Dans un pays où la sexualité est un tabou, les députés zambiens ont adopté en 2015 une loi, jusqu’à présent unique sur le continent africain, qui accorde aux femmes le droit à un congé « menstruel », à la suite d’un lobbying intense d’ONG. Pendant cette période, « certaines femmes ont des pertes de sang importantes, d’intenses douleurs, d’autres vomissent (…) cela a des conséquences sur leur travail », explique Madube Siyauya, du Conseil de coordination des ONG (NGOCC), qui a milité pour l’adoption du texte.
Elle représente une avancée dans un pays où les femmes font l’objet de discriminations en matière d’éducation et d’emploi, où les filles sont mariées jeunes et où la mortalité en couches reste élevée en milieu rural.
Unique sur le continent africain, une telle législation reste rare dans le monde. Le Japon, qui a adopté cette loi en 1947, a été pionnier en la matière. L’Indonésie, la Corée du Sud et Taïwan l’ont ensuite suivi. En Occident, on retrouve cela dans certaines entreprises comme la société britannique Coexist qui offre depuis peu, la possibilité pour ses employées d’aménager leur temps de travail pendant leurs règles.
En Zambie, cette nouvelle loi crée la polémique. Pour certains, c’est un vrai progrès en faveur de la gente féminine. Par exemple, Justin Mukosa, directeur d’entreprise dans les relations publiques interrogé par la BBC, considère que « la productivité n’est pas seulement liée à la présence de la personne au travail. Cela devrait simplement dépendre de la production de la personne » qu’elle soit au bureau ou chez elle.
Ndekela Mazimba, célibataire sans enfant travaillant dans les relations publiques, considère qu’il s’agit d’une « bonne loi parce que les femmes subissent beaucoup quand elles ont leurs règles », explique-t-elle à la BBC. En cause, les « crampes d’estomac » souvent douloureuses que connaissent généralement les femmes le premier jour de leurs règles.
Cette journée supplémentaire de repos mensuel est accordée aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique, sans certificat médical et indépendamment de l’âge de l’employée.
Et c’est sur ce point que naît notamment la polémique. Les opposants, tant masculins que féminins, à ce « jour des mères » estiment que rien ne prouve que les femmes s’absentant une journée, restent bien chez elles pour se reposer. « Je pense que des femmes vont profiter du système, surtout qu’il n’y a aucun moyen de prouver qu’elles ont leurs règles ou non », affirme Mutinta Musokotwane-Chikopela, une responsable marketing mère de trois enfants.
De plus, pour certains, cette loi risque aussi de nuire aux entreprises et à leur productivité. « Imaginez une entreprise qui a un certain nombre d’employés et dont six ou sept prennent le ‘jour des mères’ le même jour. Que va-t-il advenir de la productivité ? », demande Harrington Chibanda, chef de la Fédération des employeurs de Zambie.
Le Congrès des syndicats de Zambie (ZCTU), qui a milité pour la loi, estime que tout abus devra être puni. « Ce droit devrait être confisqué aux femmes qui prennent un jour de congé alors qu’elles n’ont pas leurs règles », a déclaré Catherine Chinunda, secrétaire nationale de ZCTU.
« Nous avons éduqué les femmes au sujet du jour des mères, et leur avons expliqué que cette journée doit être consacré au repos, et non être utilisée pour faire du shopping ou toute autre tâche », a-t-il ajouté .
Quoi qu’il en soit, le gouvernement zambien entend bien persister en faveur de cette loi. Depuis ce début d’année, il a décidé de fournir gratuitement des serviettes hygiéniques aux écolières qui vivent en zone rurale. Une mesure destinée à réduire leur absentéisme… pendant leurs règles.
amina-mag.com
Elle représente une avancée dans un pays où les femmes font l’objet de discriminations en matière d’éducation et d’emploi, où les filles sont mariées jeunes et où la mortalité en couches reste élevée en milieu rural.
Unique sur le continent africain, une telle législation reste rare dans le monde. Le Japon, qui a adopté cette loi en 1947, a été pionnier en la matière. L’Indonésie, la Corée du Sud et Taïwan l’ont ensuite suivi. En Occident, on retrouve cela dans certaines entreprises comme la société britannique Coexist qui offre depuis peu, la possibilité pour ses employées d’aménager leur temps de travail pendant leurs règles.
En Zambie, cette nouvelle loi crée la polémique. Pour certains, c’est un vrai progrès en faveur de la gente féminine. Par exemple, Justin Mukosa, directeur d’entreprise dans les relations publiques interrogé par la BBC, considère que « la productivité n’est pas seulement liée à la présence de la personne au travail. Cela devrait simplement dépendre de la production de la personne » qu’elle soit au bureau ou chez elle.
Ndekela Mazimba, célibataire sans enfant travaillant dans les relations publiques, considère qu’il s’agit d’une « bonne loi parce que les femmes subissent beaucoup quand elles ont leurs règles », explique-t-elle à la BBC. En cause, les « crampes d’estomac » souvent douloureuses que connaissent généralement les femmes le premier jour de leurs règles.
Cette journée supplémentaire de repos mensuel est accordée aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique, sans certificat médical et indépendamment de l’âge de l’employée.
Et c’est sur ce point que naît notamment la polémique. Les opposants, tant masculins que féminins, à ce « jour des mères » estiment que rien ne prouve que les femmes s’absentant une journée, restent bien chez elles pour se reposer. « Je pense que des femmes vont profiter du système, surtout qu’il n’y a aucun moyen de prouver qu’elles ont leurs règles ou non », affirme Mutinta Musokotwane-Chikopela, une responsable marketing mère de trois enfants.
De plus, pour certains, cette loi risque aussi de nuire aux entreprises et à leur productivité. « Imaginez une entreprise qui a un certain nombre d’employés et dont six ou sept prennent le ‘jour des mères’ le même jour. Que va-t-il advenir de la productivité ? », demande Harrington Chibanda, chef de la Fédération des employeurs de Zambie.
Le Congrès des syndicats de Zambie (ZCTU), qui a milité pour la loi, estime que tout abus devra être puni. « Ce droit devrait être confisqué aux femmes qui prennent un jour de congé alors qu’elles n’ont pas leurs règles », a déclaré Catherine Chinunda, secrétaire nationale de ZCTU.
« Nous avons éduqué les femmes au sujet du jour des mères, et leur avons expliqué que cette journée doit être consacré au repos, et non être utilisée pour faire du shopping ou toute autre tâche », a-t-il ajouté .
Quoi qu’il en soit, le gouvernement zambien entend bien persister en faveur de cette loi. Depuis ce début d’année, il a décidé de fournir gratuitement des serviettes hygiéniques aux écolières qui vivent en zone rurale. Une mesure destinée à réduire leur absentéisme… pendant leurs règles.
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