“Je voudrais vous saluer toutes et tous, et vous remercier vivement pour votre participation à cette 2e édition de la Conférence de l’Union Africaine sur la masculinité positive dans le leadership, pour éliminer la violence contre les femmes et les filles.
A tous nos hôtes, je souhaite la chaleureuse bienvenue et un agréable séjour parmi nous. Le Sénégal est ravi de vous accueillir.
Je salue et remercie également les participants en ligne, qui démultiplient la portée de nos messages pour la juste cause qui nous réunit ici.
Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République Démocratique du Congo, qui porte la cause des femmes et des filles auprès de l’Union Africaine, aurait certainement été à nos côtés aujourd’hui, s’il n’était pas retenu par d’autres impératifs. C’est grâce à son leadership que la Première Conférence de l’Union sur la masculinité positive s’est tenue à Kinshasa, en novembre 2021.
Merci aussi à vous, chères sœurs Ellen, Ameenah et Cathérine, pour votre engagement en faveur de la condition féminine.
Je félicite Madame la Ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants, ainsi que Madame Bineta Diop, Envoyée spéciale du président de la Commission de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, et l’ensemble de leurs équipes pour la bonne organisation de cette rencontre et des activités parallèles.
Après la Conférence de Kinshasa, dont la Déclaration et l’Appel à l’Action ont été endossés par le Sommet de l’Union Africaine de février dernier, la voie est tracée pour l’élaboration d’une Convention sur la lutte contre les violences faites aux femmes.
Dakar doit capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode, qui s’évanouit avec la fin de ses travaux, mais le catalyseur d’énergies positives à l’échelle nationale et continentale, pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Nous sommes ici pour susciter une prise de conscience, mais aussi pour agir contre toute forme de violence à l’endroit des femmes et des filles.
N’oublions surtout pas que cette violence n’est pas que physique. Elle est aussi morale, par le harcèlement, les menaces, les insultes et autres propos désobligeants ou humiliants qui blessent autant, sinon plus que les violences physiques.
Lutter contre ces pratiques d’un autre âge est d’autant plus juste et légitime qu’aucune religion, aucune loi, aucune règle sociale ne fait l’apologie de la violence contre un être humain.
Bref, il ne saurait y avoir de fondement légal ou moral à la violence, sous quelque forme que ce soit.
Au demeurant, à travers l’histoire, les femmes ont toujours occupé une place prépondérante sur ce continent.
Souvenons-nous de Néfertiti en Egypte, des Amazones du Bénin, de la Reine Zingha d’Angola, de l’impératrice Taytu Betul d’Ethiopie, de la Reine Aminatu de Zaria, au Nigéria, et plus près de nous ici au Sénégal, des Linguères Ndieumbeut Mbodj et Ndaté Yallah Mbodj, sans oublier la résistante Aline Sitoe Diatta, entre autres figures historiques féminines du continent.
Souvenons-nous que la première poétesse noire américaine est née ici même, au Sénégal, en 1753.
De son nom d’esclave Phyllis Wheatley, elle surmontera ce statut handicapant pour publier son premier recueil intitulé "Poems on various subjects", à juste 20 ans, en 1773, trois ans avant le début de la Révolution américaine.
Aujourd’hui, les femmes occupent de hautes fonctions sur le continent, dont certaines pionnières ici présentes.
Elles sont nombreuses à exercer les mêmes qualifications que les hommes : ingénieurs, médecins, enseignantes, pilotes, militaires, sportives de haut niveau, et j’en passe.
Elles sont nombreuses au bureau, à l’usine, au foyer et dans les champs ; femmes d’affaires prospères ou modestes vendeuses au marché ou au coin de la rue, mais toutes habitées par la même dignité et la même détermination de nourrir, loger, soigner, éduquer leurs enfants, entretenir leur famille et contribuer à la prospérité nationale.
Elles sont nombreuses, les filles, dans nos écoles, nos lycées et nos universités, à égaler ou dépasser les performances des garçons.
Tout cela pour dire que rien dans l’histoire, rien dans la religion, rien dans la vie sociale ne peut justifier qu’une femme ou une fille soit violentée, marginalisée ou discriminée.
Tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux et traditionnels, membres de la société civile et citoyens, nous devons élever la voix et dire : ça suffit !
Ça suffit la brutalité, ça suffit la maltraitance, ça suffit le harcèlement, ça suffit les brimades, les insanités, le viol et autres sollicitations non désirées.
Mais il ne suffit pas de dire, ça suffit. Il faut agir ; agir pour que cesse l’omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre.
Oui, il faut que ça cesse ! C’est ce que veut l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Il faut que ça cesse ! C’est ce que demande la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur le sort des femmes dans les conflits armés.
Il faut que ça cesse ! C’est ce que nous voulons au Sénégal, à travers notamment :
➢ la loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie ;
➢ le guide spécifique de prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles par les Forces de l’ordre ;
➢ le portail de la Cellule d’appui à la Protection de l’Enfance dédié au signalement d’images d’abus sexuels sur les enfants ;
➢ le commissariat de police pilote de Mbao, qui intègre la spécificité féminine dans son organisation, son fonctionnement et l’accueil fait aux femmes et aux filles victimes de violences.
Ces mesures s’ajoutent à d’autres, en matière de soin de santé, de parité hommes-femmes dans les instances publiques électives et de transmission par la femme de la nationalité sénégalaise à son époux et à ses enfants.
Toutes ces mesures visent à combattre les violences faites aux femmes et aux filles, mais également à mettre fin aux discriminations qui les affectent dans une société qui se veut égalitaire, solidaire et inclusive.
C’est d’ailleurs l’une des vocations principales de la Délégation à l’Entreprenariat des Femmes et des Jeunes, DER/FJ.
Mais finalement, ce qui comptera par-dessus tout, c’est l’évolution des esprits ; évolution des esprits des femmes et des filles envers elles-mêmes, et évolution des esprits des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droit et la complémentarité sociale homme-femme.
Alors que nous célébrons dans deux semaines la Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes, faisons de la masculinité positive un nouvel état d’esprit pour une société plus juste et plus accueillante pour les femmes et les filles.
Je vous remercie de votre attention.”
A tous nos hôtes, je souhaite la chaleureuse bienvenue et un agréable séjour parmi nous. Le Sénégal est ravi de vous accueillir.
Je salue et remercie également les participants en ligne, qui démultiplient la portée de nos messages pour la juste cause qui nous réunit ici.
Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République Démocratique du Congo, qui porte la cause des femmes et des filles auprès de l’Union Africaine, aurait certainement été à nos côtés aujourd’hui, s’il n’était pas retenu par d’autres impératifs. C’est grâce à son leadership que la Première Conférence de l’Union sur la masculinité positive s’est tenue à Kinshasa, en novembre 2021.
Merci aussi à vous, chères sœurs Ellen, Ameenah et Cathérine, pour votre engagement en faveur de la condition féminine.
Je félicite Madame la Ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants, ainsi que Madame Bineta Diop, Envoyée spéciale du président de la Commission de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, et l’ensemble de leurs équipes pour la bonne organisation de cette rencontre et des activités parallèles.
Après la Conférence de Kinshasa, dont la Déclaration et l’Appel à l’Action ont été endossés par le Sommet de l’Union Africaine de février dernier, la voie est tracée pour l’élaboration d’une Convention sur la lutte contre les violences faites aux femmes.
Dakar doit capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode, qui s’évanouit avec la fin de ses travaux, mais le catalyseur d’énergies positives à l’échelle nationale et continentale, pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Nous sommes ici pour susciter une prise de conscience, mais aussi pour agir contre toute forme de violence à l’endroit des femmes et des filles.
N’oublions surtout pas que cette violence n’est pas que physique. Elle est aussi morale, par le harcèlement, les menaces, les insultes et autres propos désobligeants ou humiliants qui blessent autant, sinon plus que les violences physiques.
Lutter contre ces pratiques d’un autre âge est d’autant plus juste et légitime qu’aucune religion, aucune loi, aucune règle sociale ne fait l’apologie de la violence contre un être humain.
Bref, il ne saurait y avoir de fondement légal ou moral à la violence, sous quelque forme que ce soit.
Au demeurant, à travers l’histoire, les femmes ont toujours occupé une place prépondérante sur ce continent.
Souvenons-nous de Néfertiti en Egypte, des Amazones du Bénin, de la Reine Zingha d’Angola, de l’impératrice Taytu Betul d’Ethiopie, de la Reine Aminatu de Zaria, au Nigéria, et plus près de nous ici au Sénégal, des Linguères Ndieumbeut Mbodj et Ndaté Yallah Mbodj, sans oublier la résistante Aline Sitoe Diatta, entre autres figures historiques féminines du continent.
Souvenons-nous que la première poétesse noire américaine est née ici même, au Sénégal, en 1753.
De son nom d’esclave Phyllis Wheatley, elle surmontera ce statut handicapant pour publier son premier recueil intitulé "Poems on various subjects", à juste 20 ans, en 1773, trois ans avant le début de la Révolution américaine.
Aujourd’hui, les femmes occupent de hautes fonctions sur le continent, dont certaines pionnières ici présentes.
Elles sont nombreuses à exercer les mêmes qualifications que les hommes : ingénieurs, médecins, enseignantes, pilotes, militaires, sportives de haut niveau, et j’en passe.
Elles sont nombreuses au bureau, à l’usine, au foyer et dans les champs ; femmes d’affaires prospères ou modestes vendeuses au marché ou au coin de la rue, mais toutes habitées par la même dignité et la même détermination de nourrir, loger, soigner, éduquer leurs enfants, entretenir leur famille et contribuer à la prospérité nationale.
Elles sont nombreuses, les filles, dans nos écoles, nos lycées et nos universités, à égaler ou dépasser les performances des garçons.
Tout cela pour dire que rien dans l’histoire, rien dans la religion, rien dans la vie sociale ne peut justifier qu’une femme ou une fille soit violentée, marginalisée ou discriminée.
Tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux et traditionnels, membres de la société civile et citoyens, nous devons élever la voix et dire : ça suffit !
Ça suffit la brutalité, ça suffit la maltraitance, ça suffit le harcèlement, ça suffit les brimades, les insanités, le viol et autres sollicitations non désirées.
Mais il ne suffit pas de dire, ça suffit. Il faut agir ; agir pour que cesse l’omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre.
Oui, il faut que ça cesse ! C’est ce que veut l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Il faut que ça cesse ! C’est ce que demande la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur le sort des femmes dans les conflits armés.
Il faut que ça cesse ! C’est ce que nous voulons au Sénégal, à travers notamment :
➢ la loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie ;
➢ le guide spécifique de prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles par les Forces de l’ordre ;
➢ le portail de la Cellule d’appui à la Protection de l’Enfance dédié au signalement d’images d’abus sexuels sur les enfants ;
➢ le commissariat de police pilote de Mbao, qui intègre la spécificité féminine dans son organisation, son fonctionnement et l’accueil fait aux femmes et aux filles victimes de violences.
Ces mesures s’ajoutent à d’autres, en matière de soin de santé, de parité hommes-femmes dans les instances publiques électives et de transmission par la femme de la nationalité sénégalaise à son époux et à ses enfants.
Toutes ces mesures visent à combattre les violences faites aux femmes et aux filles, mais également à mettre fin aux discriminations qui les affectent dans une société qui se veut égalitaire, solidaire et inclusive.
C’est d’ailleurs l’une des vocations principales de la Délégation à l’Entreprenariat des Femmes et des Jeunes, DER/FJ.
Mais finalement, ce qui comptera par-dessus tout, c’est l’évolution des esprits ; évolution des esprits des femmes et des filles envers elles-mêmes, et évolution des esprits des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droit et la complémentarité sociale homme-femme.
Alors que nous célébrons dans deux semaines la Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes, faisons de la masculinité positive un nouvel état d’esprit pour une société plus juste et plus accueillante pour les femmes et les filles.
Je vous remercie de votre attention.”