu faire beaucoup mieux. J’ai le regret de constateravec le recul qu’il aurait pu faire mieux. Il avait une bonne destinée en toutcas. S’il avait été beaucoup plus rangé, plus professionnel, il aurait pu faireun beau plan de carrière même s’il a réussi plein de choses», constate lejournaliste français. Paris lâcha en fin le morceau en acceptant de le prêterau club de la côte d’Azur. A la fin de la saison, l’OG Nice a voulu l’acheter, mais il coûtait encore cher, car il luirestait encore deux ans de contrat avec le PSGqui a bien voulu le faire revenir, en vain. Mais l’attaquant aux dread lookspréférait rester au stade du Ray.
Devant l’obstacle de lacherté du joueur, la mairie de Nice entre dans la danse pour venir en rescousseau club. Elle a racheté son contrat au même titre que Daniel Bravo venu deMonaco. Il restera trois ans et demi à Nice avant de rejoindre en 91/92 le RC Lens. Il a joué 98 rencontres à Niceet a marqué 24 buts pour le club de Gilbert Stellardo, actuel président. ALens, Bocandé ne fera qu’une saison avec 26 matchs et six buts marqués. Ilterminera sa carrière à Alost un clubde D2 en Belgique pendant la saison 92/93 avec seulement six matchs et troisbuts marqués. Jules François BOACNDE a connu donc sept clubs professionnels enEurope. En 1985/1986, il termine meilleur buteur du championnat de France avec23 buts sous le maillot messin. Il prend part à l’un des plus grands exploitsdu football français et de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, la qualification du FC Metz face au FC Barcelone grâce à une victoire 4-1 sur les terres catalanes,après avoir perdu le match aller 4-2. En 1988, il est invité au jubilé de RogerMilla en signe d’amitié fidèle au Lion indomptable. Il a joué 223 matchs en D1française, il a inscrit 69 buts en France. Pourtant, il aurait pu faire plus,tellement on lui prédestinait une carrière beaucoup plus fulgurante.
Source: Lesenegalais.net