1. Ce n’est pas le travail du thérapeute de donner des conseils.
Il n’est pas là pour vous dire si vous devez annuler votre mariage ou quitter votre travail. «Le vrai rôle de la thérapie est vous amener à mieux vous connaître et à changer votre manière de penser, de vous comporter et de concevoir le monde», explique Stephanie Smith. «Le processus thérapeutique ne consiste pas à donner de bons conseils.»
Bien sûr, le thérapeute vous dira comment faire face à une maladie mentale comme la dépression, l’anxiété ou le trouble bipolaire, mais concernant les choix de votre vie personnelle, il est plus un conseiller. «Venez-vous à une thérapie pour céder votre pouvoir à quelqu’un ou pour apprendre à avoir vous-même ce pouvoir?», demande Ryan Howes.
2. Il consulte probablement aussi un thérapeute.
«Je ne pourrais jamais faire confiance à un thérapeute qui n’a pas suivi de thérapie», confie Ryan Howes. Selon ces experts, la plupart des psychologues consultent un thérapeute – peut-être pas tout le temps, mais au moins à un certain moment dans leur carrière. La plupart des cursus en psychologie exigent même que les élèves suivent une thérapie, raconte Stephanie Smith.
3. La plupart des thérapeutes ne prescrivent pas de médicaments.
C’est typiquement le travail d’un psychiatre ou d’un généraliste – pas d’un psychologue, dit Lynn Bufka. Toutefois, votre thérapeute peut collaborer avec un médecin pour vous aider à commencer ou à terminer une thérapie, si cela vous intéresse.
4. Vous n’avez pas besoin d’avoir une maladie mentale pour suivre une thérapie.
Cliché répandu: «Il n’y a que les fous qui suivent une thérapie», explique Ryan Howes. «Il y a un tas de raisons pour lesquelles les gens suivent une thérapie qui n’ont rien à voir avec la maladie. Et quand les gens se font traiter pour un trouble, il n’y a rien de honteux à cela. Vous venez pour obtenir de l’aide et parler à un spécialiste, exactement comme lorsque que vous consultez un médecin.»
C’est souvent quand ils sont dans un entre-deux – en difficultés, mais sans être à bout – que les gens hésitent à suivre une thérapie, parce qu’il se disent qu’ils n’en ont pas besoin. «Si vous vous sentez coincé, dépassé ou incapable de fonctionner comme vous le souhaiteriez, c’est le signe que vous avez besoin de parler à quelqu’un» dit Lynn Bufka.
5. Votre thérapeute ne parle pas de vous avec ses amis au café.
«La règle numéro un est la confidentialité», explique Ryan Howes. «J’aurais des problèmes avec les autorités si je parlais de mes patients avec mes amis et ma famille.» Toutefois, il peut discuter de certains cas, ou de thèmes plus larges, avec un petit groupe de collègues de confiance. «Nous avons des groupes qui se réunissent toutes les deux semaines ou tous les mois pour discuter de cas difficiles et obtenir l’avis de pairs,» confie Stephanie Smith. «Nous parlons de cas, mais c’est une version simplifiée, sans informations nominatives.»
6. Il ne vous googlise pas.
«De mon point de vue, c’est dépasser les limites et presque une violation de la règle de confidentialité de googliser un patient sans sa permission» dit Stephanie Smith.
De plus, il préfère parler des choses que vous apportez, plutôt que de vous forcer à vous expliquer sur une photo qu’il a vue sur Facebook le week-end. «Je ne googlise pas mes clients, parce que ma philosophie veut que tout se passe dans le cabinet,» précise Ryan Howes.
7. Votre thérapeute ne vous reconnaîtra pas en public, à moins que vous le fassiez.
Vous ne risquez pas de le croiser au restaurant et d’entendre «hé, content de vous voir hors du cabinet», alors que vous êtes à un rendez-vous. Le consensus général veut que le thérapeute ne vous reconnaisse pas en public, à moins que vous initiez le mouvement. Et même à ce moment, il ne dira pas qu’il est votre thérapeute, sauf si vous le faites, dit Lynn Bufka.
Donc, n’hésitez pas à dire bonjour et à le présenter comme votre thérapeute/professeur de yoga/voisin ou à l’ignorer complètement. C’est à vous de voir. C’est d’ailleurs quelque chose dont vous pouvez parler avec lui, si cela vous inquiète.
8. Se rendre à une thérapie ne suffit pas – il faut y participer.
Une thérapie n’est pas comme un rendez-vous chez le généraliste, où vous venez pour une infection des sinus et repartez avec des antibiotiques. Vous devez collaborer – pas vous asseoir passivement en attendant le résultat. «C’est assez décevant pour les patients qui pensent que ça se passe ainsi», dit Ryan Howes. «Ils veulent que le thérapeute leur pose un tas de questions et que ce soit comme une chasse au trésor.»
Si un client est prêt à dire ce qui l’amène et sur quoi il veut travailler, cela rend le processus plus collaboratif et efficace.
9. La thérapie n’est pas obligatoirement un engagement à long terme.
«Parfois, j’ai l’impression que les gens hésitent à commencer une thérapie, parce qu’ils se disent “si j’y vais une fois, j’en ai pour 10 ans, 3 fois par semaine” et ça complique la prise de décision», dit Stephanie Smith. Mais la durée et la fréquence d’une thérapie est vraiment variable. Ça peut être une séance, quelques mois ou plus, tout dépend de ce que vous traversez et de ce que vous voulez accomplir.
Il est tout à fait normal de poser des questions sur l’approche du thérapeute lors des deux premières séances, explique Lynn Bufka. Des choses du type: comment la thérapie va-t-elle se passer? Combien de temps allons-nous travailler ensemble? Quand saurai-je que nous avons fini?
10. Trouver la «bonne personne» est essentiel quand on cherche un thérapeute.
«Vous pouvez consulter le thérapeute le plus qualifié de la planète, s’il ne vous convient pas, ce ne sera pas efficace» dit Stephanie Smith. «La recherche nous montre que de toutes les variables – le type de thérapie, la formation du soignant, la longueur de la thérapie, etc. – un des facteurs les plus déterminants pour la réussite de la thérapie est la compatibilité.»
Qu’est-ce que ça veut dire? Se sentir écouté, compris et respecté. «La thérapie elle-même n’est pas toujours drôle ou agréable», dit Lynn Bufka. «Dans ce contexte, vous devez vous sentir en sécurité, accepté et entendu, et parfois remis en cause».
11. Finir une thérapie ne signifie pas que vous ne devrez jamais recommencer.
«En tant que thérapeute, j’espère qu’à la fin les patients sentent qu’ils ont amélioré leur façon de fonctionner dans leurs relations, leur travail ou leurs études», explique Lynn Bufka. «Qu’ils sentent qu’ils décident de ce qui est bon pour eux et qu’ils ne sont plus tourmentés par les symptômes qu’ils ressentaient.»
Bien sûr, les choses évoluent, et le fait de se sentir mieux pendant des années ne veut pas dire que vous n’aurez pas à nouveau besoin d’aide dans le futur. «Cela ne signifie pas que vous n’aurez jamais besoin d’une visite de contrôle, comme avec un généraliste,» dit Lynn Bufka.
12. Si vous avez peur de faire quelque chose de déplacé – comme de l’embrasser ou de lui poser des questions sur sa vie privée – il suffit d’en parler.
Tous les thérapeutes n’ont pas forcément envie d’étreindre leurs patients, mais si vous ne pouvez pas vous en empêcher, n’hésitez pas à aborder le sujet. «Le patient doit se sentir libre de dire ou de demander tout ce qu’il veut», dit Ryan Howes. «Dites ce qui vous passe par le tête et laissez le thérapeute décider s’il doit répondre ou non. Ne vous censurez pas.»
13. Il n’a pas réponse à tout.
«Parfois, les gens pensent que les thérapeutes ont le pouvoir de voir en eux, mais nous ne pouvons pas,» explique Lynn Bufka. «Nous avons une formation et une compréhension particulière de la nature humaine, du comportement humain, du fonctionnement des émotions et nous les utilisons pour comprendre la situation spécifique de chacun. Nous n’avons pas un pouvoir magique qui nous permettrait de lire en vous – c’est un processus.»
14. Thérapeute est un métier difficile.
Parce qu’il faut jongler avec plusieurs patients chaque jour et les aider à traverser des événements particulièrement traumatisants, thérapeute peut être un métier ardu. «Clairement, il est difficile d’entendre des histoires compliquées heure après heure, jour après jour, et ensuite d’avoir assez d’énergie pour sa famille le soir», explique Stephanie Smith. «C’est peut-être un défi, mais c’est tout à fait faisable.»
«Nous sommes les gardiens du secret professionnel», dit Ryan Howes. «C’est lourd à porter au bout d’un moment. Il est important pour nous d’avoir nos propres confidents à qui nous pouvons parler.»
15. Mais par chance, il trouve que ce qu’il fait est extrêmement gratifiant.
«Quand la thérapie fonctionne, et elle fonctionne, vous sortez avec une compréhension nouvelle et de nouvelles façons de faire. Vous les possédez. C’est à vous. Elles vous accompagnent pour le reste de votre vie», dit Lynn Bufka.
«J’aime simplement les gens», confie Stephanie Smith. «J’adore apprendre à les connaître, c’est vraiment aussi simple que ça. J’y trouve un intérêt sans fin.»
«Chaque fois que je vois quelqu’un grandir, je suis ravi» se réjouit Ryan Howes. «Et je passe plus de temps à rire que je ne l’aurais pensé.»
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