Nouvelle digression présidentielle hier à l’ouverture du 53ème congrès de l’Union internationale des magistrats (Uim) au Méridien président. Devant un parterre de magistrats, Me Abdoulaye Wade s’est laissé aller sur la question des talibés, en réponse aux critiques de certains partenaires, notamment les Américains. C’est pour soutenir qu’il ne peut pas d’un trait éradiquer la maltraitance de ces enfants et que ces sévices ne datent de l’ère post-indépendante.
Me Wade trouve «un peu abrupte l’appréciation» des bailleurs de fonds, «le plus souvent les Américains plus que les Français qui comprennent mieux les réalités nationales sur le traitement des personnes et (notamment) le cas des talibés». Prenant son cas, il déclare : «Moi j’ai été talibé et je n’ai jamais été maltraité comme on le dit ; et cela ne m’a pas empêché d’être président de la République. Le talibé n’est qu’un élève, c’est un apprenant avec un maître. Que maintenant certains maîtres fassent de mauvais traitements sur des enfants, cela est vrai. Nous, de notre temps, on nous tapait sur les doigts . Maintenant, ce n’est plus possible parce que les parents vous amènent au tribunal. Mais un petit peu avant, c’était des traitements corporels, même dans les écoles».
Ce qui lui fait dire que le phénomène de la maltraitance des enfants talibés, «on ne le nie pas». Et il pense aussi que ce n’est pas «lié à l’état d’apprenant en coran ou en arabe». «Je crois, ajoute le président, que cela relève surtout d’une certaine mentalité de certains maîtres qui n’ont jamais appris la pédagogie. Certains maîtres coraniques ne trouvent pas d’autres méthodes de faire apprendre que de frapper les enfants et de leur infliger de mauvais traitements». Selon Wade, cela n’est pas lié à l’état d’«indépendance» de notre pays. «Cela a toujours existé. Alors, nous reprocher que cela existe, ce n’est pas juste et nous ne pouvons pas d’un trait de plume supprimer tout cela». Poursuivant, il tonne : «En tout cas, je ne le peux pas. Qu’on ne me l’exige pas, c’est le produit de toute une évolution historique. Qu’on me demande de faire des progrès dans ce sens, c’est ce que nous sommes en train de faire». Wade reste convaincu «qu’il faut apprécier les progrès. Tel pays a fait des progrès, c’est ça l’important. Mais tant de talibés ici, y en a pas en Patagonie, c’est absurde tout simplement».
Rappelant le cas des marabouts condamnés pour mauvais traitements, le président Wade de dire : «Les talibés, c’est un phénomène social. Dans quel pays peut-on supprimer un phénomène social avec une baguette magique, ou par l’Exécutif ou simplement par la volonté de l’Exécutif ? Moi, je n’en connais pas».
Bachir FOFANA
Source Le Populaire
Me Wade trouve «un peu abrupte l’appréciation» des bailleurs de fonds, «le plus souvent les Américains plus que les Français qui comprennent mieux les réalités nationales sur le traitement des personnes et (notamment) le cas des talibés». Prenant son cas, il déclare : «Moi j’ai été talibé et je n’ai jamais été maltraité comme on le dit ; et cela ne m’a pas empêché d’être président de la République. Le talibé n’est qu’un élève, c’est un apprenant avec un maître. Que maintenant certains maîtres fassent de mauvais traitements sur des enfants, cela est vrai. Nous, de notre temps, on nous tapait sur les doigts . Maintenant, ce n’est plus possible parce que les parents vous amènent au tribunal. Mais un petit peu avant, c’était des traitements corporels, même dans les écoles».
Ce qui lui fait dire que le phénomène de la maltraitance des enfants talibés, «on ne le nie pas». Et il pense aussi que ce n’est pas «lié à l’état d’apprenant en coran ou en arabe». «Je crois, ajoute le président, que cela relève surtout d’une certaine mentalité de certains maîtres qui n’ont jamais appris la pédagogie. Certains maîtres coraniques ne trouvent pas d’autres méthodes de faire apprendre que de frapper les enfants et de leur infliger de mauvais traitements». Selon Wade, cela n’est pas lié à l’état d’«indépendance» de notre pays. «Cela a toujours existé. Alors, nous reprocher que cela existe, ce n’est pas juste et nous ne pouvons pas d’un trait de plume supprimer tout cela». Poursuivant, il tonne : «En tout cas, je ne le peux pas. Qu’on ne me l’exige pas, c’est le produit de toute une évolution historique. Qu’on me demande de faire des progrès dans ce sens, c’est ce que nous sommes en train de faire». Wade reste convaincu «qu’il faut apprécier les progrès. Tel pays a fait des progrès, c’est ça l’important. Mais tant de talibés ici, y en a pas en Patagonie, c’est absurde tout simplement».
Rappelant le cas des marabouts condamnés pour mauvais traitements, le président Wade de dire : «Les talibés, c’est un phénomène social. Dans quel pays peut-on supprimer un phénomène social avec une baguette magique, ou par l’Exécutif ou simplement par la volonté de l’Exécutif ? Moi, je n’en connais pas».
Bachir FOFANA
Source Le Populaire