Il est 11h 30 à la capitale du rail. Plus précisément au traditionnel quartier mouride dénommé Angle Serigne Fallou. Comme après la pluie, c’est le beau temps. Un vent frais et suave berce le visage des passants. Le carrefour de l'Angle Serigne Fallou refuse, comme d’habitude, du monde. La principale artère, celle menant à l’hôpital Ahmadou Sakhir Ndieguène, est bouchée, non pas d’eau, mais de véhicules. Au niveau du carrefour, malgré les informations dont nous disposions pour situer la maison des Seck, nous avons demandé où habite «Jack Bauer» de «24 Heures Chrono». Un passant nous indique un petit abri de fortune servant de reposoir au père d’El Malick. Arrivé sur place, le vieux Maguette Seck nous accueille avec hospitalité. Maguette Seck, bien que sous le poids de l’âge, tient toujours sur ses jambes. «Je suis né en 1927 à Louga. Voilà plus de 50 saisons que je suis à Thiès avec ma famille.Tous mes enfants, en commençant par l’aîné, Louis Seck jusqu’au cadet Mababa Seck, sont nés et ont grandi à Thiès», nous confie t-il. En dépit de son âge avancé, le vieux nous conduit jusqu'à la maison familiale qui se trouve à quelques jets de pierres de son refuge. Arrivés sur place, c’est une trop grande surprise qui nous habite. Pas âme qui vive, sinon des ouvriers en plein travail. C’est dans une telle atmosphère que le vieux Maguette Seck nous parle de «la bravoure de son fils, El Malick, qui œuvre, tant bien que mal, pour que la famille puisse joindre les deux bouts». Il poursuit, la voix cassée par la tristesse, en ces termes : «la réhabilitation de ma maison est entièrement son œuvre. Depuis plus de 10 ans, il est notre principal soutien». Séance tenante, il nous reconduit sous son abri de fortune. Là, il nous narre le parcours (scolaire et professionnel) d’El Malick, mais aussi les difficultés qu’il leur a causées, notamment une tentative d’incendie de la maison familiale, suite à un article qu’il a écrit sur le responsable mouride de la région de Thiès, Serigne Saliou Touré. Interpellé sur la manière de travailler de son fils, le vieux Maguette Seck a tenu à donner une leçon de morale à son fils et à l’ensemble de ses confrères : «on ne peut pas disputer avec l’Etat, il est plus fort et plus malicieux que quiconque. Il faut toujours faire preuve d’intelligence et de retenue».
Auteur: ABDOUL MAGIB GAYE (STAGIAIRE)
L'Observateur
Auteur: ABDOUL MAGIB GAYE (STAGIAIRE)
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