Qu’est ce qui vous a poussé a déclenché ce mouvement de contestations ?
Tout a commencé avec la livraison des deux factures d’électricité entre octobre et novembre. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à en parler dans nos prêches. Après, nous avons organisé des consultations dans les cités et quartiers de Guédiawaye. Ensuite, le collectif a été mis en place. Enfin, nous avons produit un mémorandum dénonçant les abus de la Sénélec. Mémorandum que nous avons envoyé aux autorités. La pression populaire combinée au manque de réaction des autorités nous a poussés à l’action. Il faut signaler que les imams et notables ne sont que des catalyseurs. Les véritables acteurs sont les populations.
Justement quel a été l’impact de cet élan de révolte sur les populations ?
Il est très difficile d’évaluer un mouvement populaire de cette envergure. Au début, nous sollicitions cent francs plus la copie des factures d’électricité. C’est ensuite devenu tellement populaire qu’on ne pouvait plus continuer avec ce procédé. Les populations ont spontanément adhéré. Nous ne pouvons pas chiffrer leur nombre. L’élan populaire n’est pas circonscrit uniquement à Guédiawaye. Malgré les efforts de communication de la Sénélec, beaucoup d’éléments nous confortent dans l’idée que notre appel au boycott a été largement suivi. Le gouvernement a initié une réunion interministérielle, le directeur général de la Senélec a été limogé, etc. Tout porte à croire que nous sommes en train de faire mal.
Vous êtes un talibé mouride, quelle conception avez-vous du « Ndigël » ? (Ndlr : sa maison est remplie de signes qui renvoient à son appartenance confrérique)
Je suis un fervent mouride. Le "Ndiguël" est le fondement de la Mouridya. Mais il faut faire la part des choses. Il doit émaner d’une chaîne venant directement du Cheikh qui agit dans le cadre du Coran et de la Sunna.
Et Si Serigne Mouhamadou Lamine Bara vous donne le "Ndiguël" d’arrêter cette lutte ?
Je ne réponds pas à cette question car je sais que Serigne Bara a des qualités humaines qui ne l’autoriseront pas à émettre un tel « Ndigël ».
Si malgré tout, il vous en donne l’ordre ?
Il ne va jamais me demander d’abandonner le combat social car il œuvre dans ce sens. Cela ne peut pas arriver, c’est illogique. Vous imaginez Serigne Bara me dire : « arrêtez de vous battre pour les plus faibles qui ont raison. »
Selon certaines sources, il y aurait des motivations politiques derrière votre combat. Qu’en est-il réellement ?
Nous avons initié un mouvement citoyen qui n’exclut pas les politiciens. Des élus du Pds ont participé à la marche. Kalidou Niasse, le maire de la commune de Wakhinane Nimzatt était avec nous, son écharpe de maire en bandoulière. Malgré la présence des politiques, notre mouvement ne sera jamais parasité car ceux qui constituent le noyau dur n’ont pas de chapelle politique.
Est-ce qu’on a tenté de vous corrompre pour vous faire infléchir ?
C’est possible, car nous sommes dans un pays où la corruption existe. Néanmoins, ceux qui seront tentés par de telles pratiques, ne passeront pas par moi. Il est fort probable que des personnes soient déterminées à briser notre élan mais c’est peine perdue ; cela ne nous arrêtera pas.
Que pensez-vous des sept mesures prises par le gouvernement pour mettre fin à la crise énergétique ?
Le ministre (Samuel Sarr) nous a fait un compte rendu des travaux du conseil interministériel sur l’énergie. Nous lui avons signifié que ces mesures ne répondent pas aux revendications qui se trouvent dans notre mémorandum du 06 décembre.
Au lendemain de votre rencontre avec le ministre, le directeur général de la Sénélec a été limogé. Êtes-vous satisfait de cette décision ?
Le limogeage du directeur général de la Sénélec ne faisait pas partie de nos revendications. C’est donc un non événement pour nous. Le problème de la Sénélec n’est pas un problème d’homme, c’est plutôt un problème de volonté politique.
Jusqu’où, vous êtes prêts à aller dans ce combat ?
Tant que nous ne serons pas satisfaits, nous ne nous arrêterons pas. Tant que les populations nous accorderont leur confiance, tant que Dieu nous prêtera vie, nous continuerons le combat dans le cadre légal du respect des lois. Nous sommes des imams, pas des hors la loi.
Pourquoi avoir fait de la Sénélec, votre principale cible ?
Nous pensons que si le problème de la Sénélec est réglé, les autres le seront aussi. Si les factures deviennent moins chères, cela se sentira dans les autres secteurs. La vie sera moins chère.
Qu’en est-il de l’élargissement de votre mouvement ?
Nous sommes en train de nouer des contacts en vue d’étendre le mouvement dans les autres quartiers de Dakar. Nous l’avons dit au ministre (Samuel Sarr) et aux députés (Délégation parlementaire). Le mouvement doit s’étendre dans tout le pays. Il ne s’agit pas de nous envoyer des messages de félicitation et d’encouragement, il s’agit de s’organiser et de faire pression sur l’Etat pour la survie des couches vulnérables de la société. C’est autant une démarche citoyenne qu’une démarche islamique.
Et si vos revendication sont satisfaites, que ferez vous ?
Si la Sénélec recule et décide de faire une facturation normale, nous allons regagner les mosquées et faire des prêches pour dire aux populations de payer. Nous n’avons pas comme objectif, de nuire à la Sénélec. Seulement il n’est pas question qu’elle règle ses problèmes sur le dos des fidèles.
source nettali
Tout a commencé avec la livraison des deux factures d’électricité entre octobre et novembre. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à en parler dans nos prêches. Après, nous avons organisé des consultations dans les cités et quartiers de Guédiawaye. Ensuite, le collectif a été mis en place. Enfin, nous avons produit un mémorandum dénonçant les abus de la Sénélec. Mémorandum que nous avons envoyé aux autorités. La pression populaire combinée au manque de réaction des autorités nous a poussés à l’action. Il faut signaler que les imams et notables ne sont que des catalyseurs. Les véritables acteurs sont les populations.
Justement quel a été l’impact de cet élan de révolte sur les populations ?
Il est très difficile d’évaluer un mouvement populaire de cette envergure. Au début, nous sollicitions cent francs plus la copie des factures d’électricité. C’est ensuite devenu tellement populaire qu’on ne pouvait plus continuer avec ce procédé. Les populations ont spontanément adhéré. Nous ne pouvons pas chiffrer leur nombre. L’élan populaire n’est pas circonscrit uniquement à Guédiawaye. Malgré les efforts de communication de la Sénélec, beaucoup d’éléments nous confortent dans l’idée que notre appel au boycott a été largement suivi. Le gouvernement a initié une réunion interministérielle, le directeur général de la Senélec a été limogé, etc. Tout porte à croire que nous sommes en train de faire mal.
Vous êtes un talibé mouride, quelle conception avez-vous du « Ndigël » ? (Ndlr : sa maison est remplie de signes qui renvoient à son appartenance confrérique)
Je suis un fervent mouride. Le "Ndiguël" est le fondement de la Mouridya. Mais il faut faire la part des choses. Il doit émaner d’une chaîne venant directement du Cheikh qui agit dans le cadre du Coran et de la Sunna.
Et Si Serigne Mouhamadou Lamine Bara vous donne le "Ndiguël" d’arrêter cette lutte ?
Je ne réponds pas à cette question car je sais que Serigne Bara a des qualités humaines qui ne l’autoriseront pas à émettre un tel « Ndigël ».
Si malgré tout, il vous en donne l’ordre ?
Il ne va jamais me demander d’abandonner le combat social car il œuvre dans ce sens. Cela ne peut pas arriver, c’est illogique. Vous imaginez Serigne Bara me dire : « arrêtez de vous battre pour les plus faibles qui ont raison. »
Selon certaines sources, il y aurait des motivations politiques derrière votre combat. Qu’en est-il réellement ?
Nous avons initié un mouvement citoyen qui n’exclut pas les politiciens. Des élus du Pds ont participé à la marche. Kalidou Niasse, le maire de la commune de Wakhinane Nimzatt était avec nous, son écharpe de maire en bandoulière. Malgré la présence des politiques, notre mouvement ne sera jamais parasité car ceux qui constituent le noyau dur n’ont pas de chapelle politique.
Est-ce qu’on a tenté de vous corrompre pour vous faire infléchir ?
C’est possible, car nous sommes dans un pays où la corruption existe. Néanmoins, ceux qui seront tentés par de telles pratiques, ne passeront pas par moi. Il est fort probable que des personnes soient déterminées à briser notre élan mais c’est peine perdue ; cela ne nous arrêtera pas.
Que pensez-vous des sept mesures prises par le gouvernement pour mettre fin à la crise énergétique ?
Le ministre (Samuel Sarr) nous a fait un compte rendu des travaux du conseil interministériel sur l’énergie. Nous lui avons signifié que ces mesures ne répondent pas aux revendications qui se trouvent dans notre mémorandum du 06 décembre.
Au lendemain de votre rencontre avec le ministre, le directeur général de la Sénélec a été limogé. Êtes-vous satisfait de cette décision ?
Le limogeage du directeur général de la Sénélec ne faisait pas partie de nos revendications. C’est donc un non événement pour nous. Le problème de la Sénélec n’est pas un problème d’homme, c’est plutôt un problème de volonté politique.
Jusqu’où, vous êtes prêts à aller dans ce combat ?
Tant que nous ne serons pas satisfaits, nous ne nous arrêterons pas. Tant que les populations nous accorderont leur confiance, tant que Dieu nous prêtera vie, nous continuerons le combat dans le cadre légal du respect des lois. Nous sommes des imams, pas des hors la loi.
Pourquoi avoir fait de la Sénélec, votre principale cible ?
Nous pensons que si le problème de la Sénélec est réglé, les autres le seront aussi. Si les factures deviennent moins chères, cela se sentira dans les autres secteurs. La vie sera moins chère.
Qu’en est-il de l’élargissement de votre mouvement ?
Nous sommes en train de nouer des contacts en vue d’étendre le mouvement dans les autres quartiers de Dakar. Nous l’avons dit au ministre (Samuel Sarr) et aux députés (Délégation parlementaire). Le mouvement doit s’étendre dans tout le pays. Il ne s’agit pas de nous envoyer des messages de félicitation et d’encouragement, il s’agit de s’organiser et de faire pression sur l’Etat pour la survie des couches vulnérables de la société. C’est autant une démarche citoyenne qu’une démarche islamique.
Et si vos revendication sont satisfaites, que ferez vous ?
Si la Sénélec recule et décide de faire une facturation normale, nous allons regagner les mosquées et faire des prêches pour dire aux populations de payer. Nous n’avons pas comme objectif, de nuire à la Sénélec. Seulement il n’est pas question qu’elle règle ses problèmes sur le dos des fidèles.
source nettali
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