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L'horreur à Madaya: "Les enfants mangent des feuilles et des chats pour survivre"

le 7 Janvier 2016 à 13:24

La famine fait rage à Madaya, village syrien près de la frontière libanaise assiégé par les troupes de Bachar el-Assad. Près de 40.000 personnes, essentiellement des civils, luttent pour leur survie dans des conditions de vie épouvantables. La situation y est alarmante.


Ce petit village perché dans les montagnes enneigées du sud-ouest de la Syrie, à seulement 30 km de la capitale Damas, est encerclé depuis le mois de juillet par les forces pro-Bachar et son allié du Hezbollah libanais. La plupart sont des déplaces de la ville de Zabadani, ancienne base arrière des rebelles. Exsangue, Madaya reste assiégé malgré une trêve conclue il y a plus de trois mois.

"Certains mangent des chats. On est en train de mourir"

Dans cette localité de la région du Qalamoun, hostile au président syrien, il n'y a presque plus rien à manger et le prix des denrées a explosé. Le riz se vend désormais au gramme. Le kilo s'y monnaie jusqu'à 150 dollars, le litre de lait et le kilo de farine près de 100 dollars. Désespérés et sous-alimentés, bon nombre d'habitants sont réduits à manger des feuilles, de l'herbe et même... des animaux domestiques.

Certains témoignages font froid dans le dos.

"Les gens meurent à petite vitesse", explique Louay, travailleur social, au journal britannique The Guardian. "Hier, nous avons mangé les feuilles de nos plantes". "Aujourd'hui j'ai eu des feuilles de fraises comme repas", confie Rajai, un prof d'anglais, au site VICE. "Je n'ai pas eu de vrai repas depuis trois mois". Depuis le début du siège en juillet, il a perdu plus de 22 kilos. "Les enfants mangent les feuilles des arbres, les très vieux et les très jeunes sont en train de mourir", poursuit-il.

"Nous faisons comme tout le monde. Nous mangeons des feuilles d'arbre, ce qui cause des chutes de tension. Les enfants font souvent des malaises. Certains mangent des chats. On est en train de mourir", confie une autre habitante.

"Rendez-vous ou crevez"
Malgré l'accord conclu en septembre 2015 pour permettre l'entrée de l'aide et l'évacuation des civils et des blessés, la situation empire. En décembre, 31 habitants sont morts de faim ou lors de tentatives d'évasion pour passer les barrages contrôlés par le Hezbollah. Depuis quelques semaines, les citoyens ont lancé un cri l'alarme sur les réseaux sociaux en postant des images choquantes, notamment d'enfants fortement amaigris et souffrant de sous-alimentation.

Zabadini, ville voisine de Madaya, fait aujourd'hui les frais de sa participation aux révoltes syriennes de 2011. En instaurant des points de contrôle, des champs de mines, et en empêchant l'accès de toute aide humanitaire, le régime syrien veut écraser ces zones hostiles au président. "Rendez-vous ou crevez", peut-on lire en grandes lettres sur l'un des murs aux abords la ville.

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